Non à l’intégration de « Vivre Ensemble » à la classe politique pourrie et corrompue !

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Le Chef de « Vivre Ensenble » Jimmy Cherizier

Chères concitoyennes, chers concitoyens,

Permettez-moi, avant tout, de vous exprimer ma profonde gratitude pour votre résilience face à l’adversité et votre attachement inébranlable à notre chère patrie, malgré les vents contraires qui nous assaillent. Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec sincérité et gravité, car notre réalité exige une réflexion commune, éclairée et stratégique.

Toute interaction humaine, tout choix stratégique et chaque déclaration dans le domaine des relations politiques peuvent être comparés à une partie d’échecs. Juger un joueur sur un mouvement isolé, sans considérer l’ensemble de son plan, c’est ne voir qu’un fragment d’une architecture complexe.

Pour ma part, comme je l’ai toujours affirmé, ma démarche s’inscrit dans une logique d’anticipation, où chaque décision s’entrelace avec une vision à long terme. Je ne joue pas un coup pour l’instant, mais une séquence calculée, pensée avec plusieurs mouvements d’avance sur l’échiquier complexe des réalités politiques.

Ce n’est ni la force brute ni les réactions impulsives qui forgent une victoire durable, mais bien l’intelligence stratégique, la finesse et l’art de l’anticipation. En politique, comme dans une partie d’échecs, la maîtrise réside dans la capacité à se mouvoir avec souplesse face aux aléas, tout en restant fermement ancré dans une vision cohérente, portée par un cap inébranlable.

Le problème en Haïti ne se résume pas à une simple opposition entre “gangs” et classe politique. Il s’agit d’une lutte existentielle contre des forces multiples et interconnectées :

* Les oligarchies économiques, qui accaparent nos ressources et maintiennent une large partie de la population dans un état de précarité.

* Les élites politiques corrompues, qui, au lieu de servir le peuple, s’enrichissent honteusement à ses dépens.

* Les puissances extérieures, qui exploitent nos faiblesses et nos divisions pour renforcer leur domination et nous maintenir dans une situation de dépendance.

Il est facile de critiquer mes choix sans reconnaître que les racines de la crise haïtienne sont profondément ancrées dans l’impunité de la classe politique, des élites économiques, et des réseaux transnationaux qui exploitent nos ressources et nos souffrances. Dans ce contexte, l’action politique exige une maîtrise des rapports de force et une capacité à naviguer entre ces acteurs contradictoires. Les « gangs » , dans cette équation, n’ étaient pas, à leur formation, que des instruments. Les véritables responsables sont ceux qui ont créé ce monstre pour servir leurs ambitions, mais ce monstre est peut-être en train de développer une conscience de soi et de se libérer de ses anciens maîtres. Ces financiers, corrupteurs, et manipulateurs sont les véritables ennemis d’un Haïti libre. C’est contre eux que je me bats, en utilisant les moyens à ma disposition pour désamorcer leur emprise sur notre pays.

J’ai utilisé des tactiques visant à forcer le système à exposer ses propres contradictions : amener les gangs et leurs financiers à se révéler, à montrer comment ils se servent mutuellement, tout en les conduisant à s’affronter. Ma stratégie n’a jamais eu pour but de légitimer les gangs qui étaient criminels (et il y avait des groupes armés qui luttaient expressément contre la criminalité), mais de les transformer en un levier contre leurs propres maîtres. Ils ne sont pas les cibles finales de ma lutte ; ces gangs criminels sont les outils de ceux qui manipulent notre nation depuis les coulisses. Il fallait briser cette chaîne de domination, et cela demandait une approche calculée, parfois risquée, mais toujours cohérente dans sa finalité.

Mon rôle a été de retourner ces instruments contre leurs maîtres, en les amenant à devenir un miroir des abus et de l’hypocrisie des élites qui les ont créés. Ce n’était pas une approbation

de leurs actes, mais une stratégie pour dévoiler l’étendue de la pourriture. Jimmy Cherizier a tenté d’amorcer ce type de réforme en insufflant une nouvelle idéologie et un nouveau code de conduite aux anciens gangs criminels. En les dirigeant contre leurs propres soutiens, je cherchais à exposer la connivence entre ceux qui financent les gangs et ceux qui prétendent gouverner. Cela a révélé une vérité essentielle : les « gangs » ne sont pas un phénomène isolé, mais une arme politique utilisée par une élite haïtienne en quête de domination. Maintenant, certains commencent peut-être à se libérer de leurs maîtres, mais ils ne sont pas encore complètement libres.

Graffiti de «Vvre ensemble» sur la façade d’un consulat du Kenya en Grèce

Ce que certains d’entre vous interprètent comme une contradiction n’est en réalité qu’un jeu complexe de manipulation destiné à exposer les faiblesses et les incohérences de ceux qui, dans l’ombre, ont financé, armé et soutenu la plupart de ces “groupes criminels” pour des intérêts personnels. Si cela a été mal compris, c’est parce que le chemin vers la vérité est rarement évident au premier abord.

Comme disait l’autre: « Pour abattre un arbre pourri, il faut parfois frapper ses branches avant d’atteindre le tronc. » Pourquoi cette approche? Parce que plusieurs des gangs ne sont pas des entités indépendantes ; ils sont les enfants de la classe politique et économique haïtienne, un produit des narcotrafiquants, des corrupteurs, des trafiquants d’organes, d’êtres humains et de biens. Mon objectif était de provoquer un conflit interne, une « querelle familiale », afin qu’ils se détruisent mutuellement, exposant ainsi les racines du mal. (Encore une fois, il faut le rappeler, il existe des groupes armés plus ou moins sains et autonomes.)

« Les linges sales se lavent en famille. » Dans toute situation de crise complexe, la simplicité des jugements est une illusion. Ce que vous percevez comme un “revirement” ou une “contradiction” est en réalité une évolution calculée. Les stratégies politiques et sociales ne sont pas linéaires, elles s’adaptent au contexte et aux forces en présence.  La véritable cohérence est celle qui s’adapte au contexte tout en restant fidèle à une vision supérieure.

Comme l’a écrit Machiavel : “Celui qui désire constamment réussir doit changer sa conduite avec le temps.”

Il est parfois nécessaire de naviguer dans l’ombre pour révéler la lumière. Dans un monde dominé par des structures de pouvoir corrompues et par des forces criminelles, avancer exige parfois de prendre des chemins détournés.

Aujourd’hui, je prends une position ferme contre l’intégration de Vivre Ensemble « Viv Ansanm » dans l’actuelle structure de classe  politique traditionnelle. Mon discours actuel n’est pas une incohérence, mais l’aboutissement d’une stratégie. Nous ne pouvons pas rejoindre une classe politique pourrie et corrompue que nous dénoncions. C’est de l’opportunisme ! Que cette classe politique traditionnelle soit écrasée car ceux ou celles qui ont créé, financé les réseaux criminels doivent aujourd’hui en subir les conséquences.

Un parti révolutionnaire non électoraliste, discipliné – une « organisation de combat », comme l’appelait Lénine – formé pour renverser le statu quo est quelque chose de très différent de ce qui est proposé aujourd’hui. Cela, je le soutiendrais entièrement.

Certains d’entre vous évoquent mes déclarations précédentes en faveur des « groupes armés », mais vous oubliez un aspect crucial de la négociation et du conflit politique : il est parfois nécessaire d’utiliser les pièces de l’échiquier pour forcer la main de l’adversaire. Comme l’a dit Sun Tzu : « L’art de la guerre repose sur la tromperie. Feignant l’infériorité et encourageant l’arrogance de l’ennemi. »

Ce que vous percevez comme un “soutien” dans mon attitude passée n’était rien d’autre qu’un calcul stratégique, une façade soigneusement construite pour sonder et manœuvrer les dynamiques de pouvoir. Aujourd’hui, cette façade s’effondre pour révéler une vérité plus profonde : les criminels que la plupart d’entre vous aiment mentionner ne sont que les rouages d’un mécanisme systémique beaucoup plus vaste et pernicieux. Mon véritable combat n’a jamais été contre les pions, mais contre l’architecte du jeu.

Pourquoi maintenant? Avant, il était crucial d’amener les gangs criminels (par opposition aux groupes armés qui luttent contre la criminalité) à réaliser qu’ils pouvaient exercer une pression directe sur leurs créateurs. Maintenant, il est temps de briser ce cercle en isolant les « gangs » de leurs soutiens, et en exposant les réseaux criminels qui ont permis leur ascension. Ce n’est pas un revirement de position, mais une progression réfléchie, une

évolution tactique dictée par les exigences d’une guerre asymétrique.

Je ne prétends pas détenir toutes les réponses. Mais ce que je sais, c’est que nous devons être prêts à utiliser toutes les tactiques à notre disposition pour affronter un ennemi multiple et protéiforme. Si vous cherchez des réponses simples à des problèmes complexes, vous serez toujours déçu. Mon engagement est une quête de solutions profondes, pas de slogans faciles.

Je vous remercie néanmoins de me donner l’occasion de préciser ma démarche. Une vérité fondamentale : dans cette lutte complexe, je suis à la fois joueur, stratège et, lorsque nécessaire, arbitre.

Mon objectif ultime n’est pas seulement de dénoncer ou de combattre, mais de reconstruire… Or, pour reconstruire, il faut d’abord déconstruire les piliers corrompus d’un système en déclin. Si cela exige d’endosser des rôles multiples et d’adopter des positions variées au gré des circonstances, je l’assume pleinement, car chaque mouvement est un pas calculé vers un dessein supérieur.

Je vous invite à examiner avec lucidité le paysage politique haïtien. Qui a armé ces gangs? Qui leur fournit des ressources? Qui les utilise pour assassiner, intimider et réduire au silence la population?

Ce sont les mêmes acteurs qui, aujourd’hui, tentent de se distancier de leurs créatures. Ce sont eux que je vise, et pour cela, il était nécessaire de jouer un rôle temporaire : celui de l’instigateur, celui qui place un miroir devant leurs actes.

Mon discours actuel ne contredit pas mes actions passées. Il en est la suite logique. Le but n’était pas de soutenir les gangs, mais de pousser les pires, qui résistent à l’idéologie et aux réformes proposées par Cherizier, à dévoiler leur véritable rôle dans le système. Ceux qui crient aujourd’hui à l’incohérence sont ceux qui, hier, ont ignoré mes avertissements. Je ne nie rien de mon passé, ni de mes choix. J’assume tout, parce que chaque action que j’ai entreprise a servi un objectif plus grand :

* Révéler les mécanismes de domination.

* Démasquer les vrais responsables de la crise.

* Créer les conditions pour une transformation durable.

Je n’élude rien, je ne fuis rien, et je ne justifie rien. Je suis ici pour transformer, pas pour séduire. Mon parcours n’est pas celui d’un politicien en quête de popularité, mais celui d’un homme engagé à démanteler un système d’oppression et d’exploitation. Les gangs criminels ont rempli leur rôle en exposant les limites et la pourriture du système politique. Maintenant, il est temps de les retirer de l’équation et de recentrer le combat sur leurs créateurs.

À ceux qui m’accusent d’incohérence, je dis : La cohérence suprême est celle qui mène à la libération, pas celle qui s’attache aux apparences.

Et enfin, à ceux qui partagent ma vision, je rappelle : L’unité dans la lutte est notre seule chance de victoire.

Le véritable débat que nous devrions avoir est celui-ci : Comment briser le cercle vicieux de l’impunité et de la violence institutionnalisée qui maintient Haïti dans un état de chaos perpétuel? C’est une question qui dépasse les accusations personnelles ou les polémiques stériles. Ce que je propose, c’est une réflexion collective et une action coordonnée pour attaquer les racines du problème, pas seulement  ses branches.

Je suis prêt à débattre, à écouter, et même à reconnaître mes erreurs si cela sert la cause plus grande que nous partageons tous : celle d’un Haïti libre, souverain, prospère, et juste. Mais je refuse de perdre du temps dans des attaques qui ne servent qu’à détourner l’attention des vrais enjeux.

Si nous unissons nos forces au lieu de nous diviser sur des malentendus ou des jugements hâtifs, nous serons plus forts pour affronter les véritables ennemis de notre nation.

Haïti mérite plus que des débats stériles. Elle mérite des actes courageux, des idées claires, et des cœurs unis dans un seul but : sa renaissance.

Mais permettez-moi de vous poser une question en retour : Qu’avez-vous fait, vous, pour briser ce système? Quelles solutions proposez-vous face à un chaos organisé par des élites sans scrupules et alimenté par une violence systémique?

Ceux qui rêvent de paix doivent parfois marcher dans les flammes. Celui qui veut du miel doit vouloir affronter les abeilles. Ce n’est pas la destination qui compte, mais le courage de faire un pas en avant.

Mes choix passés, présents et futurs s’inscrivent dans une logique plus large, celle d’un combat contre l’oppression, la corruption et l’impunité. Si vous voulez participer à ce combat, joignez-vous à moi. Sinon, continuez à juger depuis les marges, mais sachez que l’Histoire avance, avec ou sans vous. Ce qui me guide, ce n’est pas le regard des autres, mais la certitude que chaque acte posé aujourd’hui prépare le monde de demain.

Je vous rappelle ceci: Il n’y a pas de contradiction à changer de stratégie lorsque les circonstances l’exigent. Ce qui importe, c’est la fidélité à un objectif supérieur.

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