Une seule solution : la paix !

0
303

Dans les conditions infrahumaines que vit depuis trop longtemps le peuple haïtien, il est temps de mettre un terme à ce spectacle hideux et odieux d’insécurité politique et économique qui ne dit pas son nom. Ce n’est pas un hasard si certains médias et même certains dégénérés de la classe politique pensent que seule une guerre meurtrière peut remédier à cette situation. « La guerre est […] un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter la volonté de l’autre. » De notre point de vue, cette solution absurde ne mènera nulle part, elle ne permettra pas d’avancer d’un iota pour stopper la marche en arrière du pays.

Bien que cela puisse faire les affaires de certains, en réalité le pays n’en profiterait rien. Est-ce parce que les dirigeants ne comprennent pas le phénomène sécuritaire ou ne savent-ils pas comment  s’y prendre afin de tenter une solution durable au bénéfice de tous, pas nécessairement à une minorité liée à une classe sociale bien définie qu’ils ont du mal à trouver la bonne méthode ? Dans le passé, certaines initiatives ont été tentées mais elles n’ont pas donné de résultat. Les soi-disant « amis d’Haïti » qui prétendent venir à son secours ne l’aident pas vraiment. Au contraire, ils induisent davantage en erreur les autorités déjà dépassées et incohérentes dans leurs démarches de solutions inappropriées.

Le rôle principal de l’État est de maintenir l’unité de la nation face au désordre, chercher à comprendre d’où vient le problème  ou du moins ce qui rend le pays si explosif comme si une bombe atomique avait été larguée pour le détruire. Sous aucun prétexte, les classes dirigeantes ne devraient semer la discorde. En revanche, elles devraient prôner la concorde et le dialogue entre les différentes couches sociales du pays, en clair prêcher l’unité. En vérité, en Haïti, c’est la manifestation de deux visions antagonistes qui se trouvent face à face : l’une s’accrochant à la confrontation et la guerre  ayant les yeux fixés sur le rapport des forces militaires et l’autre plus réaliste avec pour objectif : le dialogue de façon à se comprendre mutuellement autour d’une table de discussions.

Le refus des puissances dominantes de la formule de dialogue n’a qu’un but, semer la zizanie de sorte que les vérités ne soient jamais dévoilées. Sauf que, ce n’est pas aux autres de décider à la place des haïtiens. Surtout pas aux pays exploiteurs de nous apporter leurs solutions toutes faites qui n’ont rien à voir avec notre histoire de peuple.  C’est à nous de découvrir d’où viennent les sources de notre misère, de notre pauvreté, de la violence qui gangrène la société et  les calamités qui se multiplient. Il faut se rappeler que certains pays surtout ceux qui se disent « amis » ont de graves différends historiques avec le nôtre, par conséquent, ils sont prêts à tout entreprendre pour se venger, pour nous assujettir.  Ainsi, ils ne nous feront aucun cadeau, car notre malheur fait leur bonheur, il leur serait agréable qu’Haïti continue à sombrer.

Cette histoire de nous amener des armes et des munitions et des soldats du monde entier, ne réglera rien aux difficultés sociopolitiques haïtiennes.  Haïti en a déjà fait l’expérience avec la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation d’Haïti (Minustah) qui, au lieu, d’apporter la stabilisation avait complètement déstabilisé le pays. Aujourd’hui, vu que le pays n’est toujours pas en guerre avec un autre pays, pourquoi ne nous offrent-ils que des armes de destruction de notre société?

Comme ça les soldats de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) qu’ils  envoient au combat face aux groupes armés pourront faire encore beaucoup plus de victimes au nom de la sécurité. N’est-ce pas une façon de nous entraîner dans une spirale de violence sans fin dont le but ultime serait de provoquer l’autodestruction des masses laborieuses qui luttent pour un changement systémique ?

A ce stade, nous n’avons pas besoin d’un budget de guerre car nous ne sommes en guerre contre  personne, surtout contre nos propres concitoyens. Au contraire, le pays a besoin d’un budget anti-guerre, antiviolence qui signifie la paix, la prospérité et le développement durable. Cela aidera à réconcilier la société en tant qu’une seule entité unie pour lutter ensemble contre nos véritables ennemis. Pourtant, c’est le contraire  qu’on voit.

Les renégats  du Conseil Présidentiel  de Transition conduisent les masses opprimées à se battre les unes contre les autres, tandis qu’ils empochent toutes les richesses en les partageant entre leurs clans. C’est ce que dénonçait le Fondateur de la nation, Jean-Jacques Dessalines et qui a provoqué son assassinat. Depuis, le pire a pris le dessus et s’est poursuivi jusqu’à ce jour tout en imprégnant le pays de son caractère outrageusement dépendant et arriéré. Les élites dirigeantes continuent sur la même lancée sans tirer de leçons. L’État qui s’est développé depuis le parricide du 17 octobre 1806, reste et demeure toujours l’ennemi du peuple haïtien.

C’est cet État-là qui est la source de notre  misère, de notre violence, c’est au peuple de le combattre pour l’empêcher de s’accaparer de tout sans rien laisser à ceux qui produisent les richesses nationales. À travers de toutes récentes, multiples et aberrantes nominations, le Conseil Présidentiel de Transition et son gouvernement viennent d’illustrer un partage du gâteau dont les masses défavorisées n’ont et n’auront donc rien à tirer. Voilà en quoi consistent la violence, l’insécurité politique et économique et la répression politique.

Les problèmes d’inégalité, d’injustice, d’exploitation et d’exclusion sont au cœur de nombreux conflits violents qui brisent des vies et mettent en danger le développement du pays. Ce n’est pas une réponse militaire de la classe dirigeante qui apportera une solution pacifique et sereine à cette question, car elle ne peut ni résoudre les problèmes politiques, sociaux et économiques ni maintenir la paix. En fait, elle ne fait que compliquer un peu plus la tâche en cautionnant l’insécurité au lieu de son élimination.

La paix est l’absence de guerre ! Avec la violence qui continue d’un côté et l’État, prêt à la guerre de l’autre, c’est « à la guerre comme à la guerre » nous dit Leslie Voltaire. L’effondrement total du pays ne fait aucun doute. Si le régime détestable au pouvoir inféodé à l’impérialisme occidental refuse d’accepter le dialogue et la paix, il portera seul la responsabilité de tous les dérapages et de toutes les manœuvres visant à saper l’unité du peuple. En dressant les uns contre les autres dans le dessein évident de continuer le système horrible qui sévit dans le pays, il sera l’unique auteur de cette catastrophe.

Toutes ces absurdes incohérences doivent cesser pour consolider la paix et que tout soit mis en œuvre pour faire triompher la juste cause des laissés-pour-compte. Pour qu’il y ait paix, il faut d’abord qu’il y ait justice. Des êtres humains, en effet, ne peuvent plus continuer à vivre ainsi. Il faut transformer leurs conditions d’existence. La paix, en somme, est la seule solution, pas la guerre !

 

HTML tutorial

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here