
Le vendredi 11 juillet 2025, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé s’est envolé pour les États-Unis, plus précisément pour la capitale, Washington. C’est le premier voyage du locataire de la Primature à l’étranger. Sans doute, il est invité à rendre compte à ses patrons à Washington. Accompagné du secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andrésol, de Me Guerly Leriche, Conseiller du Premier ministre, et M. Amos Dorival, agent de sécurité rapprochée. L’ancien directeur de la DCPJ, Frédéric Leconte devrait faire partie de la délégation. Pour des raisons inconnues, il n’est pas de la partie. Rappelons que ce dernier figurait sur la liste des invités pour l’investiture présidentielle qui devait avoir lieu lors du coup d’état avorté contre Jovenel Moise, le 7 février 2021. Le pire il a été toujours au poste et c’est lui qui a dirigé le rapport de la DCPJ sur l’assassinat de ce même président quelques mois plus tard soit le 7 juillet 2021.

Outre des membres du Cabinet ministériel du Premier ministre, seul son ami, celui qui l’a placé au pouvoir, le conseiller Leslie Voltaire, était présent à l’aéroport pour lui souhaiter un bon voyage.
Cette visite fait suite à celle d’une délégation du Sénat américain en Haïti du 26 au 28 juin. Mais selon la Primature cette mission diplomatique visait principalement à faire avancer les discussions autour de trois axes essentiels :
La lutte contre l’insécurité qui continue de paralyser la vie nationale ;
La relance de l’économie dans un contexte de crise prolongée ;
Le soutien au processus électoral, en vue du rétablissement des institutions démocratiques.
Le chef du gouvernement haïtien au cours de son baptême de feu à Washington en a profité le 11 juillet pour rencontrer le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (Oea), Albert Ramdin.
Parmi d’autres personnalités que le Premier ministre a rencontrées, on peut citer : le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau. Un communiqué de la Primature a justement indiqué que : « Le Premier Ministre de la République d’Haïti, Monsieur Alix Didier Fils-Aimé, s’est entretenu ce lundi avec Monsieur Christopher Landau, Deputy Secretary of State des États-Unis d’Amérique. Cette rencontre bilatérale de haut niveau s’inscrit dans la dynamique diplomatique engagée par le gouvernement haïtien en vue de bâtir des partenariats solides et durables pour répondre aux défis sécuritaires auxquels le pays fait face. Au cœur des échanges : la situation sécuritaire et la stabilité institutionnelle d’Haïti »
Dans la même veine, dans un communiqué du porte-parole du Département d’État, on pouvait lire : « Le secrétaire d’État adjoint Christopher Landau a rencontré aujourd’hui le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé pour discuter des efforts en cours pour rétablir la sécurité et faire progresser la stabilité politique en Haïti »

Mais c’est triste d’entendre que ce sont les États-Unis qui affirment que la crise haïtienne constitue une menace pour la région. Alors que ce sont eux qui l’ont fomentée, ce sont eux qui ont jeté cette malédiction sur le pays. Ainsi poursuit le communiqué : « Le secrétaire d’État adjoint, M. Landau, a réaffirmé que la crise sécuritaire en Haïti constituait une menace pour notre sécurité régionale et nationale. Les deux responsables ont souligné l’importance de restaurer l’ordre constitutionnel et de renforcer la capacité des institutions démocratiques haïtiennes. Le secrétaire adjoint a exprimé le soutien des États-Unis à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMSS), tout en soulignant la nécessité d’un meilleur partage des tâches »
« Le secrétaire d’État adjoint Landau a également affirmé l’engagement des États-Unis à faire rendre des comptes à ceux qui compromettent la stabilité d’Haïti. Les États-Unis continueront à utiliser tous les outils, y compris les sanctions, les restrictions sur les visas et d’autres mesures contre les individus qui favorisent la violence et l’instabilité »

Ce même lundi 14 Juillet, le chef du gouvernement haïtien s’est également entretenu avec Michael Lawler, élu républicain à la Chambre des représentants des États-Unis. La tenue des discussions n’a pas changé, toujours sur la sécurité, la tenue d’élections libres et l’établissement d’un environnement politique stable. Il s’est également entretenu avec le représentant républicain Mario Diaz-Balart, président de la sous-commission sur la sécurité nationale et les affaires étrangères à la Chambre des représentants des États-Unis,
Le mardi 15 juillet 2025, selon la Primature sur X, le Premier ministre a également rencontré à Washington, le sénateur Raphael Warnock, membre influent de la Commission des finances du Sénat américain et membre de la commission du sous-comité sur le commerce international, les douanes et la compétitivité mondiale.

Il a été reçu à la Maison Blanche par Michael Jensen, éminent directeur pour l’hémisphère occidental au Conseil national de sécurité (NSC). Au cours de cette rencontre, le locataire de la Primature s’est bien comporté en tant que laquais au service des puissances dominantes. Il a « réaffirmé l’engagement ferme du gouvernement haïtien à rétablir l’ordre public, à renforcer les institutions républicaines et à garantir un retour à la normalité constitutionnelle. »
Ce que nous devons comprendre de ces rencontres du Premier ministre, c’est que Washington l’a accepté et sans doute l’a reçu sans aucune crainte. Ils ont la garantie absolue qu’il est prêt à recevoir leurs ordres et les appliquer à la lettre sans aucun problème. Cela mènera, à partir du 7 août prochain, à un exécutif entièrement contrôlé par la bourgeoisie compradore, des trafiquants de drogue corrompus. C’est pour la première fois que la bourgeoisie pro-impérialiste, antinationale et antipatriotique atteindra ce niveau de contrôle politique direct dans le pays avec le conseiller Laurent Saint Cyr à tête de la présidence tournante. Cela signifie que la vie des affamés, des exploités et des démunis sera plus grave dans les jours à venir. Nous espérons que cette étape intensifiera davantage la lutte de classe dans le pays.