
Lundi 14 juillet 2025 marquait l’ouverture de la première journée des examens de baccalauréat en Haïti, qui devait se terminer le jeudi 17 juillet. La Direction de l’Enseignement Secondaire du Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, par l’intermédiaire du Bureau National des Examens d’État (BUNEXE), a publié le calendrier des épreuves du baccalauréat unique (nouvelle 4e secondaire – NS4) pour les nouveaux et les recalés. Session de juillet 2025.
Selon le rapport du Ministère de l’Éducation, environ 109 712 élèves passeront cet examen à travers le pays. Mais beaucoup se demandent si cet examen n’est pas organisé pour des raisons de formalité, car dans de nombreux quartiers populaires, aucune école n’a jamais fonctionné. Après tout, beaucoup d’écoles sont des camps pour les déplacés internes, victimes de l’insécurité en cours.

Les examens se déroulent à l’image du pays où la plupart des examens se vendaient déjà dans les rues aux plus offrants. Ce qui rend cela possible, c’est que les dirigeants sont aussi une bande de mécènes, ils s’enrichissent par tous les moyens possibles. Ce ne sont pas les enfants, les jeunes qu’ils ont besoin d’éduquer, ils sont plus concernés à faire de l’argent. Ce malaise qui ne fait pas honneur à la nation, n’a incité aucune réaction de la part des dirigeants du pays. Une décision devrait être prise, pour tracer un certain exemple afin que cela ne se reproduise plus. Mais en Haïti, c’est comme si de rien n’était.
Ce n’est pas sans raison que le pays est gangrené par la corruption ; c’est un phénomène qui touche toutes les couches de la société. Ce n’est pas sans raison que tout le monde a peur, les gens ne peuvent plus se faire confiance. Tout le monde bluffe. De nombreux témoignages ont fait comprendre que : entre 1 250 et 1 500 gourdes, via MonCash, l’examen vous arrive sur votre téléphone ou par courriel. Le plus triste, c’est qu’il n’y a pas d’État, le ministère de l’Éducation nationale n’a pas dit un mot. Qui ne dit rien consent ! Ce ne sont que des marchands ambulants qui vendent leur égo comme ils vendent le pays. Ce n’est pas sans raison que le baccalauréat a perdu toute sa valeur. En fait, l’éducation elle-même n’a plus aucune valeur dans le pays.
Outre le cas de la corruption, certains candidats ne pouvaient pas trouver leur fiche d’inscription sinon l’endroit où ils doivent composer. C’était la panique totale à l’ouverture officielle des examens. Quand bien même dans la majorité des centres les examens se déroulent sans aucun problème majeur.

Faut-il rappeler ce n’est pas la première épreuve d’examens de cette année. Des examens officiels de la 9e année fondamentale toujours sous l’égide du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), avaient eu lieu du 30 juin au 3 juillet 2025 avec un taux de participation de 96 % sur 187 000 inscrits. Deux décès avaient eu lieu ainsi que des incidents graves ont été enregistrés parmi les candidats. Il s’agissait d’un élève, de l’école Saint-Louis de Gonzague à Delmas 33, qui aurait succombé à un malaise. Et l’autre s’est produit à Lascahobas, où un candidat a été mortellement heurté par un véhicule alors qu’il tentait de fuir après des rumeurs d’incursion de bandits armés dans la ville.
Malgré tout, le ministre de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Antoine Augustin, a présenté lors de la 17è édition des Mardis de la Nation, ce mardi 15 juillet 2025 le bilan de l’année académique 2024-2025. Il félicite le taux de réussite élevé à la 9e année fondamentale et a toutefois exprimé certaines préoccupations au déroulement de cette épreuve de baccalauréat 2025 dans une ’ambiance relativement sereine. Il a signalé que « Nous avons un devoir collectif de défendre l’école comme espace de savoir, de mérite et de justice sociale. Chaque enfant doit pouvoir apprendre dans un environnement sain, où seul le travail est récompensé. » Qui dit mieux ???