Timeo Danaos, Haitianos, Americanos et omnes magouillados

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Je crains qu’avec ses entrées et sorties au Département d’État Hillary Clinton n’ait envoyé magouilleusement en Haïti le Coordonnateur Spécial du Département d’État pour Haïti, Kenneth Merten, soudoyer divers rastaquouères dans la salle de tabulation du CEP

La mythologie grecque nous apprend que depuis dix ans, les Grecs, en vain, assiégeaient Troie, ancienne cité semi-légendaire en Asie Mineure: une guerre de Troie qui n’en finissait pas.  À l’initiative d’Ulysse, roi d’Ithaque, île de la mer ionienne à l’ouest de la Grèce continentale, une ruse de guerre va permettre aux Grecs de prendre Troie. Renommé pour sa mètis, son « intelligence rusée », Ulysse imagine un stratagème, une ruse de guerre, une manœuvre magouillarde qui va entraîner la chute de Troie.

Il fait entrer dans la ville un énorme cheval de bois harnaché d’or dont le ventre est bourré de soldats et de trucs de guerre: un «cadeau» offert aux Troyens. Ces derniers, malgré les mises en garde du nommé Laoccon qui craint les Grecs et leur présent obscur, se laissent prendre au piège. Ils sont fous du présent qui leur a été offert, ce qui va leur être fatal. Tandis qu’ils festoient, s’animoient, s’amuseoient, festinoient, bambochoient, ripailloient, pris par la torpeur de l’alcool, ils sont submergés par les Grecs qui les envahissent, les neutralisent et les  anéantissent. Ainsi finit la fameuse guerre de Troie.

Avec les Troyens, les Iliens, les Ithaque, les Pâris, les Ménélas, les Agamemnon et autres figures de légende grecque, nous voguions en pleine mythologie. Mais avec les élections d’octobre, aux portes d’Haïti, nous allons faire face à la réalité, nous allons naviguer en pleine électionologie. Laocoon clamait: «Timeo Danaos et dona ferentes », je crains les Grecs et les présents qu’ils apportent. Pour ma part, timeo Haitianos magouillados, Americanos magouillados, Clintonos magouillados et tous autres magouillados qui préparent de mauvais coups contre le peuple haïtien.

Timeo presidentum Privertum, je crains les agissements du président Privert. Après avoir stimulé, chatouilletté l’orgueil national en laissant croire qu’il allait rapatrier le processus électoral en déboursant pour payer le coût des élections, il s’est laissé caponner, intimider par un Accord rassis, sec, kanni, entre le PNUD et l’État haïtien ; accord datant de Préval et venant à expiration en décembre de cette année. C’est un cheval de Troie qu’il a introduit au sein de l’aventure électorale. Je crains qu’il ne se laisse embobiner, emberlificoter, amadouer, berner par une nouvelle astuce PNUDiste.

Pourquoi n’avoir pas tenu tête à cette engeance onusienne ? Les types du CEP partis contrôler les bulletins de vote à Dubaï, ont-ils succombé à quelque tentation ? Celle d’un pot-de-vin par exemple ? D’autant que «le mal existe».Timeo presidentum Privertum. Je crains ses agissements. En effet, il ne peut pas s’engager auprès de la nation à assurer le rapatriement du processus électoral et en même temps être d’accord à ce que le PNUD décide unilatéralement d’un appel d’offre international. C’est quasiment une gifle à la face des firmes du pays. Une giflade qui n’honore pas le premier magistrat de la nation.

Timeo haitianos malpouwontos, les malpouwont de la politique politichienne. Ils se sont laissé mystifier par des agents étrangers qui ont dû leur promettre monts et merveilles. Voyez commeaucun des dirigeants de parti politique, aucun candidat n’a eu la décence de crier haro sur le baudet, de crier haut et fort que les élections doivent rester un projet national, que le PNUD ne saurait prétendre vouloir gérer des fonds levés par l’État haïtien à des fins de prendre en charge un processus souverain. Personne n’a su se hausser à la hauteur du moment. Aucun de ces messieurs, aucune de ces dames n’a cru bon de se tenir dans des sandales de dignité nationale pour direnon, la forfaiture ne passera pas.

Timeo legationem americanam. Je crains l’ambassade américaine, nid de vipères, repaire de scélérats et scélérates qui n’hésiteraient pas à sacrifier menm ti moun ki nan ze. L’ambassadeur meriken a voulu nous faire avaler la pilule amère qu’il n’y avait aucune évidence de fraudes massives lors des élections de 2015. En d’autres termes, nous aurions dû laisser leur cheval de Troie, la firme espagnole Ostos & Silva faciliter ses audacieuses opérations sanpwèl et bourrer les urnes, ad lib, de milliers de bulletins de vote en faveur du candidat du PHTK. La belle audace de Silva ! La belle Silvature !

A vrai dire, en ce qui concerne les élections supposées avoir lieu en octobre prochain, les plus avertis ont dû se rendre compte du cheval de Troie qui a déjà été déjà introduit dans la cité. En effet, du 8 au 15 août 2016, la firme haïtienne de sondages Brides, réputée de sensibilité boujwa/secteur privé, a effectué un sondage sur les intentions de vote aux prochaines élections en Haïti. Les résultats, controversés, reflètent bien l’orientation sociale de l’institution sondagière, puisque accordant un très généreux pourcentage de voix (41%) au candidat de sensibilité boujwa/secteur privé, Jovenel Moïse. Timeo Bridum sondagium, je crains qu’il ne s’agisse d’un cheval de Troie introduit sous couvert de sondage pour distraire les esprits, distraire l’attention des gens et les porter à choisir inconsciemment, subconsciemment le candidatum bananum.Au bout du compte nous serons tous bannann.

Timeo Hillaryam candidatam americanam, je crains la candidate américaine Hillary. Je crains cette femme scélérate prête à dégainer et à faire feu. Je crains cette audacieuse menteuse, cette rombière de femme capable de tous les mauvais coups : Irak, Lybie, Syrie, Honduras, Paraguay, Haïti, si vous vous souvenez bien. Je crains qu’avec ses entrées et sorties au Département d’État elle n’ait envoyé magouilleusement en Haïti le Coordonnateur Spécial du Département d’État pour Haïti, Kenneth Merten,  soudoyer divers rastaquouères dans la salle de tabulation du CEP. Merten s’est en effet rendu en Haïti au mois d’avril dernier sous couvert«d’évaluation des progrès accomplis vers l’achèvement du processus électoral entamé en 2015 et l’installation d’un gouvernement démocratiquement élu en Haïti». On ne sait ce que ce cheval de Troie a pu magouiller pour faire virer le tournesol électoral au rouge combinard de Jovenel Moïse. Toujours est-il qu’il faut être très veillatif.

Timeo Yurium Latortum et le rapport de sa commission Éthique et Anticorruptioncherchant à débusquer les petits filous, les gros requins, rapineurs, fripons, aigrefins, sacripants, fraudeurs, rats de ministères, rats de palais national, rats de primature, vide-goussets, racailles, valetailles responsables dela mauvaise gestion des fonds du Petro Caribe. Je crains ce rapport d’autant que pendant ces dernières cinq années, Youri a lui-même bu aux mêmes sources filoutes, coquines, requines, aigrefines que ces escrocs par lui indexés. Youri a introduit ce cheval de Troie comme un gage de vertu, de probité, de moralité, d’intégrité, d’honnêteté de sa part. Mais c’est une manœuvre de diversion pour exorciser ses malveillances, ses outrecuidances, ses indécences, ses impudences ; pout détourner l’attention, pour faire diversion à je ne sais quelles fins PHTKistes. Yourius surveillandus. On doit surveiller Youri.

Timeo omnes candidatos, je crains tous les candidats, tous ces bwa fouye, kanson pyese, pantalèt sanfouk, ansyen fòd twa pedal qui n’éprouvent aucune honte à faire campagne dans un pays occupé, à raconter les mêmes balivernes, les mêmes sornettes ; à induire en erreur une population désemparée, déboussolée, désorientée, déconcertée, déroutée, désarçonnée, démoralisée. Leurs chants de sirènes sont pour amadouer ceux et celles qui hésitent encore à se faire attraper comme des mouches. En fait, autant de candidats, autant de chevaux de Troie à pénétrer dans l’arène électorale pour donner l’impression que la démocratie est à l’œuvre. Et quand les élections auront été un autre fiasco, ce ne pourra être qu’au détriment des masses laborieuses poussées à participer à une autre mascarade, un autre travestissement du jeu démocratique.

Pour finir, je prierai les lecteurs de m’accorder leur indulgence pour avoir manifesté avec tant d’ardeur mes tendances latinophiles plutôt débridées. Une latinophilie quine s’accommode pas forcément des règles de grammaire en usage mais qui facilite l’inspiration, l’écriture, et me procure la satisfaction d’avoir rempli mes obligations hebdomadaires trois-feuillantes.

10 septembre 2016

 

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