Le gouvernement corrompu et pourri que dirige Jovenel Moise et son allié de Premier ministre Jean-Henry Céant parviendra t-il à ses fins au pouvoir?
Parviendra t-il également à empêcher la politisation de la campagne exigeant la lumière sur les fonds de Petrocaribe ?
Parviendra-t-il aussi à modeler une opposition taillée sur mesure, telle qu’il la souhaite ? On se prendrait presque à le croire ! Vu qu’un des aspects de cette mobilisation, certains secteurs ne cessent de propager que c’est un mouvement apolitique.
La montagne sans doute ne risque-t-elle pas d’accoucher d’une souris? L’inquiétude est à vrai dire fondée et légitime.
Puisque certains politiciens font des déclarations à l’emporte-pièce, et au profit de qui donc ils le font. Qui les autorise à prendre la parole au nom du peuple haïtien?
Mobiliser et Politiser les masses populaires et en faire une force imbattable : tel devrait être notre devoir en cette occasion historique du 17 octobre pour que justice soit finalement faite et rendue à ce peuple-victime vivant encore dans des conditions intolérables.
Ceux qui sont quotidiennement sous la menace d’un agresseur dominant doivent bien faire la distinction et la différence entre ceux qui les accompagnent dans la lutte et ceux qui aident leur ennemi.
Cette remarque peut paraitre paradoxale, tendancieuse ; mais elle a toute son importance quand Me André Michel a lancé un appel aux membres du secteur privé pour leur demander de les rejoindre, tout en mentionnant que cette journée de mobilisation du 17 octobre sera totalement pacifique.
Qui l’a autorisé à faire une telle déclaration. Au nom de qui parle t-il ? Une personnalité dont le passé tout comme le présent n’est pas justement clair aux yeux de l’opinion nationale. Il est parfaitement inutile de s’interroger pour savoir si cette déclaration n’est pas faite dans l’optique précise de saper la détermination du peuple. Et l’exemple le plus spectaculaire de cette politique d’équilibriste est de rendre la mobilisation du 17 octobre comme une procession de prière et de litanies en lieu et place d’une manifestation populaire ayant un objectif politique concret et favorable à la construction d’une autre société.
N’est-ce pas un tort absolument grave dans une lutte de sous-estimer l’importance de la lutte pratique des classes?
Face à un tel cirque politique, on ne peut que crier au scandale pour ne pas dire un énième assassinat de l’Empereur. N’est-ce pas un tort absolument grave dans une lutte de sous-estimer l’importance de la lutte pratique des classes? Créer de tels amalgames, n’est-ce pas également tourner le dos aux intérêts des peuples à un moment crucial de sauvegarder les conquêtes des journées historiques du 6, 7 et 8 juillet dernier.
Il est impossible d’associer cette lutte à celle des chiens de garde du système capitaliste qui, à tout moment, ne font qu’exploiter les masses populaires ; eux qui n’ont jamais, même une fois, protesté contre l’infamie dont bien souvent le peuple a été l’objet.
Cependant, il n’est pas le seul dans ce courant et il est bien difficile, à l’heure qu’il est de savoir si de telles démarches, de telles déclarations n’ont pas réussi à rassurer le pouvoir au lieu de le forcer à modifier leur position. Il est temps d’affirmer que notre détermination de suivre la voie de la défense conséquente des peuples opprimés ne doit pas être souillé. Les victoires et l’épanouissement de n’importe quel mouvement sérieux, à travers le monde, se fondent sur des principes et des facteurs décisifs : une définition claire de l’unité de façon à éviter toute entente, conciliabule avec notre ennemi de classe !
De cette mobilisation qui s’est préparée dans tout le pays sans oublier celle au niveau de la Diaspora, peut-on sans doute conclure que nos fusils ont été chargés à vides !
Malgré les manœuvres, les coups bas, et autres mesquineries tous azimuts d’une classe moyenne sans colonne vertébrale, valets des forces impérialistes et de la bourgeoisie, l’avenir de la lutte pour la libération nationale reste irrévocablement aux vrais combattants pour la vérité, la liberté et la révolution.