C’était ce jour-là

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Berta Cáceres, le 4 juillet 2011devant la base militaire américaine de Palmerola au Honduras, où elle s'est exprimée contre le régime putschiste soutenu par les États-Unis au Honduras et contre la présence militaire américaine dans son pays

Le jour de l’assassinat de Berta Cáceres, le 3 mars 2016.

En hommage à une femme, une mère, une militante

 

 Berta Cáceres, militante anticapitaliste courageuse et écologiste hondurienne issue, de la communauté lenca, née le 4 mars 1973 à La Esperanza est morte assassinée le 3 mars 2016 au même lieu. Opposée à la construction d’un barrage sur le fleuve Gualcarque, dans le département de Santa Bárbara, elle est assassinée, après avoir été victime de menaces pendant plusieurs années. L’attaque est commanditée par l’entreprise Desarrollos Energéticos. Berta Cáceres, née le 4 mars 1973 à La Esperanza et morte assassinée le 3 mars 2016 au même lieu, est une militante écologiste hondurienne issue de la communauté Lenca. Opposée à la construction d’un barrage sur le fleuve Gualcarque, dans le département de Santa Bárbara, elle est assassinée à son domicile, après avoir été victime de menaces pendant plusieurs années. L’attaque est commanditée par l’entreprise Desarrollos Energéticos.

À partir de 2006, elle lutte contre le projet de construction du barrage hydroélectrique d’Agua Zarca sur le Rio Gualcarque, qui menace de priver d’eau plusieurs centaines d’habitants. Anti-impérialiste convaincue et militante, elle fustige le putsch institutionnel en 2009 contre le président Zelaya, et en qualifie ainsi la nature en 2015 : « Il [le coup] est venu renforcer cette économie d’enclaves minière, financière, énergétique et touristique, ainsi que le pillage de nos rivières et de nos territoires (…). Ce qui a été mis en place, c’est une politique de criminalisation, de répression, de menaces, d’enlèvements, de disparitions, de lynchages, de harcèlement sexuel, d’agression contre nos familles, nos communautés et nos leaders. »

La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) inclut Bertha Cáceres sur sa liste des personnes menacées le 8 juin 2009, lors du coup d’État au Honduras. Le lendemain, la commission prend des mesures de précaution (MC 196-09) en vue de la défendre elle et d’autres militants, apprenant alors que des militaires encerclent sa maison. Au cours de la campagne contre le barrage, elle et les autres organisateurs de campagnes font l’objet d’intimidation de la part des militaires. Lors d’un voyage à Rio Blanco, son véhicule est fouillé et une arme y est découverte : ils sont placés en détention pendant une nuit. Selon elle, l’arme aurait été déposée dans son véhicule par les militaires. Par la suite, elle est placée sous contrôle judiciaire, avec obligation de se présenter au tribunal une fois par semaine, ce qui l’empêche de voyager librement. En 2014, l’obligation est levée lorsqu’elle est jugée sans suite. Fondatrice et dirigeante du Conseil citoyen des organisations des peuples amérindiens du Honduras (Copinh), Berta était célèbre par-delà les frontières du Honduras pour son opposition frontale à la construction de mégaprojets dévastateurs pour l’environnement, singulièrement le barrage hydroélectrique de Agua Zarca, et la privatisation de la rivière Gualcarque, considérée comme sacrée aux yeux des communautés indigènes. En avril 2015, elle reçoit le prix Goldman pour l’environnement. Dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, alors que Berta Cáceres rentre à son domicile, à La Esperanza, des inconnus lui tirent dessus : elle est assassinée. Sa famille précise que « la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme avait ordonné des mesures pour assurer la sécurité de la militante mais qu’elle n’avait, de fait, reçu aucune protection de l’État sous pression de ceux qui défendent le secteur minier et les entreprises hydroélectriques.». Le 29 novembre 2018, sept hommes sont reconnus coupables et condamnés. Le journal Reporterre note que « Le tribunal a jugé que le meurtre avait été ordonné par les dirigeants de la société du barrage, DESA, en raison des retards et des pertes financières liés aux manifestations dirigées par Berta Cáceres (sic). Les assassins payés pour tirer sur Berta Cáceres et ceux qui ont organisé le crime ont été condamnés, mais en décembre 2018, les commanditaires du meurtre restent dans l’impunité. » Le 2 décembre 2019, jour de l’ouverture de la COP25 (25e Conférence des Parties) à Madrid, le verdict tombe : la justice du Honduras condamne les sept hommes de trente à cinquante ans d’emprisonnement pour l’assassinat de Berta Caceres. La fille de Berta Cáceres, Laura Zúñiga Cáceres, a pris le relais de la lutte sociale et écologique de sa mère, en rejoignant le Conseil citoyen des organisations des peuples amérindiens du Honduras (COPINH).

 

Sources consultées :

Cathy Dos Santos. Honduras. Berta Caceres dérange encore. l’Humanité, 3 Novembre 2017
Don Fitz. From the Murder of Berta Cáceres to the Dam Disaster in Uttarakhand. COUNTERPUNCH, March 5, 2021.
Jagoda Munic. Berta Cáceres récompensée par le prix Goldman 2015 pour l’environnement. Les Amis de la Terre. International. 20 avril, 2015.

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