Définitivement, le Président Jovenel Moïse attendait la fin des hostilités pour se révéler au grand public ou présenter son vrai visage en tant que chef de l’Etat. Et il y a de quoi se poser des questions sur cette nouvelle posture. Si l’opposition continue de tenir un discours radical et rejette tout appel au dialogue avec le locataire du Palais national, celui-ci, finalement, semble décidé à se radicaliser lui aussi, une façon de démontrer aux leaders de l’opposition qu’ils n’ont pas le monopole des discours incendiaires qui effrayent sans même avoir les moyens de passer aux actes.
Après l’échec de l’opposition de l’ « Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti » qui voulait le renverser à tout prix au cours des années précédentes (2018 et 2019), le Président Jovenel Moïse qui a brillamment résisté à sa manière aux assauts répétés de cette opposition aux pieds d’argile décide, en cette fin d’année 2019, d’imposer le rythme des choses dans le pays. En réalisant que finalement les chefs de l’opposition s’essoufflent au beau milieu du trajet, comme un coureur de fond, lui, il passe à l’offensive sans même regarder derrière. Apparemment, cette stratégie lui va bien dans la mesure où tous ses coéquipiers lui ouvrent la route vers le point d’arrivée.
Dans quelles conditions il arrivera vu que la route est encore longue ? C’est le seul point d’interrogation. En tout cas, celui qui va fêter ses trois années au Palais national le 7 février 2020 malgré les embûches traversées semble se préparer à toute éventualité et surtout a pris de l’assurance. Mieux, Jovenel Moïse ne se contente plus de se cacher derrière la justice comme il l’a fait dans le dossier de SOGENER pour passer à l’action. Aujourd’hui, il apparaît à visage découvert et couteau entre les dents et dit sans aucune réserve ni crainte ce qu’il compte faire pour rester au pouvoir, tout au moins, jusqu’au 7 février 2022. Pour cela, il a lu certainement des livres politiques et réécouté des discours, pas forcément de bonnes références démocratiques, sur la manière de garder le pouvoir en Haïti. Il y a un mois, nous avons titré une de nos Tribunes : « Jovenel Moïse rêve-t-il devenir un kansonfè ? » tout simplement en suivant le cheminement de son retour au pouvoir, si l’on peut le dire, après sa quasi-disparition de la scène politique et gouvernementale durant la période de « pays lock » imposée par l’opposition radicale.
On avait compris que le chef de l’Etat avait reçu de l’assurance soit de la part de ses soutiens étrangers qui lui donnaient la garantie qu’il n’avait rien à craindre soit il avait décidé de son propre chef de suivre les multiples exemples de ses nombreux prédécesseurs qui, là non plus, ne sont pas de très bonnes références pour faire son grand retour sous les projecteurs. En tout cas, la suite des évènements confirme cette appréhension que nous avons de ce compatriote du général Paul-Eugène Magloire dit kansonfè. Aujourd’hui, chaque geste, action et discours posés par le successeur de Michel Martelly démontrent de façon indiscutable qu’il a quelque chose derrière la tête. Quoi ? On l’ignore. Une chose est sûre, d’ici 2022 on aura largement le temps de découvrir le vrai Jovenel Moïse et ce qu’il réserve au pays dans le domaine de la démocratie.
A la différence d’un Michel Martelly qui est plutôt un esprit vif, bagarreur et vindicatif, l’homme du Trou-du-Nord est un grand calme et sous cette couverture innocente se cache, et on en est persuadé, un redoutable politicien calculateur, froid et audacieux dans le sens qu’il ne reculera devant rien pour faire plier ses adversaires tant qu’il a les moyens pour le faire et est rassuré de sortir indemne. Michel Martelly avait fait arrêter un député, Arnel Bélizaire, sans réfléchir peut être juste sur les conseils d’un Conseiller qui voulait garder son emploi. A notre avis, jamais Jovenel Moïse ne serait tombé dans ce piège. Il est beaucoup plus précautionneux, plus rationnel que son ancien mentor, donc plus apte à éviter les faux pas et les chausse-trappes politiques.
Souvenons-nous, Michel Martelly voulait organiser une élection sous forme de « référendum » contre la volonté de l’ensemble des acteurs politiques haïtiens et de la Communauté internationale juste pour arriver à ses fins, qu’importent les conséquences. Jovenel Moïse, par tempérament et peut-être même par éducation, est plus logique dans ses agissements donc mille fois plus dangereux sur le plan politique. Voyons comment il est sorti de l’opération « pays lock » pratiquement indemne et même renforcé puisque depuis un mois c’est lui qui donne le tempo et dicte ses lois pas seulement à l’opposition qui est pour lui un élément de second ordre mais à la population, le pays qu’il croit plus important que le groupe des meneurs que constituent les chefs et leaders de l’opposition radicale et plurielle. Le comportement politique de Jovenel Moïse, depuis qu’il a repris en mains les choses, correspond cyniquement à ce que préconisa un certain Nicolas Machiavel en ce qui concerne la manière de prendre et de garder le pouvoir qui se résume en trois choses : audace, opportunité et courage.
C’est un fait, le petit planteur du Trou-du-Nord est un audacieux. Il n’a pas hésité une minute à accepter la proposition du Président Michel Martelly de lui succéder alors qu’il ne connaît personne dans la sphère ou le cercle très fermé des faiseurs de « Rois » dans la capitale. Bien sûr il connaissait çà et là quelques banquiers, des seconds couteaux, qui l’avaient aidé à monter un petit commerce à Port-de-Paix, la ville de son épouse c’est tout. C’est aussi un opportuniste qui sait saisir toutes les bonnes occasions pour entrer dans le jeu. L’occasion était trop belle pour lui de laisser passer la chance de sa vie pour ne pas rentrer dans l’arène politique et de fréquenter les « grands » dans les salons feutrés de la haute société haïtienne. En rentrant dans cet espace réservé, il n’a fait qu’une bouchée de tous les dinosaures. Enfin, en dépit de tout ce qu’on peut reprocher à Jovenel Moïse, qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, ce petit paysan a de quoi surprendre. Il est courageux.
En acceptant de venir défier la faune politique et la bourgeoisie haïtienne dans leur fief à Port-au-Prince et à Pétion-Ville, Jovenel Moïse a fait preuve d’un courage hors norme dans la mesure où son seul soutien était Michel Martelly, certes Président de la République, mais en déperdition à ce moment précis. Sa côte de popularité était au plus bas ; Martelly était déjà devenu un pestiféré. Pourtant, l’ « agronome » Jovenel Moïse a bien accepté son offre d’aller affronter ses adversaires politiques afin de lui succéder en 2016. C’est un exploit ! Mais c’était aussi un signe que celui qui vient de la paysannerie ne serait pas facile à combattre s’il arrivait au pouvoir. Il sait se départir pour mieux rebondir. Aujourd’hui, Jovenel Moïse emploie la même méthode qu’il a utilisée pour chopper le pouvoir à la barbe de la classe politique en 2017 non seulement pour tordre le cou à l’opposition qui croyait qu’il ne pouvait résister à une journée de manifestation, mais s’imposer comme un Président tout puissant qui peut tout se permettre.
Dans son bras de fer avec l’opposition et une partie du secteur des affaires et de la bourgeoisie, Jovenel Moïse a posé un acte qui en dit long sur les modèles dont il veut suivre les exemples. Sans anticiper son intention politique, on tente seulement de mettre en évidence ses aptitudes et ses choix dans la gestion des choses publiques. Son premier modèle est incontestablement feu le Président d’Haïti, Paul-Eugène Magloire (1950-1956), qui a dirigé le pays d’une main de fer. Avec sa bonhommie légendaire et son sourire jovial, le général n’avait laissé aucune chance à ses adversaires politiques militaires et civils. Tout en essayant de donner un nouveau visage à son pays, il avait quasiment verrouillé la vie politique en réduisant au silence toute opposition à son pouvoir sous prétexte de stabilité politique et institutionnelle. Gentleman, courtois et militaire ayant une certaine stature, ce général qui était toujours tiré à quatre épingles était en réalité un dur à cuire qui ne laissait rien passer. D’où son surnom de « kanson fè ». Si Jovenel Moïse ne dispose pas de tous ces attributs, il a une chose qu’il entend tirer de son célèbre compatriote, celle de s’imposer comme le redresseur de la République.
Son deuxième modèle n’est autre que le docteur François Duvalier (Papa Doc). Duvalier faisait toujours allusion au peuple surtout à la paysannerie pour imposer son modèle de pouvoir dictatorial. Les discours du Président François Duvalier font toujours référence au peuple qu’il prend à témoin pour tordre le cou à la bourgeoisie et au secteur des affaires qui, selon lui, ne voulait pas qu’il intervienne en faveur de la masse laborieuse qu’il disait vouloir sortir de la misère. L’exemple le plus éclatant qui parvient jusqu’à nous c’est son bras de fer avec les commerçants du Bord de mer opposés à son régime autoritaire qui refusèrent de vendre leur riz à la population sous prétexte que ce produit de première nécessité était en rupture de stock. Duvalier qui se prenait pour le bon père de la classe laborieuse, de la classe moyenne et protecteur de la population la plus vulnérable lança ses Tontons Macoutes sur les commerces du Bord de mer en ouvrant toutes grandes les portes et les rideaux de fer des magasins afin de laisser la population de Port-au-Prince se servir de ce dont elle avait besoin.
Les propriétaires, en apprenant la nouvelle, au lieu de se précipiter au centre-ville pour venir constater les dégâts, ont préféré, pour la plupart, aller se réfugier dans les Légations étrangères afin d’échapper à la colère de papa Doc. Depuis, ceux qui avaient choisi de rester dans le pays se sont conformés aux dictats du vieux dictateur jusqu’à sa mort paisiblement dans son lit en 1971 au Palais national. Si son fils Jean-Claude n’avait pas l’étoffe de l’homme au chapeau melon et n’a pas employé la même méthodologie que son père, c’est parce que la bourgeoise et une bonne partie du secteur des affaires avaient rallié le système duvalierien afin de pouvoir continuer à fonctionner dans le pays. Le bras de fer du Président Jovenel Moïse avec la famille Vorbe et d’autres du secteur des affaires et la manière dont le pouvoir a récupéré les Centrales électriques (SOGENER, HAYTRAC) entre les mains de ces entrepreneurs sous prétexte qu’ils n’ont pas respecté l’accord qu’ils ont signé avec l’Etat pour fournir de l’électricité à la population ont un petit air d’un pouvoir totalitaire, pré-dictatorial dans le cadre de sa politique populiste qui n’a rien de concret.
Comme François Duvalier qui fut à revendiquer ses racines populaires, Jovenel Moïse « Nèg bannann nan » ne rate jamais une occasion pour rappeler publiquement qu’il est un enfant de l’arrière-pays, du « pays en dehors » un paysan dont aucun sacrifice ne serait trop grand pour changer l’ordre des choses en faveur des plus défavorisés, d’où la nouvelle trouvaille du pouvoir en matière de communication « Ti rès la se pou pèp la ». Et cela nous ramène au troisième modèle du Président Jovenel Moïse dans sa conception de se maintenir au pouvoir qui a subtilisé les discours de quelqu’un qu’il a sans doute combattu autrefois : l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide. Le patron et fondateur du Parti Fanmi Lavalas a relevé le discours populiste en Haïti au rang de dogme politique. Et cela marche à merveille et continue de faire son effet sur la population. Personne avant lui, même pas feu le Président Dumarsais Estimé qu’on disait un Président populiste, n’avait atteint un tel niveau d’adhésion de la population. Jean-Bertrand Aristide est et demeure pour le moment le « Roi » et celui qui a construit tout un mythe autour des discours populistes en Haïti.
L’attachement d’une bonne partie de la classe marginale, les laissés-pour-compte (Ghettos, bidonvilles), les quartiers populaires et populeux et de la classe moyenne viennent de ces discours faciles et simplistes sur le problème sociétal qui font le fondement politique du Parti de l’ancien Président. Avec ce parler vrai du langage populaire, avec des mots qui vont dans le sens du poil, la population se reconnaît et porte son adhésion à l’action entreprise par l’ancien pouvoir lavalas. Jovenel Moïse a compris que ce discours populiste peut être bénéfique pour lui dans cette conjoncture troublée et que rien n’est vraiment définitif avec une opposition qui n’a pas dit son dernier mot même si la chance pour le renverser demeure très faible.
D’où son idée d’imiter la pratique politique de son prédécesseur, Jean-Bertrand Aristide, en cette fin d’année 2019 où, par miracle et la mise en pratique des préceptes du Florentin Nicolas Machiavel relatifs à la gestion du pouvoir, il a pu renaître de ses cendres et se maintient aux commandes du navire. Et comme il a décidé de ne rien lâcher, il poursuit son chemin avec les yeux fixés sur les exemples de ses modèles qu’il entend copier par pur opportunisme. Dans le cadre, selon lui, de la recherche de compromis avec l’opposition qui lui a démontré qu’elle n’entend point négocier avec lui, Jovenel Moïse ne perd pas l’espoir tout en employant une arme inhabituelle : la menace. Et de quelle manière ! Le Président Jovenel Moïse a agi d’une façon comme si à partir de maintenant il a le feu vert non seulement pour faire ce qu’il veut dans le pays sans attendre le fameux deuxième lundi de janvier 2020 mais de dire tout haut tout ce qui lui passe par la tête.
Ainsi, le dimanche 22 décembre 2019, dans une style digne de l’ex-Président Aristide, il avait invité un ensemble d’organisations populaires (OP) dites Communautaires au Palais national pour entamer avec leurs responsables le dialogue qu’ont refusé les chefs de l’opposition et aussi dans le souci, selon lui, de recevoir leurs doléances sur les difficultés que rencontrent les populations des 57 quartiers dont ces chefs d’organisations populaires sont les leaders. Même une partie de l’assistance a été surprise de découvrir un Jovenel Moïse d’un genre nouveau. Plus combatif. Plus violent. Plus menaçant. Bref, un Président prêt à en découdre avec ses adversaires politiques et une partie de la bourgeoisie qui pense le freiner sur sa lancée. Dans un discours calqué sur le vocabulaire de l’ancien prêtre de Saint Jean Bosco, Jovenel Moïse a puisé dans les registres d’un populisme sans vergogne. Afin d’émerveiller et d’impressionner son auditoire des bidonvilles et des ghettos qui l’écoutait religieusement, Jovenel Moïse estime : « Bèf la vin twò mèg, tan pou nou ta kite bèf la mouri nou prefere koupe manmèl la nan bouch yo… Paske Ti rès la se pou pèp la…».
Pire, le chef de l’Etat va jusqu’à solliciter ses invités à identifier leurs ennemis, c’est-à-dire ceux qui ne les aiment pas. Un discours extrémiste et extrêmement dangereux dans ce contexte où la population traverse un moment plus que difficile sur le plan économique. Le discours du Président Jovenel Moïse n’est pas à l’accent populiste, il est mortifère dans la mesure où c’est un appel à la délation. C’est une intervention dans laquelle il demande aux pauvres de regarder vers les tenants du système, donc vers les riches ou les quelques 7 grandes familles qui tiennent en otage l’économie du pays, par la même occasion toutes ses richesses. Pire que l’ex-Président Aristide dont la Communauté nationale, voire internationale, avait condamné les propos quand il demandait à la population la plus démunie de regarder vers les hauteurs de Pétion-Ville où selon lui se cachent les riches.
Jovenel Moïse, lors de cette rencontre, a été beaucoup plus loin, très loin même dans ses diatribes et menaces contre les riches et ceux qu’il considère comme un obstacle au développement du pays. Donnant l’impression qu’il veut partir à l’assaut de ce secteur qu’il n’a pas osé nommer mais pointé du doigt, en suivant son regard, le Président eut à déclarer : « Si vous voulez faire quelque chose pour le pays, il y a des gens que vous devez mettre de côté. Ceux qui ne veulent pas se mettre de côté, j’ai pris la décision de les forcer à se mettre de côté ». « Car il peut leur arriver des accident ». Avant de rajouter : « Le pouvoir vient de Dieu et Dieu se sert de vous le peuple pour donner le pouvoir… ». Les leaders communautaires des 57 quartiers, quelques ministres, Directeurs généraux et dignitaires de l’Etat qui assistaient à la rencontre baptisée : « Dialogue communautaire » n’en reviennent pas. Surpris, voire étonnés, tous, par crainte du chef, ont applaudi les déclarations plus que dangereuses du Président tout en retenant leur souffle. Surtout quand le chef du Pouvoir exécutif annonce sans trembler qu’il a au moins « sept têtes à couper » avant de laisser le pouvoir. Devant une assemblée interloquée et médusée, Jovenel se fait encore plus précis dans ses menaces : « Je peux ne pas avoir du temps pour couper toutes les sept têtes, men map koupe 3 kanmenm…. Si je ne les coupe pas, elles vont se régénérer… ».
Le Président fait-il allusion aux 7 familles qui détiennent pratiquement toutes les richesses du pays que le journal Le Monde avait identifiées dans les années 90 ? En tout cas, dans certains milieux ces paroles résonnent comme de très mauvais souvenirs. Surtout ceux qui avaient accusé le Président Jean-Bertrand Aristide de les livrer à la vindicte populaire en les menaçant du coup du « Père Lebrun », un pneu enflammé passé autour du coup. Se sentant si fort, il n’a point oublié de lancer un défit public aux responsables de l’opposition qu’il veut rencontrer. « Il faut qu’ils viennent dialoguer, rien ne peut se décider dans le noir. Fòk ou vin chita sou tab pou tout moun wè w, si w di w ap pran yon dyòb nan Leta a fòk tout moun wè w… ». Dans ses attaques, Jovenel Moïse fait fi de l’adage qui dit on n’attrape pas les fourmis avec du vinaigre mais avec du miel.
Mais le Président paraît si confiant, si solide, si intouchable qu’il peut se permettre de défier des irréductibles qui ne demandent qu’à se mettre à une épreuve de force. Selon un témoin pris de panique qui ne comprend plus l’attitude et l’arrogance du chef de l’Etat, « c’était la meilleure façon pour le Président Jovenel d’écarter définitivement l’opposition de la table du dialogue ». En effet, pour Jovenel qui commence à perdre patience, c’est à prendre ou à laisser. D’ailleurs, il a laissé entendre lors de ses menaces à l’intention de ses opposants politiques et les futures têtes coupées : que ceux qui ne sont pas d’accord avec lui doivent attendre la fin de son mandat le 7 février 2022 pour lui poser des questions. Car, estime-t-il « Ti rès la se pou pèp la ». Il aurait pu dire aussi ceci: Yon moun ki pa kontan ak sa, bwè pwazon. Finalement, cette rencontre avec quelques membres de la population des quartiers totalement oubliés par les pouvoirs publics ou laissés à l’abandon où seuls les gangs armés font loi, avait pris la tournure d’un congrès autour d’un chef suprême qui décide d’attaquer de front ses ennemis qu’importe le résultat final.
Pour mieux entrainer ses convives dans la logique guerrière de cette fin d’année, des artistes pro PHTK (Parti Haïtien Tèt Kale) comme Shabba de Djakout #1, Misty Jean ou encore Tonton Bicha avaient été sollicités et ont agrémenté cette rencontre dite populaire de quelques notes de musiques et de bonnes blagues du terroir afin de bien faire passer le message aux leaders des organisations populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Car, le Président Jovenel Moïse n’oublie point la tradition des pouvoirs autoritaires en Haïti qui croit que le peuple marche surtout avec : du bâton, du rhum et de la bamboche populaire.