Les années passent et repassent ; mais il n’est pas inutile d’épiloguer sur la situation politique haïtienne qui est demeurée intacte, continuant même à s’amplifier davantage vers la politique du pire. C’est dire combien, jusqu’ici, devant un phénomène qui devrait non seulement inquiéter, mais encore beaucoup plus révolter, tous les individus ayant une colonne vertébrale et, par-dessus tout, ceux qui se déclarent opposés au traitement que subissent les sans-abris, les mal logés, les mal nourris, en d’autres termes les surexploités et les suropprimés, se doivent d’élever leur voix…
Les évènements de ces derniers mois, les prises de position de ces politicards desséchés nous montrent clairement qu’ils travaillent au bénéfice des ennemis de toujours des laissés-pour-compte. Ils sont tout à fait complices de tous les artifices pour faire dormir et désorienter les masses populaires afin de faciliter tranquillement aux ennemis du peuple la tâche de régner et de les diviser de sorte que rien ne change. D’ailleurs, il est une grande vérité, plus le pays est arriéré et le peuple inculte, plus le nœud coulant du contrôle impérialiste lui serre le cou de façon à maintenir une domination sans faille.
Alors, qui sont les adversaires du peuple, les complices de cette politique, si ce n’est toute personne qui ne porte pas préjudice aux intérêts des classes dominantes ! Qui ne se soucie point des conditions de vie et de travail auxquelles sont soumis les ouvriers sous-traitants et les paysans pauvres.
La nécessité d’un parti révolutionnaire pour organiser et donner la cohésion nécessaire à l’unité de lutte contre le régime pour aider le peuple à reprendre l’initiative de l’élaboration de sa destinée est une obligation.
Ce ne sont pas simplement le système capitaliste et ses agents de tout acabit qui s’enracinent profondément de façon à mieux combattre les masses laborieuses. Les dirigeants qui se maquillent soit en démocrates, soit en acteurs d’une quelconque opposition au système corrompu, mais qui au fond, font le jeu du statut quo. Ils ne sont que de véritables marionnettes entre les mains des forces impériales. Instigateurs de mauvais coups portés au peuple, nous avions comme preuve que leurs soi-disant mobilisations contre l’actuel régime ne sont que pour la défense d’une cause contraire aux aspirations des masses pour faire durer l’exploitation, la pauvreté et la misère.
Que peuvent les organisations populaires de façade qui ne font que tourner à vide ou reposent sur des engagements non-fondés ? C’est continuer à ce que le peuple haïtien ne soit plus acteur de son destin, mais sujet et symbole d’obscurantisme et facteur d’inertie ? Vont-ils rester muets et faire la sourde oreille ? Il est temps de ne pas taire la moindre vérité, ni hésiter à dénoncer les potentats, les sanguinaires, toux ceux-là qui exploitent le peuple aux ordres et aux intérêts des puissances étrangères ?
Le véritable choix est entre la continuation catastrophique de la politique capitaliste de dépendance, de maintien des intolérables injustices socio-économiques existantes et la ligne pour le changement qui correspond justement à l’idée et à la dynamique d’un mouvement populaire organisé à prendre davantage conscience de sa situation et à mener enfin le combat nécessaire pour que le processus de délabrement, de laisser-aller sans aucun issue prenne fin.
Plus que jamais la lutte de classe doit s’amplifier dans tout le pays. La nécessité d’un parti révolutionnaire pour organiser et donner la cohésion nécessaire à l’unité de lutte contre le régime pour aider le peuple à reprendre l’initiative de l’élaboration de sa destinée est une obligation. Toute autre forme de lutte sera irrémédiablement vouée à l’échec, tant qu’on n’est pas conscient de ce facteur indispensable.
Il nous faut tirer des leçons de notre passé historique. Une fois que la lutte a pris sa phase organisée au Congrès du Bois-Caïman, il a suffi d’un minimum de 13 années pour arriver à Vertières et à notre indépendance le 1er Janvier 1804.
Militants, vous tous, certes, qui avez conscience de la nécessité absolue de travailler dans ce sens, sachez que ce travail n’a toujours pas été accompli avec autant de vigueur, de discipline, de suivi, de continuité et de détermination qu’il avait fallu. N’est-ce pas le temps de remonter la pente, de nous contacter, de quitter ces marais pour rejoindre les sommets de sorte que nous puissions construire ensembles ce combat lié à la classe ouvrière et à la jeunesse populaire haïtiennes qui pour toute alternative ne font maintenant qu’abandonner le pays à son sort.
Nous prions tous ceux-là qui ne se retrouvent pas dans les actuelles illusions de lutte, qui détestent se résigner au silence, de ne pas se décourager jusqu’à la démobilisation. Nous pouvons être ensembles le catalyseur d’un formidable mouvement de masse, avec un objectif défini, autour d’un programme minimum de façon à apporter notre contribution à la lutte du peuple afin de consolider un vrai rempart de résistance pour notre lutte de libération nationale.
Que la résistance haïtienne ne capitule point ! Qu’elle poursuive et amplifie sa tâche plus forte, plus déterminée et plus radicale. Faisons-nous donc de l’année 2018, celle de l’organisation, de la résistance et de l’engagement total contre toutes les pratiques de l’impérialisme partout où elles se manifestent.