Le Département américain du Trésor vient de publier le 12 juin 2018 un communiqué dans lequel il informe que des sanctions majeures ont été prises contre le sénateur dominicain Felix Bautista pour blanchiment des avoirs et pour versement de pots-de-vin à d’importantes personnalités haïtiennes qui lui ont permis d’obtenir de juteux contrats, après le tremblement de terre de 2010.
Dans ce communiqué, le Département du Trésor n’a pas manqué d’indiquer que : « le sénateur de San Juan de la Plata, Felix Bautista, après avoir versé des pots-de-vin à d’importantes personnalités haïtiennes, a remporté notamment dans le cadre de la reconstruction d’Haïti, un contrat d’une valeur de plus de dix millions de dollars (tirés des fonds PetroCaribe) pour un travail qui n’est pas terminé ».
Pour cela, des mesures drastiques ayant été prises contre le sénateur, à savoir que « Les Etats-Unis ont donc gelé ses avoirs ». Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) aux Etats-Unis a désigné cinq entités qui sont des propriétés du sénateur Bautista ou qui sont contrôlées par ce dernier: Constructora Hadom SA, Soluciones Electricas Y Mecanicas Hadom S.R.L., Seymeh Ingenieria SRL, Inmobiliaria Rofi SA et Constructora Rofi SA.
Selon l’ambassade des États-Unis en République dominicaine même le visa d’entrée de Bautista aux Etats-Unis a été annulé ainsi que celui de son épouse Sarah Haydee Peña Rojas, et de leurs enfants mineurs. Le Département américain du Trésor dispose d’informations claires concernant les individus en Haïti qui ont reçu les pots-de-vin du Sénateur Bautista.
Rien de toutes ces actions du Département américain du Trésor ne nous dérange nullement. Nous avons pris acte de la décision du département du trésor des Etats-Unis de geler les avoirs du sénateur dominicain Félix Ramon Bautista Rosario pour son implication présumée dans la dilapidation des fonds destinés à la Reconstruction d’Haïti. Cependant et dans la même foulée de corruption et surtout dans le cadre des donations reçues par Haïti suite au séisme du 10 janvier 2010, pourquoi cette politique de deux poids et deux mesures de la part de cette administration quand des institutions américaines comme la Croix-Rouge et des personnalités politiques telles que l’ancien président Bill Clinton, président de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, (CIRH) et son épouse Hillary alors secrétaire d’Etat américain en ce temps-là n’ont jamais été mis en cause pour dilapidation des fonds du pays. Tout comme les mesures prises contre Bautista, de pareilles dispositions contre le couple Clinton et la Fondation Clinton sont aussi d’une importance capitale dans le cadre de la lutte contre la Corruption et la dilapidation des fonds de la Reconstruction d’Haïti.
« Le bénéficiaire principal de l’argent octroyé par les Etats-Unis après le tremblement de terre s’est révélé être le gouvernement des Etats-Unis lui-même. Il en va de même pour les donations des autres pays. Le 16 janvier 2010, George W. Bush et Bill Clinton ont annoncé le lancement d’une collecte de fonds pour Haïti. En octobre 2011, les dons avaient atteint la somme de 54 millions de dollars. Deux millions ont contribué à la construction d’un hôtel de luxe en Haïti, Oasis hôtel par le président même du CIRH, Bill Clinton (souligné par nous), pour un budget total de 29 millions de dollars.
Seulement 1 % des dons a été envoyé au gouvernement haïtien. Selon l’agence Associated Press, sur chaque dollar accordé par les Etats-Unis pour l’aide d’urgence, moins d’un centime est parvenu au gouvernement haïtien. Il en va de même avec les autres donateurs internationaux. Le gouvernement haïtien n’a absolument pas été mis à contribution dans le cadre de l’intervention d’urgence menée par les Etats-Unis et la communauté internationale » ont écrit Bill Quigley et Amber Ramanauskas dans le numéro de Counterpunch du 12 janvier 2012.
Alors, à quand donc le Département américain du Trésor sanctionnera t-il la Fondation Clinton comme il vient de le faire contre les propriétés du sénateur dominicain Félix Ramon Bautista Rosario ? Jusques à quand abusera-t-on de notre patience ?