Il y a des réalités diplomatiques qu’aucun chef d’Etat, qu’aucun gouvernement véritablement sérieux, honnête et indépendant ne peut ignorer ou faire semblant de ne pas comprendre. Nous voulons parler du cas de la Chine populaire et de sa province rebelle « Taiwan » qui n’est autre qu’un produit de la contre-révolution dirigée par Washington.
Devant un tel conflit qu’il soit local, régional ou international, un Etat qui se respecte ne devrait pas se contenter de jouer un rôle de médiateur ou de prendre une position neutre, c’est-à- dire non engagée. A la vérité, il n’y a pas de position neutre. Jamais. Au contraire, tous ceux qui se tiennent de près ou de loin, ouvertement ou en catimini dans ce couloir, expriment non seulement leur manque de courage et de conviction, mais aussi leur opportunisme inouï, allant jusqu’à établir des rapports même avec les deux protagonistes à la fois.
Une attitude qui révèle que ces pays ne se sont point débarrassés de l’emprise néocoloniale et ne peuvent en aucune circonstance dénoncer une politique de chauvinisme orchestrée par l’impérialisme américain. C’est à la lumière d’un tel constat qu’on devrait jauger et juger tous les présidents, particulièrement ceux d’Haïti qui, à la tribune de l’ONU ont pris la liberté de rabaisser leur pays à sa plus simple expression, en le faisant passer pour un pays de prostitués politiques ne respectant aucun principe.
Au cours de la 72ème Assemblée Générale de l’Onu, l’actuel président haïtien Jovenel Moise a nettement montré sa platitude, ses capacités de racketteurs et de mercenaires professionnels, lorsqu’il déclara publiquement dans son adresse : « la République d’Haïti, fidèle à ses idéaux de paix, de dialogue et de convivialité entre les Peuples, exprime le vif souhait qu’une fenêtre d’opportunité soit offerte à la République de Chine, Taiwan, pour qu’elle puisse participer aux grandes décisions que Nous, Etats-membres de l’ONU, avions adoptées pour l’amélioration de la condition humaine sur la planète Terre »
Quelle honteuse collaboration ! Mais, il n’est pas le premier à avoir dans cette même circonstance fait preuve de dirigeants inféodés à l’Occident et dressés contre la Chine populaire une telle imposture de reconnaissance du Taiwan. L’ancien président Jean-Bertrand Aristide dans ce cas précis n’avait également pas fait honneur à notre pays puisqu’il a lui aussi plaidé à l’ONU la cause taïwanaise. Mais le plus grave, c’est du fait que ces dirigeants acceptent d’être monnayés par les corrupteurs taïwanais, qui les conditionnent toujours à faire pareille bêtise à savoir prendre la liberté de promouvoir Taiwan sans égard aux conséquences. L’important pour eux, c’est d’accomplir leur job au détriment même du pays ; ou du moins tous les moyens sont bons pour se procurer de l’argent de sorte que les enrichissements se multiplient.
Le Costa-Rica et le Panama viennent de rompre leurs relations avec Taiwan pour faciliter le poids économique de développement et commercial avec la Chine, puisque Taïwan ne pouvait pas leur offrir des investissements importants et une coopération adéquate. Par ailleurs, Taiwan n’est simplement reconnu que par 20 états tels que : Belize, République dominicaine, El Salvador, le Guatemala, Haïti, le Honduras, le Nicaragua, Paraguay, St Kitts et Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et Grenadines, le Burkina Faso, la Suisse, Kiribati, les îles Marshall, Nauru, Palau, les îles Salomon, Tuvalu et le Saint-Siège. Selon ce que rapporte Tout Haïti : « Tous nos dirigeants de la date de l‘établissement des rapports diplomatiques avec Taïwan à nos jours n’ont fait que bénéficier de la diplomatie du CASH mise en place par Taipei pour conserver son amitié sans aucun souci du développement du Pays.
Il en est de même de notre classe économique rétrograde et corrompue. On nous rapporte que dans les couloirs du Palais National, nos dirigeants sont tiraillés entre l’argent CASH et personnel de Taïwan et le développement durable pour le pays que veut apporter la Chine populaire. Dans le secteur privé haïtien certains cherchent déjà à s’emparer du projet comme du PETRO CARIBE. D’autres sont en train de mener des contacts avec Pékin pour détourner le projet dans le sens de leurs intérêts comme toujours. »
Ainsi, par cet acte spectaculaire de Jovenel Moise aux Nations-Unies, nous pouvons déduire les raisons pour lesquelles le projet de la Mairie de Port-au-Prince avec les Chinois intéressés à la rénovation et la reconstruction partielle de Port-au-Prince n’ont eu, semble-t-il, jusqu’à présent aucune issue positive. Cette attitude révèle sans conteste qu’on a affaire à des dirigeants qui recherchent des profits pour leur intérêt personnel au lieu de l’intérêt capital du pays et du peuple haïtien. (Voir la lettre du magistrat de Port-au-Prince, Ralph Youri Chevry, à la page 3 pour confirmer à Monsieur Xie Yong Jian, l’un des Représentants de la Firme gouvernementale chinoise son acceptation de principe au projet).
Et pour faire équilibre, toujours par souci de soutirer du fric, le président inculpé n’a pas oublié de rappeler dans son discours que : « La République d’Haïti appelle de tous ses vœux à une sortie honorable de la crise actuelle au bénéfice du peuple frère de la République bolivarienne du Venezuela ».