Sommet des Amériques ! Jovenel Moise n’a rien dit sur le Venezuela !

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Le président haïtien Jovenel Moïse n'a pas dénoncé l'exclusion obscène du président vénézuélien du sommet de Lima. C'est le minimum qu’il aurait pu et dû faire compte tenu de l'extraordinaire solidarité, du pétrole et de l'aide que le Venezuela ont donnés à Haïti au cours de la dernière décennie, grâce à l'accord Petro Caribe ; bien qu'une grande partie ait été détournée et gaspillée par des fonctionnaires corrompus de son parti le PHTK.

Les vendredi 13 et samedi 14 avril 2018, a été tenu à Lima, Pérou, le VIIIème sommet des Amériques sous le thème de « la gouvernance démocratique face à la corruption ». Tous les pays de l’Amérique en l’occurrence d’Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud et des Caraïbes ont été représentés à l’exception du Venezuela qui a été exclu de cette réunion.

Le président des Etats-Unis Donald Trump n’avait pas fait le déplacement. Il  se consacrait plutôt au bombardement de la  Syrie conjointement avec la France et la grande Bretagne.  Il s’était fait représenter par sa fille conseillère Ivanka et le vice-président américain Mike Pence.

Au menu de ce sommet, l’on parlait bien sur la question de la corruption ; mais le point culminant pour les Etats-Unis et l’OEA jouant le rôle de ministère américain des Affaires étrangères a été la question des élections prochaines au Venezuela et la mise en place d’un front commun pour combattre le président vénézuélien Nicolas Maduro qui lui-même déclara au sujet de cette rencontre formelle des chefs d’État de 35 pays de la région, qu’elle « ne fait pas partie de nos priorités, aucune décision ne va y être prise, c’est une vraie perte de temps ».

Sauf que les représentants de Cuba et de la Bolivie sont restés solidaires du peuple frère du Venezuela

Le président haïtien Jovenel Moise a été bien présent au Pérou, dans son discours ; mais il n’a rien dit qui reflète la réalité du pays. En d’autres termes, le peuple haïtien ne s’est pas reconnu dans l’exposé du chef de l’Etat. Il ne parlait que pour lui et de sa petite clique contrôlant l’appareil d’Etat.

Quant au vice-président américain, Mike Pence, tout  au cours de ce sommet ; il n’a fait que mener des entretiens bilatéraux avec certains dirigeants du continent, pour non seulement les exiger à appuyer publiquement l’attaque contre la Syrie ; mais également pour amplifier sa campagne contre le Venezuela. Les États-Unis selon ses mots ne resteraient « pas sans rien faire face à un Venezuela qui s’effondre ». Que les Etats-Unis  s’effondrent devrait-il dire honnêtement !

A l’exception de Cuba et de la Bolivie qui n’ont pas manqué de dénoncer  l’attaque contre le peuple frère de la Syrie. Pourtant, la majorité des 34 pays présents n’ont fait  qu’apporter leur soutien à leur patron, et d’autres par mesure de précaution ont appelé à la prudence.

Sur la question de la bataille contre la corruption, le président de la Bolivie,  Evo Morales, ne pouvait être plus clair en parlant d’une fausse lutte contre la corruption pour renverser des gouvernements légitimes et leurs projets de changement pour les masses défavorisées.  Il fait justement référence à ce qui vient de se passer au Brésil, avec le coup d’état contre Dilma Roussef et l’emprisonnement de  l’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Il enfonça le clou dans la plaie quand il déclare que la lutte contre la corruption doit s’étendre aux paradis fiscaux.

Parlant de la corruption, Jovenel Moise n’a pas même une fois souligné la crise qui sévit en Haïti avec le rapport de dilapidation des fonds de Petro Caribe par certaines personnalités et son rôle dans tout cela puisqu’il a lui-même interdit en ce sens tout débat au Parlement.

Le président haïtien Jovenel Moise tout comme celui du Brésil, Michel Temer sont des inculpés, ils ont fait de grands palabres sur la corruption ; mais qui ne riment à rien. Moise se contenta de se féliciter pour les progrès accomplis par son administration pour déraciner la corruption en Haïti. Il n’a pas même une fois souligné la crise qui sévit en Haïti avec le rapport de dilapidation des fonds de Petro Caribe par certaines personnalités et son rôle dans tout cela puisqu’il a lui-même interdit en ce sens tout débat au Parlement. L’envoi du dossier à la cour supérieure des comptes, qui n’est autre qu’un nid de corrupteurs signifie tout bonnement le jeter  aux oubliettes.

En vérité, ce n’était pas le point important du sommet, ce qui importait réellement au Pérou a été le Venezuela qui se  prépare à organiser des élections le dimanche 20 mai prochain. Les Etats-Unis et certains membres de l’OEA n’ont pas caché leur grand appui à l’unité démocratique (MUD), la principale coalition d’opposition vénézuélienne, qui dans un communiqué contre les élections déclara « Ne comptez pas sur l’Unité démocratique ni sur le peuple pour valider ce qui, jusqu’à présent, n’est qu’un simulacre frauduleux et illégitime d’élection présidentielle »

Tous les présidents des pays qui font partie du Club de Lima ont enchainé dans le sens de la déclaration du MUD. Le président de l’Argentine Mauricio Macri a indiqué que : « Nous ne pouvons pas regarder ailleurs, là il y a un processus politique sans garanties minimales, nous ignorerons toute élection qui découle d’un processus de ce type, parce que ce n’est pas une élection démocratique ».

Le président colombien Juan Manuel Santos de sa part a avancé « nous serons implacables avec le régime oppressif du Venezuela […] la Colombie qui partage une frontière avec le Venezuela reçoit chaque jour un grand nombre de migrants qui fuient la misère ». « La crise sociale et économique s’aggrave de jour en jour, ce qui a paradoxalement aidé le gouvernement à réprimer la population civile chaque jour un peu plus […]  la Colombie est le pays qui souffre le plus de la situation désespérée que vivent les Vénézuéliens, c’est pourquoi nous sommes les plus intéressés pour la restauration de la démocratie dans notre nation sœur ».

Quant à Sebastián Piñera du Chili, il a parlé sur le même ton   « la situation du Venezuela n’est pas seulement un problème pour les Vénézuéliens, mais aussi pour ceux qui aiment et s’engagent pour la démocratie ». Pour ajouter ensuite « Il n’y a pas d’indépendance des pouvoirs, de respect des droits de l’homme ou de démocratie, il n’y a que des prisonniers politiques »

Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau et le président du Panama, Juan Carlos Varela sont tous intervenu dans le même sens et ont fait savoir qu’ils ne reconnaîtront pas le résultat des prochaines élections vénézuéliennes. Des déclarations à la grande satisfaction du vice-président américain, Mike Pence, qui  remercia le président péruvien Martín Vizcarra en ces termes « Merci pour votre position forte sur la tyrannie et la crise humanitaire que traverse le Venezuela »

Finalement les 34 pays ayant participé au Sommet des Amériques ont paraphé un accord de 57 points afin de lutter contre la corruption. Cependant, en marge du Sommet, 15 pays marionnettes des Etats-Unis ont signé la déclaration suivante au sujet du Venezuela, à Lima, le 14 avril 2018.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’Argentine, des Bahamas, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Guyana, du Honduras, du Mexique, de Panama, du Paraguay, du Pérou, de Sainte-Lucie, et le vice-président des États-Unis, réunis à l’occasion du 8e Sommet des Amériques; à la lumière de la situation actuelle concernant l’effondrement de l’ordre constitutionnel au Venezuela et préoccupés par la crise politique, économique, sociale et humanitaire qui s’aggrave dans ce pays :

  1. Demandent instamment au gouvernement du Venezuela de tenir des élections présidentielles en offrant les garanties nécessaires au déroulement d’un processus libre, juste, transparent et démocratique, sans prisonniers politiques, avec la participation de tous les acteurs politiques du Venezuela, et confirment que toute élection ne respectant pas ces conditions manquera de légitimité et de crédibilité.
  2. Expriment leur détermination à continuer de promouvoir, particulièrement dans le cadre de l’Organisation des États américains (OEA), les actions et les initiatives qui contribuent au rétablissement des institutions démocratiques, au respect des droits de la personne et au plein respect de la primauté du droit.
  3. Réaffirment leur appui à l’égard de l’Assemblée nationale du Venezuela et réitèrent que les mesures législatives adoptées conformément à la constitution qui requièrent l’autorisation de cette assemblée seront uniquement reconnues lorsqu’elles auront été approuvées par celles-ci et, dans ce contexte, considéreront les nouvelles mesures qui contribuent au plein respect de ses pouvoirs constitutionnels sur les plans économique et financier.
  4. Appellent les agences spécialisées, les fonds et les programmes du système des Nations Unies et de l’OEA à assurer la mise en œuvre immédiate d’un programme d’aide humanitaire afin de remédier à la souffrance et aux pénuries qui touchent la population du Venezuela. À cet égard, ils réitèrent leur appel au gouvernement du Venezuela à permettre l’entrée et la distribution d’aide humanitaire qui permettront d’atténuer les graves conséquences des pénuries, particulièrement celles de nourriture et de médicaments.
  5. Expriment leurs profondes préoccupations quant à l’exode de plus en plus important de citoyens du Venezuela ayant été obligés de quitter leur pays en raison de la crise, et demandent aux organisations internationales pertinentes d’établir immédiatement un programme de soutien et de développement des capacités destiné aux pays de la région afin de répondre aux besoins qui découlent de cet exode.
  6. Appellent les membres de la communauté internationale à appuyer les efforts et les décisions des pays de la région qui visent à contribuer au rétablissement de la démocratie au Venezuela. Ils demandent également aux pays qui ont adopté des mesures à cet égard de les élargir et de les renforcer.
  7. Insistent sur l’importance du soutien de la communauté internationale pour permettre la relance économique au Venezuela une fois l’ordre démocratique et constitutionnel rétabli.

Sauf que les représentants de Cuba et de la Bolivie sont restés solidaires du peuple frère du Venezuela, arrivant jusqu’à dénoncer l’exclusion du président vénézuélien du sommet de Lima.

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