A quelques jours du défilé carnavalesque prévu à Port-au-Prince du 23 au 25 février par les autorités du régime PHTKiste sous le thème du dialogue national très en vogue pour le moment: « An n Pote Kole Pou Ayiti Dekole » (Faisons-donc l’unité pour faire démarrer Haïti) ; des individus ont mis en flammes toutes les estrades au Champ de Mars, dans la soirée du lundi 17 février 2020, ce en signe de protestation contre le gouvernement.
On croit rêver, pourtant les estrades visées par des individus encagoulés ont été bel et bien celles de la Présidence et de la Mairie de Port-au-Prince. Les policiers en ont été accusés, au seul motif d’avoir manifesté, au cours de la journée leur indignation contre le pouvoir et même d’avoir menacé de boycotter le carnaval si leurs revendications n’étaient pas satisfaites.
Selon des sources proches des policiers protestataires, ce qui est arrivé au Champ de Mars est l’œuvre d’autres énergumènes qui ont voulu créer la confusion en portant des t-shirts rouges pareils à ceux des policiers portant l’inscription PNH.
Des estrades au Champ de mars pour le Carnaval incendiées
Qu’est ce qui pourrait pousser des gens à commettre un tel acte ? Certains d’entre eux ont déclaré : C’est irresponsable de la part de l’État d’inviter la population à danser non seulement sur le sang de ces victimes mais également dans des conditions de misère atroce, d’insécurité et de recrudescence des procédés d’enlèvements contre rançon de gens de toutes sortes.
L’avocat Samuel Madistin a expliqué ce qui est arrivé au Champ de Mars comme un effet de révolte, puisque « les gens sont abandonnés et voient que l’État dépense des millions de gourdes pour le Carnaval »
Dans une conférence de presse tenue le mardi 18 février, le premier ministre démissionnaire ou de facto Jean Michel Lapin rappelle que malgré l’incendie des stands, le carnaval se tiendra comme prévu. « Des dispositions sécuritaires vont être prises afin de permettre la reconstruction des stands incendiés, au niveau de l’avenue de la République »
Par ailleurs le dimanche 16 février au Carnaval de Jacmel, Jovenel Moïse a pour sa part déclaré à l’opposition « Je dis à tous les acteurs politiques qui m’écoutent qu’il me reste 1 an, 11 mois et quelques jours au pouvoir. Ceux qui aspirent à diriger le pays doivent déjà entrer en campagne électorale ». En clair, il ne va pas donner sa démission avant la fin de son mandat comme le souhaitent ses opposants de la classe politique.