Comme investi d’une mission, dès l’âge de six ans son père lui a fait don d’une guitare comme cadeau de Noël, que Makarios a fini par apprivoiser en se formant tout seul. Jusqu’à se propulser déjà gamin, comme l’accompagnateur précoce de la chorale paroissiale de Port-de-Paix. Aussi bien qu’aux claviers qu’il a parallèlement palpés. Il faut dire que les diverses sonorités venues des ondes radiophoniques de la Floride atteignant les côtes port-au-princiennes, commencent à façonner son horizon musical. A neuf ans ses parents déménagent pour Port-au-Prince où Makarios est soumis aux résonances urbaines galvanisées par les empreintes respectives de Dadou Pasquet, Robert Martino, Claude Marcelin, Tipolis qui le rendent pantois ; tout en lui inspirant des perspectives.
Sa rencontre avec le maitre-contrebassiste Yves ‘‘Chico’’ Boyer qui s’occupe alors d’un petit atelier d’apprentissage musical à Carrefour, va lui permettre de mieux appréhender les notions didactiques. Une étape qui a été déterminante dans l’évolution de sa carrière. Lui ouvrant éventuellement les couloirs d’un avenir d’artiste, dont des débuts en musique de gospel dans la paroisse adventiste de Diquini. Tout en continuant à majorer son talent sous les influences de Georges Benson, Jimmy Hendrix, Carlos Santana parmi d’autres. Éventuellement, c’est le départ de Makarios avec sa famille pour New-York, où entre les études de musique et d’économie, il s’est attelé à modeler un griffe fusionné à partir de données à la fois originales et inusitées.
les aficionados en parlent déjà, de ce freluquet de guitariste qui a émergé avec son toucher non-orthodoxe.
Propulsant un style inspiré qui lui vient du fait qu’il trouve son inventivité à travers la méditation. Entre temps le petit prodige commence à se faire remarquer par les profs de son établissement, qui sont épatés par les prouesses d’un guitariste insolent. Ses premiers ‘‘stints’’ le trouvent dans ses racines gospel en compagnie de Rigaud Duverné, Jaurès Hervilus, Wycleft Jean etc. Dans un petit groupe qui anime les messes dominicales de l’église du père de Wycleft. Puis, une petite formation d’occasion du nom de « Kalewès », fugue de quelques collégiens, ayant constitué sa première expérience dans le konpa. Une étape qui l’a obligé à auditionner tous les disques des groupes haïtiens (Tabou, SkaH-Shah, Scorpio, DP, Magnum etc.), pour se mettre dans le coup. Et assez concluante pour Makarios qui commence à être remarqué par les milieux ambiants.
En fait, les aficionados en parlent déjà, de ce freluquet de guitariste qui a émergé avec son toucher non-orthodoxe. Diffusant une marque déconcentrée, remplie de dissonance et de progression, tout en ‘’cross-over’’ qui le propulse avec son groove et son swing comme le plus complexe des hommes de cordes de sa génération. Entre temps, Makarios ne néglige pas ses études universitaires. De même que ses connections étrangères qui lui octroient des ‘‘gigs’’ probants. Côtoyant des célébrités telles : Aretha Franklin, Mary J. Blige, Whitney Houston et entre autres Michael Jackson. Ce dernier, au cours d’une rencontre impromptue, alors que M.C travaillait dans un studio d’enregistrement que M.J avait réservé. Une occasion qui lui avait permis de faire des affaires très profitables avec le monstre sacré de la musique.
Tout en continuant à sillonner le monde, collaborant avec le rapper Papa Jube et d’autres sollicitations qui l’affublent en artiste ambulant. Avec la nouvelle génération qui aussi réclame sa part de son jeu exquis. Pour être sollicité par le maestro du groupe « Zin » Alex Abellard, afin d’imbiber la musique du groupe de ses vibrations atypiques, lors des enregistrements en studio. Et pour ne pas être en reste, le« Phantom» , « Lakol » se sont appropriés de même de son expertise. Spécialement le second qui en a fait son guitariste attitré. Mais, sans cesse convoité, il est chipé par Cubano pour le compte de son « Skah-Shah » pour en faire plus qu’un remplaçant de Mayala. À ce tournant, sa renommée est établie. La montée du jeune guitariste au doigté complexe, tout auréolé d’arpèges et d’une texture tout en contrepoint, est consommée.
Ayant galvanisé ses procédés dans la genèse des genres : gospel, pop, jazz, blues, swing, rock, konpa, vodou-jazz et de diverses résonances périphériques, Makarios n’a pas fait de détails, il s’immisce dans toutes les combinaisons. Gratifiant sa marque à : Gifrants, Oasis, Gina Dupervil, Zshéa, Jefhté Guillaume, Jean Caze etc. Et avec le « NY All Stars », dans une nouvelle association qui lui a permis de retrouver des pairs de sa lignée tels : les frères Welmyr et Assel J. Pierre, Yves Abel, Shedley Abraham et d’autres. Tous des musiciens émergeants avec chacun des projets extra-personnels à accomplir. Pour dire que cette initiative n’a été qu’une étape successive. Après que chacun soit retourné à ses périples ; et Makarios entre deux ou trois ‘’stints’’, dont un passage au « Tabou », qui a aussi pris avantage de sa sonorité florissante. De même que d’avoir mis sa marque dans tous les disques du groupe « Karimi ».
De plus, son occupation d’agent immobilier puis, son propre studio d’enregistrement dans les Hamptons lui permettent de mieux exercer sa fonction de producteur. Et évidemment, les têtes d’affiche comme « Nu Look » et autres se sont se ruées pour avoir son empreinte sélective. Mais toujours entre deux projets, comme avec « Dozz », sans lendemain, il continue de s’impliquer dans des exécutions collectives ou individuelles telles que : Haitibonico, et Latibonit qu’il a concoctées dans une version ‘’hendrixienne’’. Jusqu’à son récent projet « Level X », en compagnie du chanteur Clinton Benoit avec lequel il avait exploré le « Kreyòl Alternative » et qu’il a retrouvé pour un encore, auquel il avait promis de faire des vagues. Donc, on attend.