Le 16 janvier1991, ce jour où a commencé la ‘‘ Guerre du Golfe persique’’ déclenchée en août 1990 par une offensive aérienne dirigée par les États-Unis contre l’Irak suite à l’invasion et l’annexion du Koweït par le régime de Saddam Hussein. Elle fut précédée de l’opération ‘‘Tempête du désert’’ (Desert Storm) au cours de laquelle les troupes d’une coalition de 35 pays se renforçaient et défendaient l’Arabie saoudite. Elle s’est poursuivie jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit déclaré le 28 février 1991. Cette guerre est à placer dans son contexte.
En août 1988, au moment où le cessez-le-feu avec l’Iran est signé après une guerre épuisante pour les deux camps, l’Irak se retrouve criblé de dettes dont la majeure partie est détenue par l’Arabie saoudite et le Koweït. L’Irak fait pression sur ces deux nations pour les effacer, mais elles refusent. L’Irak revendique alors le Koweït comme territoire irakien. Le 25 juillet 1990, Saddam Hussein rencontre l’ambassadrice américaine à Bagdad, April Glaspie. Celle-ci, bien au fait de nombreuses troupes à la frontière irakienne, lui laisse entendre que les États-Unis n’interviendraient pas dans un conflit opposant deux pays arabes. C’est tacitement un feu vert pour Saddam Hussein. Le 30 juillet, une réunion de médiation entre les deux nations est organisée qui échoue. Le 2 août, l’armée irakienne envahit le Koweït en quelques heures.
On a longtemps épilogué sur les immenses pertes humaines physiques, militaires et civiles, les destructions d’infrastructures, le coût financier, le désastre écologique, la couverture médiatique sans oublier l’hypocrisie de la diplomatie états-unienne qui avait attiré Saddam Hussein dans un traquenard et celle de l’Occident qui avait oublié le soutien indéfectible des États-Unis à l’Irak au cours d’une guerre terriblement meurtrière avec l’Iran au cours des années 80. Mais les gouvernements aussi bien que les médias sont restés peu bavards sur ce qu’on a eu fini par appeler « le syndrome de la guerre du Golfe »
le syndrome est dû à une exposition à des substances chimiques toxiques dont des pesticides et à un médicament prescrit pour protéger les soldats contre des gaz neurotoxiques.
Le syndrome de la guerre du Golfe désigne une série de symptômes qui ont affecté les soldats de la coalition à leur retour de l’opération Tempête du désert lancée en 1991 pour libérer le Koweït et repousser les troupes irakiennes. Il est bien réel et plus d’un quart des 700 000 anciens combattants du conflit de 1991 en souffrent, selon un rapport réclamé par le Congrès américain et qui lui a été remis le lundi 17 novembre 2008.
Ce rapport de 450 pages, le plus complet jamais établi sur ce syndrome, a été rédigé par le Comité consultatif de recherche sur les maladies des anciens combattants de la guerre du Golfe, composé de scientifiques et de vétérans. Le document conclut que le syndrome est dû à une exposition à des substances chimiques toxiques dont des pesticides –utilisés notamment contre les mouches des sables– et à un médicament prescrit pour protéger les soldats contre des gaz neurotoxiques. Il indique « que le syndrome de la guerre du Golfe est réel, qu’il est la conséquence d’une exposition neurotoxique durant la guerre du Golfe et qu’avec le temps peu d’anciens combattants en sont guéris ou sont en voie de guérison… beaucoup ont eu le malheur de présenter des séquelles durables sur leur santé qui ont été peu comprises et qui ont été niées ou minimisées pendant trop longtemps », indique le rapport.
La directrice du Comité à l’origine du rapport, Roberta White, doyenne de l’Ecole de santé publique de l’Université de Boston, estime que les conclusions de l’étude « corroborent clairement les convictions des vétérans selon lesquelles leurs problèmes de santé sont liés à des expositions (à ces produits nocifs) » durant la guerre du Golfe.
Selon elle, « bien que les preuves de ce phénomène de santé soient accablantes, les vétérans ont à plusieurs reprises souligné que leurs plaintes étaient appréhendées avec cynisme et avec une mentalité consistant à rendre les victimes responsables et à attribuer leurs problèmes de santé à des maladies mentales ou à des facteurs non-physiques ».
« Le syndrome de la Guerre du Golfe se manifeste par des problèmes de mémoire et de concentration, des maux de tête persistants ; une fatigue inexpliquée, fatigue chronique, à long terme et sévère qui n’est pas soulagée par le repos et n’est pas directement causée par d’autres conditions ; des douleurs généralisées, mais parfois aussi des symptômes respiratoires ; des problèmes de digestion et une irritation de la peau, précise le rapport ».
Le gouvernement américain a dépensé près de 440 millions de dollars pour les recherches sanitaires en rapport avec la guerre du Golfe depuis 1994.
La commission a estimé que le Congrès devrait augmenter à hauteur de 60 millions de dollars par an le soutien financier à la recherche sur la santé des vétérans de la première guerre en Irak. Le gouvernement américain a dépensé près de 440 millions de dollars pour les recherches sanitaires en rapport avec la guerre du Golfe depuis 1994. Ces dépenses ont eu tendance à se réduire au cours des dernières années.
Voilà comment les milliardaires et banquiers préoccupés par l’accaparation du pétrole du Moyen-Orient par la violence laissent à l’abandon des jeunes qui ingénument ont cru défendre les intérêts des États-Unis (‘‘menacés’’) et leur démocratie (sic).
F.L