Face à la violence systématiquement téléguidée, financée et soutenue par la domination impérialiste, la lutte pour notre libération nationale, qu’on le veuille ou non, doit normalement passer par une lutte armée révolutionnaire. Mais, comme il n’est pas de pratique révolutionnaire pour un changement fondamental sans une théorie appropriée de la lutte, à cette fin, une stratégie doit se dégager de sorte qu’il y ait un degré d’intimité, une relation concrète et une adhésion solide de notre action à notre pensée politique.
Quelqu’un qui ne fait que penser, réfléchir évidemment, n’agit pas pour autant. En revanche, parler, c’est déjà agir ! Car la parole est un outil puissant capable de transformer la pensée en réalité. Les mots ont un pouvoir, une puissance, une influence sur celui ou celle qui les reçoit. Et surtout quand ils viennent de quelqu’un conscient et conséquent, ayant de la rigueur et à qui l’on peut faire confiance.
Alors, pourquoi certaines personnes ont-elles choisi de faire le vœu du silence ? De ne rien dire en bien ni en mal sur la situation catastrophique et dégradante du pays sur le plan sociopolitique, est-ce un moyen de montrer un fort désintéressement à la cause publique, une certaine insouciance aux souffrances de la collectivité ? Un tel comportement pourrait être interprété de différentes façons, sinon, montrant même une sorte de complicité tacite avec le système dominant, exploitant en place.
Le choix de rester neutre, de garder le silence, de ne pas agir ou réagir sur les calamités quotidiennes d’un peuple qui s’aggravent de jour en jour est presqu’un crime. Dans quel but ne pas critiquer ni condamner la destruction sociale, les atrocités en cours qui ne sont, en réalité, qu’un projet de sabotage tous azimuts ?
Un discours puissant et habile a le pouvoir de transformer la pensée de tout un peuple en faisant appel à ses impulsions fondamentales, pour le conduire même jusqu’à l’action.
La lutte du peuple haïtien pour la consolidation et la défense de son indépendance est une lutte anti-impérialiste. Sombrer dans le silence ne va rien apporter de nouveau ni accélérer le train du mouvement de libération nationale en marche. Les exemples abondent, ils témoignent que toute position confuse qui n’est pas nette et peu claire pourrait être attribuée à un quelconque support à l’oligarchie qui tire profit de la tragédie inhumaine que vivent les masses défavorisées.
Le courage, aujourd’hui, ce n’est pas de constater les déboires, les souffrances des familles entières qui se disloquent sous les coups de la misère, du chômage et de la décomposition sociale et politique de tout un pays. Il faut prendre position, c’est-à-dire, dénoncer sans désemparer toutes les compromissions des collabos et tous ceux-là qui se trompent de classe, marginalisant et appauvrissant les couches qu’ils répriment. Il faut les avilir sans manquer de souligner qu’il n’y a rien à attendre de leurs institutions capitalistes puisqu’elles ne peuvent être réformées, pour avoir été forgées à seule fin de servir la classe des exploiteurs.
Face à cette situation, une question s’impose : est-ce se taire peut signifier que vous avez perdu toute crédibilité dans l’opinion publique ? Votre silence vaut-il mieux que parler et se mobiliser ? Comme si la parole n’était plus une manifestation du pouvoir populaire !
Certes, si vos paroles ne peuvent plus stimuler les masses populaires pour les rendre plus conscientes de leurs conditions de vie, à quoi bon parler ?
A quoi bon parler, si vos paroles ne sont plus des mots d’ordre contre le système capitaliste, contre le plan néolibéral qui détruit et dévaste tout ?
A quoi bon de discourir sur la situation du pays, quand vous ne faites que constater comme monsieur tout le monde. Et que vous ne dégagez aucune alternative.
A quoi bon parler quand vous n’avez pas le courage, sinon, la liberté de dire la vérité, d’affronter le danger côte-à côte avec les masses exploitées ? A quoi bon parler, si vos discours ne réveillent plus les consciences endormies ?
Un discours puissant et habile a le pouvoir de transformer la pensée de tout un peuple en faisant appel à ses impulsions fondamentales, pour le conduire même jusqu’à l’action.
Il faut que la parole demeure toujours un pouvoir puissant contre le silence complice des organismes internationaux. La posture du silence est une forme de manipulation avec l’intention de ne pas tenir compte de la réalité des masses travailleuses.
Rester inactifs et assister tristement les bras croisés à ce qui se passe actuellement, au sanglant étranglement d’un peuple qui n’aspire qu’à la paix, demain, vous serez comme l’impérialisme responsable des malheurs de ce peuple.
Si les dirigeants de la classe politique traditionnelle s’inclinent devant le pouvoir de l’argent et que la presse se tait au milieu de ce chaos et de ce scénario de violence, et éteint ses caméras et ses micros devant le pouvoir de la corruption, le peuple lui ne doit jamais cesser de s’exprimer ni de revendiquer.
Le seul moyen de combattre l’agenda médiatique imposé par les puissances impérialistes dominantes est de les démasquer et de les combattre sans répit. Le peuple ne doit jamais s’éloigner de sa mission ni de se laisser désarmer du pouvoir de la parole des citoyens engagés et conséquents réclamant pour eux de meilleures conditions de vie !
Ceux qui luttent sont ceux qui se font les porte-voix des masses en lutte !
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