Le premier janvier est l’anniversaire de deux événements qui se sont produits en Amérique, plus précisément dans la région des Caraïbes, et qui continuent à marquer le monde. Il s’agit en tout premier lieu de la révolution haïtienne de 1804 et, en un deuxième temps, la révolution cubaine en 1959.
La révolution haïtienne a pris naissance, treize ans après le Congrès de Bois-Caïman et la grande révolte générale des esclaves en 1791, quand les masses travailleuses de la colonie de Saint-Domingue, les esclaves, ont atteint une étape importante dans leur lutte pour la liberté.
Ce fut un coup décisif, irréversible contre non seulement l’esclavage, l’exploitation de l’homme par l’homme mais aussi, et surtout, contre la colonisation à outrance. La première révolution anti-esclavagiste, victorieuse, aboutissant, le Premier janvier 1804, à la création d’un État indépendant, la première république noire, libre, souveraine, indépendante, anti esclavagiste et anti colonialiste du monde juste après la fulgurante victoire sur l’armée coloniale française à Vertières.
À l’occasion de ce 218e anniversaire de notre indépendance, gloire aux héros anonymes de notre Indépendance ! Anonymes, mais pas oubliés. Ils méritent notre éternelle reconnaissance, notre éternel attachement à leur mémoire, notre impérieux devoir de réveiller leurs âmes, reprendre leur flambeau, souffler le lambi révolutionnaire, anti-impérialiste pour que se dresse plus majestueux que jamais l’Assotor de notre souveraineté.
C’est une épopée à ne pas oublier malgré les conditions dans lesquelles les puissances impérialistes nous ont réduits. Nous devons nous armer de courage, nous organiser davantage de sorte que nous continuons à les défier, à les combattre jusqu’à la prochaine révolution socialiste, anticapitaliste et anti-impérialiste.
La révolution cubaine pour sa part, commencée en juillet 1953, après l’attaque de la Caserne Moncada à Santiago de Cuba par les révolutionnaires du Mouvement du 26 juillet, a continué sporadiquement jusqu’à la guérilla dans les glorieuses et héroïques hauteurs de la Sierra Maestra, jusqu’à chasser du pouvoir, six ans plus tard, le 1er janvier 1959, le président marionnette des américains, Fulgencio Batista y Zaldívar, mettant ainsi fin à la domination impériale des Etats-Unis sur l’ile de Cuba, la patrie de José Marti.
Après la révolution haïtienne, Haïti a fait face à un embargo de la France et des Etats-Unis. Pour la France traumatisée par la révolution, l’indépendance d’Haïti était une humiliation. Elle ne l’a pas digérée et n’a eu de cesse de vouloir récupérer son ancienne colonie.
C’est aussi le sort de la révolution cubaine qui depuis février 1962, est victime d’un cruel et unique embargo économique imposé par le président d’alors des Etats-Unis, John Kennedy. C’est aussi la gloire du peuple cubain et de ses dirigeants d’avoir continué, inlassablement, à tenir haut le flambeau de la résistance, de la dignité, du devoir patriotique et de succès internationalistes faisant échec et mat à la violence impérialiste.
En témoigne cet extrait d’un discours de Fidel Castro Ruz à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, Plaza de la Revolución, le 1er mai 2000 :
La révolution est un sens du moment historique;
c’est changer tout ce qui doit être changé;
c’est la pleine égalité et liberté;
c’est être traité et traiter les autres comme des êtres humains;
c’est nous émanciper par nous-mêmes et avec nos propres efforts;
il s’agit de défier de puissantes forces dominantes à l’intérieur et à l’extérieur du domaine social et national;
c’est défendre des valeurs auxquelles on croit au prix de tout sacrifice;
c’est la modestie, le désintérêt, l’altruisme, la solidarité et l’héroïsme;
c’est combattre avec audace, intelligence et réalisme;
ce n’est jamais mentir ou violer les principes éthiques;
c’est une conviction profonde qu’il n’y a aucune force au monde capable d’écraser la force de la vérité et des idées.
La révolution est l’unité, c’est l’indépendance,
c’est de lutter pour nos rêves de justice pour Cuba et pour le monde,
qui est la base de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre internationalisme.
La Révolution cubaine vivra. Le peuple haïtien finira par vaincre les ténèbres de l’oppression et de la haine.