Quand les Etats-Unis veulent utiliser Moise Jean-Charles contre le Venezuela !

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L'ancien sénateur haïtien Moïse Jean-Charles (au centre) pose avec Diosdado Cabello (à gauche), le n° 2 du gouvernement vénézuélien de Nicolás Maduro et le chef réputé d'un cartel de la drogue. Ils sont accompagnés de l'ancienne ministre vénézuélienne Carolys Helena Pérez González lors d'une visite à Caracas.

L’article du journal de la Floride Miami Herald publié le 28 Janvier 2022,  titré : “Un ex-sénateur haïtien s’est vu retirer son visa américain alors qu’il transitait par Miami. Voici pourquoi” sous la plume de Antonio Maria Delgado et Jacqueline Charles est très édifiant et confirme une fois de plus les arrogances sans aucune mesure de l’impérialisme américain.

Moise Jean-Charles, invité en tant qu’observateur international des dernières élections au Venezuela

Les Etats-Unis, lorsqu’ils sont à court d’argument crédibles pour faire plier leurs adversaires politiques, surtout ceux qui refusent de se soumettre à leurs diktats recourent bien souvent à leurs armes de prédilection, le mensonge ou en associant l’ennemi au trafic de drogue pour le discréditer.

Les données du Miami Herald prouvent que l’interrogatoire de l’ancien sénateur Moïse Jean-Charles par des officiers d’immigration à l’aéroport de Miami, Floride alors qu’il revenait d’une visite au Nigeria, a été bien orchestrée pas précisément dans le but de le discréditer ou de l’humilier mais pour le forcer à collaborer sinon à l’utiliser contre le Venezuela.

« Ils m’ont dit, si je collabore, il y a des sanctions qu’ils allaient prendre contre moi qu’ils ne les prendront plus », a fait savoir Moise Jean-Charles.

« Ils m’ont dit que si je leur disais de quoi je parlais avec Maduro au mois de novembre 2021, je n’aurais aucun problème. Si je leur dis de quoi je parlais avec les Africains, je n’aurai aucun problème. Mais si je ne leur dis rien, il y a quatre sanctions qu’ils prendront contre moi » ; a-t-il poursuivi.

L’ancien sénateur haïtien Moïse Jean-Charles et le président vénézuélien Nicolas Maduro

« J’ai fait le choix de la prison ; J’ai fait le choix de couper mon visa ; J’ai fait le choix qu’ils me déportent ; J’ai fait le choix à eux de m’humilier » a conclu l’ancien sénateur.

Miami Herald pour dissiper les doutes a révélé les causes essentielles de l’incident du lundi 24 janvier. Il s’agit d’une autre flèche contre le Venezuela: « L’ancien sénateur haïtien Moïse Jean-Charles avait dans le passé, rencontré l’homme n° 2 du régime, Diosdado Cabello, le chef réputé d’un cartel de la drogue vénézuélien. Cabello et Maduro font tous deux face à des accusations de trafic de drogue aux États-Unis et ont des primes sur la tête de 10 millions de dollars et 15 millions de dollars, respectivement ».

En fait, Miami Herald a dévoilé tout haut, ce que les officiers de l’immigration américaine ne pouvaient sinon ne voulaient pas dire tout bas à l’ancien sénateur.  Évidemment, ce n’est pas nécessairement une action contre Moise Jean-Charles mais une énième attaque de dénigrement politique contre des haut placés de la révolution bolivarienne.  En somme, les Etats-Unis veulent mettre en garde toute l’Amérique latine contre « l’influence dangereuse » de la révolution bolivarienne qu’ils essaient par tous les moyens de détruire,  une épopée entamée par feu le président Hugo Chavez qui en quelque sorte a mis fin à une domination certaine de l’impérialisme de la patrie de Simon Bolivar.

Le président Hugo Chavez, Nicolas Maduro et le chef de l’Assemblée nationale constituante du Venezuela, Diosdado Cabello

La bête n’a fait que piquer Moise pour atteindre sa vraie cible. Moise a eu bien fait de ne pas collaborer, autrement il ouvrirait une porte qui serait difficile pour lui de fermer dans le futur. Car, ce qu’on voulait faire de lui, c’est de l’utiliser pour dénoncer jusqu’à trahir prochainement les dirigeants vénézuéliens. Sans doute avec la garantie qu’on l’imposera comme le prochain président d’Haïti.

Quand bien même le message est passé à travers cet article de Miami Herald, en tant qu’un défenseur authentique de l’idéologie du gendarme du monde. Le journal a osé dire que : « Jean-Charles Moïse se targue d’être un chef de l’opposition et un idéologue de gauche, qui n’a aucun problème à afficher face aux États-Unis ses relations avec certains des dirigeants les plus controversés d’Amérique latine. »

Le président Nicolás Maduro et le chef de l’Assemblée nationale constituante du Venezuela, Diosdado Cabello

Nous ne sommes nullement étonnés, si tous les dirigeants vénézuéliens sont considérés pour des officiels « controversés » par l’oligarchie impériale pour la simple et bonne raison qu’ils défendent leurs ressources économiques jadis exploitées par les USA. Ces « controversés » de dirigeants ont pourtant redonné la dignité et le prestige bolivarien aux peuples de l’Amérique latine particulièrement au peuple frère du Venezuela. De Chavez à Maduro, le gouvernement vénézuélien, est frappé par des sanctions internationales, en particulier de Washington qui cherche à le renverser.

Aujourd’hui par la récupération des richesses vénézuéliennes, les masses populaires peuvent espérer vivre convenablement : recevant des soins de santé gratuits, un salaire minimum augmenté de près de 300% à cause de l’inflation, une éducation a été grandement améliorée. Voilà, tout cela est justement possible grâce aux ressources pétrolières du pays qui ne sont plus sous le contrôle des laquais au service de l’impérialisme américain.

Tout comme Miami Herald vient de le faire, le Wall Street Journal du 15 septembre 2019, n’avait-il pas souillé l’ancien président Chavez en écrivant : «  Au milieu des années 2000, le président vénézuélien Hugo Chávez a ordonné à ses principaux lieutenants de travailler avec la guérilla marxiste colombienne pour inonder les États-Unis de cocaïne dans les efforts de son gouvernement pour combattre l’administration Bush » ?

Le président américain Barack Obama salue les dirigeants vénézuéliens Hugo Chavez et Nicolas Maduro avant la cérémonie d’ouverture du 5e Sommet des Amériques.

Le Venezuela n’est pas le seul pays à être condamné par la mafia impériale pour ses propres ressources. L’exemple de Panama est encore vivant, quand l’agent de la CIA, l’homme indispensable pour les États-Unis, pour combattre les régimes communistes à Cuba et au Nicaragua, leur marionnette Manuel Noriega, en accord avec le peuple panaméen, a revendiqué le contrôle du canal de Panama et demandé aux militaires américains de laisser la gérance du canal aux panaméens.

La réaction des Etats-Unis qui exploitait le Canal n’a pas tardé : l’impérialisme a trahi son homme fort, le chef d’État en exercice, en l’accusant de trafiquant de drogue. Il a été justement inculpé par un jury de Miami qui l’a accusé d’avoir transformé le Panama en centre de blanchiment d’argent du cartel colombien de Medellin. Puis, au mois de décembre 1988, une commission sénatoriale aux Etats-Unis a tout bonnement indiqué que Noriega au Panama a créé le premier narco-état des Amériques. Le peuple Panaméen a dû attendre jusqu’au 31 décembre 1999, pour prendre finalement le contrôle de son canal.

Comme dans le cas du Nicaragua, les critiques suivent presque toujours le même schéma. Daniel Ortega a été financé par le produit du trafic de la drogue. Wikileaks a révélé que le journal espagnol El Pais indiquait en 2010 : « Daniel Ortega et les sandinistes ont régulièrement reçu de l’argent pour financer les campagnes électorales [de son parti] FSLN de la part de trafiquants de drogue internationaux, généralement en échange d’avoir ordonné aux juges sandinistes pour permettre aux trafiquants arrêtés par la police et l’armée d’être libérés. ». Puis, l’ambassade des États-Unis à Managua dans un câble diplomatique de 2008  rapporte : « Nous avons des informations de première main selon lesquelles des responsables [nicaraguayens] reçoivent des valises pleines d’argent de la part de responsables vénézuéliens lors des voyages officiels à Caracas ».

Diosdado Cabello dialoguant avec Fidel Castro

Cuba n’a pas été épargné de cette campagne de déstabilisation politique de la part de l’empire du mal pour saboter sa révolution socialiste. Le révolutionnaire cubain Fidel Castro Ruz a été également accusé par les monstres impériaux de trafiquants de stupéfiants.

Les Etats-Unis ont utilisé, un ancien garde de corps du leader cubain Juan Reinaldo Sanchez et la France Juan Antonio Rodriguez, alias «Coqui», un ancien haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur cubain, en leur faisant dire que Fidel Castro est un « parrain » du trafic de drogue. « Il a discrètement aidé les contrebandiers cubains à acheminer la drogue de la Colombie vers les Etats-Unis, la France et la Hollande », selon Rodriguez.

Sanchez pour maquiller davantage ses mensonges éhontées a également affirmé aux américains que : « Fidel a ordonné l’exécution d’un général révolutionnaire nommé Arnaldo Ochoa pour couvrir ses propres liens au milieu des années 80 avec la contrebande de cocaïne et de marijuana par le biais d’un département “monnaie convertible” du gouvernement. Cette décision a tellement perturbé Raúl Castro que le jeune frère est devenu ivre », écrit Sanchez.

De gauche à droite Diosdado Cabello, président de l’Assemblée nationale et premier vice-président du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), Raul Castro, président des conseils d’État et des ministres et Bruno Rodriguez, ministre des Affaires étrangères de Cuba

Malgré l’embargo injuste contre le peuple cubain depuis février 1962,  les US n’ont pas cessé de perturber la révolution cubaine par  un tas de mensonges auxquels s’ajoutent le chantage, la désinformation et de l’agression juste pour perturber les pays insoumis qui ont fait choix d’aspirations socialistes.

Mais, pourquoi aucun régime colombien n’a-t-il jamais été une fois, même par erreur, accusé par les Etats-Unis de narco, alors que la Colombie, est la source productrice de la cocaïne ? Cela signifie que ce n’est pas la destruction du cartel de la drogue colombienne qui est nécessaire, mais c’est de l’utiliser comme une injure pour combattre certains adversaires.

Geoff Ramsey, directeur du programme Venezuela au groupe de réflexion du Bureau de Washington sur l’Amérique latine, l’a bien dit. « Les preuves qu’ils pointent contre Maduro sont minces, ce qui suggère qu’il s’agit plus de politique que de drogue ». D’ailleurs selon lui

De gauche à droite : Thomas Shannon Conseiller du Département d’Etat américain, l’ancien président haïtien Michel Martelly, la ministre vénézuélienne des Affaires étrangères Delcy Rodríguez et le président du parlement vénézuélien Diosdado Cabello

« Le Venezuela est loin d’être un pays de transit principal pour la cocaïne à destination des États-Unis. Si le gouvernement américain voulait lutter contre le flux de cocaïne, il se concentrerait sur la corruption dans des endroits comme le Honduras et le Guatemala – deux gouvernements que l’administration américaine a choyés ces dernières années ».

En octobre de l’année dernière, le président hondurien, Juan Orlando Hernández, a été nommé co-conspirateur par un tribunal de New York qui a condamné son frère Juan Antonio « Tony » Hernández, dans une affaire de complot de drogue à grande échelle. Le président, qui est un proche allié de l’administration américaine, n’a pas été inculpé.

Revenons au cas de Moise Jean-Charles, il n’a jamais été accusé de narco trafiquant à l’instar d’un bon nombre de leader et d’élus politiques (y compris président, sénateur et député). Malgré tout, voyez la réaction des Etats-Unis à son égard.

De gauche à droite : Diosdado Cabello, Michel Martelly et Thomas Shannon Conseiller du Département d’Etat américain. Cabello et Shannon se sont réunis en Haïti le samedi 13 Juin, 2015, en raison d’un arrangement conclu par Martelly.

N’y a-t-il pas là, une politique de deux poids, deux mesures? Et l’ancien sénateur l’a bien aussi mentionné dans sa plaidoirie: pourquoi d’autres personnes qui ont fréquenté les vénézuéliens ne sont pas victimes d’un tel affront ou scandale ? Moïse se réfère à l’ancien président haïtien Michel Martelly qui également posait avec ceux qu’on qualifie de dangereux ou controversés tels que Hugo Chavez, Nicolas Maduro, et Diosdado Cabello.

Au mois de mars 2020, l’administration Trump a porté plainte contre le président du Vénézuela, Nicolas Maduro, ainsi que 14 autres dignitaires vénézuéliens. Ils sont accusés de narco-terrorisme et d’autres infractions pénales, selon William Barr, ministre de la justice des Etats-Unis. Pourtant, le chef de l’opposition soutenu par les États-Unis, Juan Guaidó est directement lié – en plus du narco-État Uribiste d’Iván Duque en Colombie – au narco-gouvernement du Président du Honduras, Juan Orlando Hernández.

Biden dialoguant avec Maduro

Le journal La Tabla  souligne  que lors du procès du frère du président du Honduras, à New York en 2020, le conseiller juridique de Guaidó, l’avocat Manuel Retureta, était parmi les avocats qui assuraient la défense de  Juan Antonio « Tony » Hernández au cours de ce procès. De plus, Juan Guaido apparaît sur des photos, avec des narco-colombiens. Ces photos ont été présentées par le procureur général du Venezuela. Guiado n’a pas nié avoir été pris en photo avec ces personnes, mais il affirme qu’il ne connaissait pas leur identité au moment des faits : « Ce que je peux dire, c’est que nous n’avons pas demandé leur casier judiciaire à ces personnes, avant de prendre des photos avec elles », a rétorqué Juan Guaido.

Ce dernier que les Etats-Unis veulent imposer comme président du Venezuela à la place de Nicolas Maduro n’a jamais été accusé d’agent de la drogue par aucune des administrations américaines.

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