La mémoire au service des luttes : Frida Kahlo

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Il y a 67 ans, le 13 juillet 1954, Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón décédait. 

Artiste peintre, mondialement connue, elle met son art au service des combats progressistes et plus particulièrement du combat féministe.

Née à Coyoacán au Mexique dans une famille riche, elle est atteinte de poliomyélite à l’âge de six ans et en garde une atrophie de sa jambe droite. C’est de ce malheur que lui est né le surnom de « Frida la coja » (Frida la boiteuse). 

En 1922, elle intègre l’établissement le plus huppé de la capitale, réservé aux enfants de la classe dominante. La même année, âgée seulement de 16 ans, elle falsifie sa date de naissance et déclare être née le 7 juillet 1910, année du début de la révolution mexicaine. Elle est victime trois ans plus tard d’un grave accident de bus ayant comme conséquence de nombreuses interventions chirurgicales.

C’est au cours de sa longue hospitalisation qu’elle se met à peindre en étant couché sur son lit d’hôpital. Son style emprunte dès cette période à la fois au réalisme et au symbolisme. Sensible aux inégalités sociales, elle se rapproche du parti communiste dès 1928. Elle se fait remarquer dans les discussions pour son engagement féministe en revendiquant « la liberté et le plaisir » pour les femmes. Elle rencontre à la même période, en 1929, l’artiste engagé Diego Rivera mondialement connu pour ses peintures murales.

L’avènement du nazisme renforce l’engagement politique de Frida. Elle s’identifie de plus en plus dans son œuvre avec des figures féminines légendaires ou historiques et explore des thèmes tels que le corps des femmes, la condition des femmes ou encore le patriarcat oppressif. Elle exprime également dans ses œuvres la souffrance des femmes lors de la perte d’un enfant par exemple, ainsi que les différentes sortes de blessures (celles du corps ou sentimentales). 

Sous la forme d’autoportraits, elle puise dans sa vie personnelle pour briser de nombreux tabous imposés aux femmes. Elle est pour toutes ces raisons un symbole du combat féministe et une précurseur » du slogan des années 70, « le privé est politique » ou « le personnel est politique ».

  Elle décède dans la nuit du 13 juillet 1954 des suites d’une embolie pulmonaire. Elle avait 47 ans. Elle venait de peindre son dernier tableau sur lequel elle a écrit : « Viva la Vida » (« Vive la Vie »).

Voici quelques extraits de Frida :

« Sentir dans ma propre douleur
la douleur de tous ceux qui
souffrent et puiser mon courage
dans la nécessité de
vivre pour me battre
pour eux ». 

« J’aimerais que ma peinture et moi-même nous soyons dignes des gens auxquels j’appartiens et des idées qui me donnent de la force (…) J’aimerais que mon œuvre contribue à la lutte pour la paix et la liberté ».

« Je trouve épouvantable de voir les riches passer leurs jours et leurs nuits dans des parties, pendant que des milliers et des milliers de gens meurent de faim ».

Repose en paix, sœur et camarade. 

 

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