Quels sont les vrais rôles de ces organisations non gouvernementales que l’on rencontre surtout dans les pays appauvris sinon exploités par les grandes puissances capitalistes se demandent plus d’un ? En vérité, les pays capitalistes au lieu d’aider certains pays préfèrent donner de l’argent à des organisations qu’elles fomentent et utilisent pour d’autres objectifs dans les pays qu’ils dominent. La réalité est que nombre d’entre elles ne sont autre que des officines d’espionnage au sein des masses populaires pour faciliter le travail de sape de ces grandes puissances.
Outre la corruption et le scandale sexuel que pouvait-on alors attendre donc de ces multiples ONG possédant des millions de dollars uniquement pour faire du marchandage et de la surenchère comme fonctions. Elles n’ont vraiment aucun rôle sérieux dans ces pays, si ce n’est que gaspiller de l’argent sinon une autre forme d’occupation par ces occupants humanitaires. Ce qui s’est passé avec l’ONG Oxfam ne devrait surprendre que les naïfs. Ne sont-ils pas le résultat normal d’un processus de non respect des autorités locales et des peuples de ces pays ?
C’est dans cette optique qu’il nous faut comprendre le scandale sexuel d’Oxfam, ce portrait géant de l’occupation humanitaire et tous les autres qui pullulent fonctionnant dans le pays comme l’a indiqué un autre rapport publié par l’ONG Save The Children, rapportant que « 23 autres organisations humanitaires, dont World Vision, seraient impliquées dans des scandales sexuels pendant leurs missions en Haïti ».
Ce fléau est justement le résultat de la domination impériale qui n’affiche aucun respect pour les dirigeants locaux et préfèrent donner leur aide particulièrement aux étrangers venus mener la vie douce sous le label d’aider les habitants des pays qu’ils appauvrissent. En fait, ces ONG qui n’ont aucun souci de la vie des masses souffreteuses ne font que vivre leur eldorado, se la coulent douce et qui pis est ne sont jamais des partisans de changement des conditions de vie des masses populaires, car cela mettrait en question la nécessité de leur présence.
Pourquoi Oxfam a dû attendre d’être dénoncée par le journal britannique Times pour produire elle-même une enquête ; alors qu’elle était au courant de toutes les impostures de ses représentants ? « Nous allons publier notre enquête interne de 2011 sur le personnel impliqué dans l’inconduite sexuelle et autre en Haïti dès que possible, après avoir pris des mesures pour empêcher l’identification des témoins. Les noms des hommes impliqués ont déjà été partagés avec les autorités en Haïti. »
Oxfam savait très bien tout ce qui se passait, mais elle a essayé de les cacher en permettant à certains employés, soit trois de démissionner, sans sanction, et en a renvoyé quatre autres pour faute grave. La directrice générale de l’époque, Barbara Stocking, a préféré offrir une « sortie digne et progressive » à d’autres seulement pour ne pas entacher la réputation de l’association a révélé le Times. Mais à quoi servirait maintenant une quelconque enquête d’Oxfam ? Quelle serait l’importance pour nous autres haïtiens, si ce n’est seulement pour essayer de nous dédouaner et de permettre à l’organisation de rester vivante de sorte qu’elle continue sous d’autres formes sa forfaiture? C’est avec le visage plein d’audace que le directeur régional d’Oxfam pour l’Amérique latine et les Caraïbes Simon Ticehurst a laissé tomber de sa bouche ses paroles « Nous sommes venus ici pour partager le rapport [interne de l’ONG] avec le ministre [de la planification et de la coopération externe] et pour exprimer notre honte et nos excuses au gouvernement haïtien et à la population haïtienne pour ce qui s’est passé ».
La visite du ministre du Développement International Canadien, Marie-Claude Bibeau, exprimant sa confiance dans la branche canadienne d’OXFAM n’est pas sans aucune importance.
Elle montre clairement le rôle éminent des puissances étrangères ; son annonce de décaissement de 8 millions de dollars sur cinq ans pour soi-disant financer le volet haïtien du programme Voix et leadership des femmes est une insulte grave de façon à tourner en dérision l’action malhonnête d’Oxfam. Pourquoi ce moment précis et elle n’a trouvée personne pour lui répondre quand elle déclara que « Cette initiative appuiera une trentaine d’organisations locales et de réseaux de défense des droits des femmes en Haïti » ?
Il est évident que toutes les démarches d’Oxfam actuellement n’ont qu’un seul but : redorer leur blason. Pour essayer de sauver l’organisation, elle joue à l’agneau ainsi leur directeur régional Simon Ticehurst qui a été en Haïti pour s’excuser voir le gouvernement au cours d’une réunion avec le ministre de la Planification et de la Coopération externe, Aviol Fleurant qui lui-même ne demande pas plus puisqu’ils se baignent tous deux à la même source corruptrice !
Dans une entrevue à CNN, Fleurant s’est tout à fait démasqué quand il a mis lui également un doute sur l’enquête du Times en faisant savoir que le gouvernement pourrait expulser Oxfam si les allégations d’inconduite sexuelle au détriment de la charité britannique s’avéraient fondées. « S’il y a effectivement eu une infraction, je n’hésiterai pas à révoquer le droit d’Oxfam d’opérer en Haïti » Il n’est pas encore convaincu et il ne le sera jamais.
Le président inculpé de corruption Jovenel Moïse pour sa part, le vendredi 16 février dernier, dans une entrevue téléphonique à Reuters, appelle à l’ouverture d’investigations sur d’autres organisations caritatives œuvrant en Haïti. Selon lui d’autres ONG sont impliquées dans des scandales sexuels, mais cachent l’information à l’interne. C’est justement vrai ce qu’il dit. Mais pourquoi les gouvernements haïtiens d’alors et après n’avaient-ils pas pu découvrir ces actes malhonnêtes sous leurs yeux contre leur peuple, devrait-il demander aussi ? C’est la preuve par quatre, que ce n’est pas simplement l’imposture d’Oxfam, mais c’est celle du système capitaliste pourri et corrompu tout court qui est en cause et également responsable.
Dès lors, rien ne peut mettre en doute cette confidence de Mikelange Gabou au Daily Mail. « C’est en 2010 qu’elle a rencontré Roland Van Hauwermeiren dans les rues d’Haïti. Elle raconte qu’elle n’avait “pas les moyens de dire non”, parce qu’elle avait “besoin d’argent pour nourrir son enfant”. Pendant six mois, deux fois par semaine, elle déclare avoir été payée de 79 à 158 euros par rapport sexuel. Celle-ci affirme : “Il a abusé de la situation et de ma personne. J’ai le sentiment qu’il m’a exploitée. Il aurait simplement pu m’aider sans me payer pour avoir des relations sexuelles. Quand je pense à lui maintenant, je me rends compte que c’était un homme malade”. Elle atteste que lors des premiers rapports, elle n’avait que seize ans ».