Le feuilleton kenyan en Haïti !

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William Ruto et Joe Biden

(8e partie)

Les citoyens et patriotes haïtiens qui espéraient que le déploiement des troupes étrangères sur le sol national n’aurait pas lieu peuvent se faire une raison. Les 1000 policiers et soldats kenyans prévus par Nairobi pour la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) en Haïti frappent déjà aux portes de la capitale. Certains d’entre eux, y compris des milliers d’autres militaires de la coalition internationale, sont cantonnés, pour la plupart, à la Jamaïque depuis plusieurs semaines. Ils n’attendent que le feu vert de Washington, le maître d’œuvre de toute cette affaire de débarquement.

Signe que le dossier s’accélère, même avec lenteur, l’arrivée à Port-au-Prince depuis le lundi 20 mai 2024 d’une Délégation kenyane conduite par l’Inspecteur général adjoint, Noor Gabow, celui qui commandera cette fameuse mission militaire en Haïti. Certes, ce feuilleton kenyan est loin d’arriver à son épilogue compte tenu de l’enjeu politique et stratégique pour les américains dans cette partie des Caraïbes et pour le gouvernement du Kenya ne voulant prendre aucun risque sans être sûr et certain que Washington tiendra bien ses promesses financières à l’endroit de la République du Kenya, celle qui va être en première ligne. Ce déploiement rapporterait 15 milliards de dollars sur une période de 5 ans à ce pays de l’Est africain devenu un habitué des missions militaires internationales. D’ailleurs, pour s’en assurer, le Président William Ruto en personne a fait le voyage dans la capitale américaine les 22, 23 et 24 mai 2024 en vue de rencontrer son employeur, Joe Biden, sous prétexte de célébrer les 60 ans de partenariat entre les peuples kényan et américain.

Le Président William Ruto en personne a fait le voyage dans la capitale américaine les 22, 23 et 24 mai 2024 en vue de rencontrer son employeur, Joe Biden, sous prétexte de célébrer les 60 ans de partenariat entre les peuples kenyan et américain.

En vérité, personne n’est dupe. On sait que le chef d’État kenyan est venu à Washington juste pour finaliser le contrat liant les deux gouvernements dans ce dossier de déploiement des troupes en Haïti et ensuite faire du shoping avec sa femme qui l’avait précédé deux jours auparavant à Atlanta. Ainsi, pour rester cohérent dans notre mission de vulgarisation de l’information sur ce feuilleton qui s’apprête à passer dans sa phase décisive et effective, nous reprenons la suite de cette chronique exactement là où nous l’avons arrêtée il y a cinq mois. Le vendredi 6 octobre 2023, les dirigeants de l’Accord de Montana avaient fait connaître la position de cette structure politique collégiale sur la Résolution 2699 des Nations-Unies sur Haïti. Par l’entremise d’une longue note de presse, ils se positionnaient clairement contre cette force non onusienne mais ayant la bénédiction de cette organisation internationale pour venir faire le Gendarme en Haïti. Si la Direction se prononçait sans aucune ambiguïté sur la venue des forces étrangères, les responsables de l’Accord de Montana n’oubliaient pas non plus de mettre en avant les responsabilités des autorités de la Transition, notamment, le rôle du Premier ministre Ariel Henry dans cette situation chaotique.

Ils avaient pointé du doigt l’insécurité et les accointances, selon eux, du pouvoir avec certains gangs. « Comment une force multinationale armée non-onusienne peut-elle intervenir dans un pays en garantissant sa souveraineté et son intégrité ? La Résolution 2699 exprimée d’une manière inédite dans l’histoire des Nations-Unies est le résultat de tractations laborieuses et de compromis entre les puissances internationales. L’Accord de Montana relève que la séquestration du droit à l’autodétermination de la Nation haïtienne par certains acteurs dominants de l’international, en violation de la Charte même de l’ONU, a été l’objet de négociations diplomatiques qui ont abouti à l’engagement qui est pris de respecter la souveraineté, l’intégrité et l’unité territoriale de l’État et du peuple haïtien. L’Accord de Montana continue de croire que l’équipe au pouvoir qui n’a jamais rien fait pour freiner la descente aux enfers du pays ne jouit d’aucune crédibilité pour engager l’avenir de la Nation. L’insécurité, dans cette forme invivable, aggravée, est une construction politique permettant aux dirigeants actuels de perdurer au pouvoir et de prévenir toute velléité de la population d’exprimer ses revendications.

Ce pouvoir en place ne pourra jamais se déprendre de ses accointances traditionnelles en vue de neutraliser les gangs de toute obédience, traquer leurs fournisseurs locaux et internationaux de tous bords, rassurer les acteurs politiques et conduire le pays vers des réformes préalables à des élections non contestées. Dans de telles conditions, comment ne pas douter des velléités de cette mission de combattre l’insécurité et de soulager la population, si elle accepte de collaborer avec ceux-là mêmes qui ont précipité le démantèlement des institutions étatiques, aggravé le chaos et provoqué la désespérance de la population », soulignaient-ils dans leur note de presse du 6 octobre 2023. Fermons cette parenthèse avec les déclarations du responsable du Bureau des Avocats Internationaux en Haïti (BAI), Me Mario Joseph. Celui-ci a toujours défendu la position de son organisme des droits de l’homme qui est une position nationaliste et souverainiste pensant qu’il revient à la Communauté nationale de défendre son territoire. «Nous avons eu plusieurs déploiements qui n’ont été bénéfiques qu’aux étrangers.

Pourquoi dépenser autant d’argent alors qu’il y a d’autres moyens pour rétablir la paix ? Nous avons les forces de l’ordre, pourquoi ne pas les former et les équiper afin qu’ils puissent remplir leur tâche valablement ?» se questionnait le dirigeant du BAI, Me Mario Joseph. Dans ce feuilleton kenyan en Haïti, chaque jour apporte son lot de surprises et d’imprévus. C’est ainsi que le 9 octobre 2023, on avait appris qu’à Nairobi, la capitale du Kenya, le Président William Ruto était confronté à une plainte déposée devant la Haute cour de justice kenyane par l’opposition conduite par l’avocat et ancien candidat à la présidence, Ekuru Aukot, lui reprochant d’avoir pris l’initiative de déployer des forces militaires à l’extérieur du pays sans l’autorisation du Parlement. Celui-ci estimait que le déploiement était inconstitutionnel vu qu’il n’était autorisé par aucun Traité liant les deux Etats ni aucune loi du pays.

Première rangée : les membres du Conseil présidentiel de transition et l’inspecteur général adjoint de la Police kényane, Noor Gabow

Tandis qu’un autre leader de l’opposition, Raila Odinga, reprochait également au Président William Ruto le comportement de la police kenyane face aux opposants lors d’une manifestation anti-gouvernementale. Le Procureur de la Haute cour de justice, Enock Mwita, avait donné quelques jours, soit  jusqu’au 24 octobre 2023, à la présidence kenyane et au ministère des Affaires Etrangères pour normaliser auprès du Parlement leur requête de conduire une Mission multinationale en Haïti et aussi pour statuer sur la requête de l’opposition. En revanche, afin de démontrer que plus rien n’arrêtera le déploiement de cette force multinationale, le 12 octobre 2023, c’est une Délégation des Nations-Unies qui était reçue à Port-au-Prince par le Premier ministre de la Transition Ariel Henry.

Conduite par le Sous-Secrétaire général de l’ONU, Miroslav Jenca, chargé de l’Europe, de l’Asie centrale et des Amériques au Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, ce qui est peut-être un peu trop pour un seul homme, la Délégation s’était entretenue avec les autorités haïtiennes sur plusieurs points, particulièrement sur le déroulement de la Mission internationale qui n’est pourtant pas une Mission des Nations-Unies comme indiqué dans la Résolution 2699. C’est sur le compte X de la Primature qu’on avait appris que « Le chef du gouvernement et la Délégation onusienne ont évalué l’évolution de la situation dans le pays à la veille du déploiement de la Mission Multinationale de support à la sécurité. Ils ont également discuté des préparatifs du côté haïtien pour accueillir la force internationale ».

Avec ce feuilleton kenyan, débuté dans le paysage politique haïtien depuis des mois, on avait beaucoup entendu, et ce n’était pas fini, puisque le 31 octobre 2023, c’est l’Expert indépendant de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Haïti, William O’Neill, qui avait apporté quelques clarifications sur la lenteur, selon certains, du déploiement des policiers kenyans et soldats de la coalition en Haïti. En visite officielle dans le pays dans le cadre de sa mission, William O’Neill avait profité pour rencontrer la presse curieuse de connaître son avis sur la situation sécuritaire et surtout de savoir s’il avait des informations sur le déroulement de la Mission dont il est un inconditionnel depuis longtemps.

A l’hôtel Karibe où s’était déroulée la Conférence de presse, d’entrée de jeu, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti de l’ONU avait annoncé que « Les Kényans sont en train de préparer leur mission. Je suis au courant de plusieurs rencontres de formation et d’information à Nairobi. Ils ont même fait venir des experts d’Haïti pour des briefings. Il faut attendre la décision de la Cour suprême du Kenya la semaine prochaine. Je sais qu’ici en Haïti il y a de l’impatience, mais les lignes bougent. Je suis confiant que la mission sera là dans très peu de temps. » Très bavard ce mardi 31 octobre 2023 dans une atmosphère glauque à Pétion-Ville, William O’Neill avait des informations et messages à faire passer à travers les médias haïtiens qui en redemandaient. A la question de savoir si les Kenyans ont une idée sur la manière dont ils seront accueillis par la population, O’Neill s’est livré comme s’il était en mission lui-même pour le compte du gouvernement kenyan. « J’ai déjà eu trois réunions avec les émissaires du Kenya auprès des Nations-Unies à New York. Je peux vous dire que ce sont des gens très sérieux. Ils ont posé beaucoup de questions sur Haïti. Ils ont reconnu que c’est nouveau pour eux. Ils veulent apprendre. Ils m’ont demandé de leur envoyer des rapports, des analyses sur la situation d’Haïti. Ils sont conscients de ce qui s’était passé lors des précédentes missions. Ils ne veulent pas répéter les erreurs du passé. Ils sont pour une approche multidimensionnelle au problème, car ils ne peuvent pas tout faire » a expliqué l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Haïti. Celui qui était à sa deuxième visite officielle à Port-au-Prince et qui venait de passer plus d’une dizaine de jours dans le pays est intarissable sur la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS) et sur le rôle des différents acteurs pendant et après cette énième Mission des Nations-Unies en Haïti.

Deuxième à partir de la gauche, l’inspecteur général adjoint, Noor Gabow, celui qui commandera cette fameuse mission militaire en Haïti

William O’Neill prévient aussi que si les décideurs se contentent de privilégier uniquement la thématique sécuritaire, cette mission n’aura aucun effet positif pour les droits de l’homme en Haïti et pour l’homme haïtien en général. « Le déploiement imminent de cette mission dans des conditions strictes de respect et de protection des droits humains est nécessaire pour soulager les populations en proie à la souffrance. Il est néanmoins fondamental que cette mission anticipe et prenne la mesure des défis actuels pour réussir son objectif sur le long terme. Beaucoup de ces mesures doivent passer par un retour de la confiance de la population dans ses institutions. La mission va venir apporter un appui à la Police nationale d’Haïti afin que cette dernière établisse la sécurité.

La mission sera nécessaire mais pas suffisante. Il faut avoir une approche de l’État, des agences des Nations-Unies, des organisations non gouvernementales, de tous les acteurs. Ensuite, avec la sécurité, il faudra faire face au problème de pauvreté, aborder le problème de l’éducation, de l’eau potable, du chômage, les problèmes structurels. La mission peut faire son travail, mais il restera beaucoup à faire. Si on se limite à la sécurité, à la mission, dans deux ou trois ans on aura la même situation qu’aujourd’hui » avait déclaré le 31 octobre 2023, William O’Neill. Entre-temps, rien n’était fait de la part du gouvernement kenyan pour satisfaire l’opposition et la justice. De fait, à la date prévue, le Procureur de la Haute cour de justice a dû prolonger le délai au 9 novembre 2023 pour rendre son verdict définitif. Enock Mwita estimait que la « Requête de l’opposition soulevait des questions importantes pour le pays et l’intérêt du public qui requièrent d’être examinées en urgence. » 

Les autorités haïtiennes, pour leur part, se disaient confiantes sur la décision des instances constitutionnelles kenyanes relatives à ce recours des oppositions du Kenya. « Nous attendons que les instances légales et constitutionnelles se prononcent. Nous sommes très confiants et n’avons aucun doute sur la mise en œuvre des décisions du Conseil de sécurité. Il y aura entre-temps des missions d’exploration et de partage d’informations » laissait entendre dans la presse le ministre haïtien des Affaires Etrangères, Jean Victor Généus, le mercredi 8 novembre 2023.

Tout compte fait, le Chancelier avait raison finalement puisqu’après un débat passionné au Parlement kenyan le jeudi 16 novembre 2023, le gouvernement kenyan avait repris la main sur le dossier. D’après le journal The Standard du 16 novembre 2023, sitôt après que la Haute cour de justice ait reporté le verdict final au 26 janvier 2024, les parlementaires – Sénateurs et députés – ont voté majoritairement en faveur de l’envoi des troupes kenyanes en Haïti. En effet, selon un autre journal, Africa News qui avait rapporté les déclarations d’une responsable de l’Assemblée Nationale, « le Parlement du Kenya a approuvé la demande du gouvernement kenyan de déployer une force de mille hommes et femmes en Haïti. » D’après ce quotidien, c’est la Vice-Présidente de la Chambre des députés, Gladys Boo Shollei, qui confirmait que le camp du OUI l’avait remporté après un très vif débat et un vote. » Lors du débat au Parlement, le gouvernement, à travers le ministre de l’Intérieur, avait finalement apporté quelques éclaircissements sur le déploiement de quelque 1000 hommes et le financement de la mission multinationale. «Nous avons convenu que les ressources pour cette mission seront organisées et mobilisées parmi les États membres de l’ONU.

Si toutes les ressources ne sont pas mobilisées et mises à disposition, nos troupes ne quitteront pas le pays. Le budget global de la mission est fixé à 600 millions de dollars, qui serviront à préparer les forces, à supporter les coûts de transport, les indemnités de communication, les indemnités générales et à couvrir le retour de la force au pays. Nos troupes ne quitteront pas le pays à moins que nos ressources ne soient mises à profit. Nous déploierons les officiers une fois que tout l’équipement sera déployé en Haïti. Nous avons également déjà dépensé une partie de l’argent en formation, mais cela sera remboursé par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Le Kenya dépensera plus de 230 millions de dollars pour le déploiement de 1000 officiers sur une période d’un an. Ce budget servira à la formation, au soutien administratif, au transport, à l’achat d’équipement technique, d’équipement général et à l’achat d’armes, des munitions et du matériel anti-émeute » avait précisé le ministre de l’Intérieur du Kenya, Kithure Kindiki, les mercredi 8 et jeudi 9 novembre 2023 devant une Commission parlementaire conjointe de l’Assemblée Nationale et du Sénat du Kenya.

Au cours de cette audience, le Ministre était accompagné de l’Inspecteur général en chef de la Police, Japhet Koom. Celui-ci, dans sa plaidoirie devant les députés et sénateurs, eut à déclarer « Nous avons soigneusement choisi ces officiers, les avons interrogés, vérifié leur aptitude médicale et nous sommes convaincus qu’ils sont parfaitement préparés pour la mission à venir. Je veux exhorter le Parlement à nous autoriser à déployer des officiers en Haïti, car ce qui se passe en Haïti ne peut plus continuer. Les violations des droits de l’homme qui y sont perpétrées ne peuvent être tolérées » dixit ce haut responsable de la police kenyane a rapporté le journal Nations Africa dans son édition du 10 novembre 2023. Lors de l’audition devant le Congrès kenyan, les deux hauts fonctionnaires de l’État ont été interrogés sur bien d’autres aspects concernant cette expédition. Ainsi, les parlementaires ont demandé au gouvernement kenyan, entre autres, un « Rapport sur la mission effectuée par une Délégation de haut fonctionnaire en Haïti en août 2023, et sur toutes missions effectuées avant et pendant toute la durée de la Mission multinationale ». 

D’autre part, les sénateurs et députés exigeaient un « Package d’assurance bien défini pour les policiers qui seront déployés en Haïti. Une indemnisation pour leurs familles en cas de décès ou de blessure pouvant mettre hors d’état de travailler les policiers considérés comme soutiens de famille et que l’argent des contribuables ne sera dépensé pour cette mission ». Pendant ce temps, de ce côté-ci de l’Atlantique, l’Organisation des États Américains (OEA) continue de faire pression sur ses États membres en sollicitant leur participation à toutes missions pouvant aider à satisfaire la demande des autorités de Port-au-Prince. En effet, malgré le vote de la Résolution 2699 du Conseil de sécurité du mois d’octobre 2023, le moins que l’on puisse dire, c’est à pas de tortues que les choses avancent.

Si du côté Kenyan le gouvernement finit par avoir le feu vert du Parlement, même si la justice fait traîner le dossier, du côté Occidental, le maître d’œuvre de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité en Haïti (MMAS), l’on ne peut dire que les acteurs, les décideurs se pressent au portillon pour secourir les Haïtiens, en comparaison de l’intérêt qu’ils portent et les moyens logistiques et financiers qu’ils déploient en faveur des pays comme Ukraine, Israël. Constatant que Haïti risquerait de faire les frais ou est en passe de tomber dans l’oubli sur l’échiquier dans ce combat idéologique et géopolitique, l’organisation hémisphérique, à travers son Conseil permanent, avait relancé le dossier sous la forme d’une Résolution adoptée en date du 17 novembre 2023.

« Le Conseil permanent de l’OEA a décidé de continuer à exhorter les États membres et les observateurs permanents à redoubler d’efforts pour privilégier, intégrer, faciliter, fournir et coordonner une assistance à Haïti et à encourager les États membres et les observateurs permanents, comme énoncé dans la Résolution AG/RES 3007 (LIII-O/23), à apporter leurs contributions,  en fonction de leurs possibilités, par le biais de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) en Haïti, en fournissant du personnel, des équipements, de la formation et les ressources financières et logistiques nécessaires, ainsi que des contributions au Fonds multilatéral d’affectation spéciale des Nations-Unies pour Haïti,  tout comme au Groupe de coordination de l’aide internationale, y compris mais sans s’y limiter, une aide et des efforts visant à renforcer les capacités de la Police nationale d’Haïti (PNH). 

Le Conseil permanent encourage toutes les parties prenantes politiques en Haïti à participer à un dialogue et aux processus de négociation constructifs visant à parvenir à un cadre mutuellement acceptable pour le partage du pouvoir afin de renforcer la légitimité de toutes les initiatives en cours entreprises en appui au développement démocratique et au relèvement d’Haïti. Le Conseil permanent de l’OEA charge le Secrétariat général par l’intermédiaire du Secrétariat au renforcement de la démocratie et du Secrétariat aux questions continentales, en coordination avec d’autres secrétariats et entités pertinents de l’OEA, et du Bureau de l’OEA en Haïti, de travailler en coordination et en collaboration avec le Groupe de personnalités éminentes de la CARICOM. 

Le Conseil permanent de l’OEA demande à ces Secrétariats de compléter leurs efforts en matière de médiation du dialogue, de construction d’un consensus politique et de préparation des élections retardées, par la mise en place d’une mission conjointe OEA-CARICOM de renforcement électoral et démocratique. Le Conseil permanent de l’OEA demande aussi de faciliter la fourniture d’une assistance concernant les aspects infrastructurels, juridiques, sécuritaires et techniques de la préparation d’élections inclusives, libres, justes et crédibles, ainsi que d’une Transition démocratique en Haïti, aussitôt que les conditions le permettent » disait cette Résolution. (A suivre)

C.C

 

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