La montée de l’insécurité et de l’obscurantisme que connait aujourd’hui le territoire national, particulièrement la capitale, Port-au-Prince, n’est pas un fait surprenant. Il y a longtemps qu’on planifie ce scénario et qu’on se prépare à nous amener sur cette pente afin de nous faire accepter l’inacceptable. La classe politique haïtienne sans exception au service des puissances capitalistes a été investie d’une périlleuse mission à savoir : briser notre chaine de résistance et notre renommée de peuple rebelle.
C’est l’unique pays, malgré les différentes occupations américaines, qui n’a jamais été totalement et culturellement maîtrisé jusqu’à adopter les mœurs, les us et coutumes de l’envahisseur. Les Etats-Unis ne sont jamais arrivés à nous façonner à leur goût. Voilà pourquoi, ils ne négligent rien pouvant compromettre notre avenir en tant que nation libre et souveraine jusqu’à la remise en cause de notre liberté fondamentale.
Il est évident, Haïti a toujours été un pays qui résiste face aux multiples facettes de phénomènes issus de cette puissance dominante. Malgré toutes leurs manœuvres, leurs formules utilisées de mainmise sur nos ressources naturelles, ils n’ont jamais réussi vraiment à nous contrôler jusqu’à nous mettre à genoux de telle sorte qu’ils puissent nous replonger dans les ténèbres coloniales.
Peut-on dire aujourd’hui avec le phénomène de l’insécurité, crimes, misère, scandales de corruptions, nos ennemis ont gagné une bataille, sinon, sont-ils sûrs qu’ils remporteront une victoire certaine, vu l’ampleur de la débandade dans laquelle nous sommes avec un pays sans un seul dirigeant légitime et constitutionnel ? Et de plus qui a tourné le dos aux besoins les plus élémentaires de la population. Assurément, non !
le système a combattu la rébellion issue d’un mouvement d’auto-défense née dans certains ghettos devant aider à résoudre la question de sorte que nous ne soyons pas arrivés à ce carrefour de honte.
Toutefois, cette dérive s’est accentuée depuis les vingt dernières années par une offensive qui a pris littéralement l’allure d’une véritable lame de fond. Elle se répand dans toutes les couches de la population appauvrie et trouve un terrain particulier dans les quartiers défavorisés afin d’installer de façon durable une recrudescence d’actes violents empêchant ainsi la classe ouvrière de prendre conscience de ses conditions sociales d’existence.
Tout est fait pour que le pire arrive. L’accroissement de la corruption, la montée de la délinquance et du chômage ont donné aux tenants du système corrompu le libre champ de piller, tuer et violer les masses déshéritées comme bon leur semble. En d’autres termes, si vous ne voulez pas accepter qu’ils vous administrent leurs pilules pacifiquement, ils vous le feront prendre de gré ou de force par tous les moyens possibles et inimaginables.
Cette montée en puissance des ténèbres ne nous surprend guère, Elle s’inscrit, en réalité, dans une négation irresponsable, une histoire bien orchestrée avec une patience faite de pauvreté persistante de la très grande majorité des masses déshéritées et de prédation. Sans oublier qu’elle s’accompagne d’ingérences et de violences pour non seulement nous affaiblir davantage, pour nous abandonner à notre sort, mais surtout pour annihiler notre souveraineté nationale.
Le fait que nos colonisateurs se penchent sur notre cauchemar, notre souffrance ne signifie pas pour autant solidarité. Au contraire, Washington, Ottawa, Paris ne font que justifier le maintien de leur oppression et de leur exploitation tout en nous tournant en dérision pour avoir mis fin à l’esclavage.
Ce n’est pas sans raison que le système a combattu la rébellion issue d’un mouvement d’auto-défense née dans certains ghettos devant aider à résoudre la question de sorte que nous ne soyons pas arrivés à ce carrefour de honte. À l’inverse, les impérialistes ont propulsé un projet de banditisme, de mercenariat criminel fait d’enlèvements et d’assassinats tout en tirant profit des conflits marginaux déchirant la société haïtienne pour initier de nouvelles ères de ténèbres.
Peut-on sortir de ces ténèbres qui ne sont qu’un obstacle à l’épanouissement du peuple et pour maintenir intacte leur emprise de domination sur le pays ? Certes, nous pouvons !
Nous pouvons freiner la montée en puissance de cette forme de violence aveugle qui envahit notre pays et pour que cesse le bruit des armes. Certes nous pouvons sortir des ténèbres du sous-développement et embrasser ou choisir l’indispensable lumière de la lutte anti-impérialiste. C’est une question de survie, et de volonté pour sortir le pays des noirceurs politiques d’un Etat dépendant. Il nous faut pour cela, « battre les ténèbres » pour chasser ces mauvais gouvernements faillis, vendus aux multinationales qui conduisent au désastre. Il n’y a pas lieu d’hésiter pour une amélioration concrète et significative des conditions de vie.
Le moyen le plus sûr, est de nous organiser d’abord, pour ensuite occuper l’appareil de l’Etat de sorte qu’on puisse stopper la montée des impérialismes qui nous forgent une image ténébreuse. Après, il faudra colmater les inégalités grandissantes pour une répartition plus juste des ressources nationales aux bénéfices des masses laborieuses.
Il n’y aura pas de miracle ! La corruption, l’insécurité et les magouilles politiciennes ne sont guère un soutien respiratoire pour le pays et ne peuvent pas être non plus les dernières pièces d’un puzzle pouvant refermer le cercueil de la nation.
C’est à la lumière d’une lutte organisée par le peuple et pour le peuple pour concrétiser ses aspirations et ses ambitions révolutionnaires, que notre pays retrouvera son humanité et pourra enfin sortir des ténèbres.