Une manoeuvre bien au point

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Il est, ces derniers temps en Haiti, des événements que l’on croirait sortis tout droit des scènes cinématographiques de l’impérialisme américain pour faire avancer son vrai projet de domination et d’exploitation des richesses du pays, tant il veut nous forcer à les accepter pour des vérités absolues. En effet, le week-end dernier a eu lieu une grande conférence sous les auspices de Clinton et de la BID soi-disant pour inviter des hommes d’affaires à venir investir en Haiti. C’est comme si Haïti venait à peine de naître, et on invitait des gens à venir voir, contempler la belle et nouvelle perle des Antilles. Mais voyons, soyons honnêtes messieurs ! Y a t-il eu un changement véritable dans le pays, sinon que la misère et la pauvreté continuent leur cours, depuis belle lurette.

 

Evidemment, c’est toujours ainsi, la politique des grands à l’égard des faibles: ils décident de votre desti- née; selon leur diagnostic, ils vous disent, comment vous allez vivre ou mourir, si vous êtes en état de bonne santé ou si vous êtes malade, dépendant de leur priorité et de leurs intérêts. Quel miracle spectaculaire ! Haiti est guérie de son mal, elle n’est plus dans l’axe des pays à être évitée par le tourisme étranger. Le chef civil de la force d’occupation du pays Hédi Annabi a lui-même signalé que « Le nombre de participants à cette réunion montre que la confiance revient en Haïti, que l’image d’Haïti est en train de changer ». Quelle a été, hier, monsieur Annabi, l’image du pays et qu’est ce qui est différent aujourd’hui ? Toute cette mise en scène est pour empêcher que progresse la lutte contre le néo-colonialisme qui nous maintient et nous enfonce dans le sous développement chronique forgé par le système capitaliste. En vérité, cette conférence de Préval et de Pierre-Louis était pour resserrer leur lien avec la bourgeoisie, une façon de célébrer leur victoire sur les masses populaires lors du débat sur l’augmentation du salaire minimum ou du moins pour montrer au monde que le peuple haïtien est prêt pour l’esclavage. Curieusement, leur propagande a semblé intimider les militants du camp populaire. Car, au cours de ces deux jours de séance démagogique, tous ceux-là qui récemment manifestaient en faveur de l’augmentation du salaire minimum à 200 gourdes pour les ouvriers ont été absents, plus particulièrement dans le périmètre de la Karibe Convention Center. Il n’y avait pas l’ombre d’un slogan, pas une pancarte, pas une mobilisation, pas une seule des revendications populaires pour dénoncer les discours creux de ce beau monde agglutiné au Karibe Center, leur hypocrisie, leur bluff à n’en plus finir. Alors que cette démonstration de promesses de fleurs n’est autre chose qu’une manifestation de victoire, un show biz à la Hollywood de la bourgeoisie et de son allié naturel l’impérialisme. A ce stade de manoeuvre et de célébration, le président du sénat de la république Kelly C. Bastien, par mesure de précaution, a pris soin de rappeler à ses frères de classe que la loi sur le salaire minimum n’a toujours pas été publiée dans Le Moniteur. Il leur a ensuite souligné, pour les rassurer, que le salaire minimum de 125 gourdes voté par les deux chambres du parlement est entré en fonction depuis le premier octobre. Le bluff est une arme politique aussi veille que la politique elle-même, et nous autres du camp populaire, nous devrons toujours avoir lieu de nous inquiéter quand la bourgeoisie et l’impérialisme se montrent penchés sur notre sort.

Des gens, qui ne comprennent pas encore l’objectif de notre lutte, peuvent sans doute déclarer que nous autres, nous ne voulons pas que le peuple trouve du boulot! Et c’est là le grave danger ! Les ennemis du peuple ont conditionné notre vie afin de nous faire accepter n’importe quoi, et nous faire croire que ce qu’ils nous donnent, serait comme la manne tombée du ciel. C’est toute cette hypocrisie qui se cache derrière l’intervention d’un Clinton, d’un Moreno, et de leurs valets locaux, notamment ces fainéants des classes favorisées qui n’ont même pas honte de leur état, alors comment pourraient-ils changer celui des autres. Clinton dans son discours n’a cessé de faire l’éloge du Capitalisme, pourtant le président Chavez à la tribune des Nations Unies à la 64ème session, l’a dit haut et fort afin que le monde entier l’entende : « le capitalisme c’est la ruine, le socialisme c’est la solution ! » Après deux siècles de misère, de sales magouilles politiciennes, de corruption, dans la géhenne du Capitalisme, à quel système devrons nous donc, maintenant faire confiance ?

 

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