Le show ridicule et machiavélique de l’impérialisme américain

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La pratique n’est ni nouvelle ni surprenante. Qu’on ne se fasse pas d’illusions puisque l’histoire de la politique extérieure des États-Unis  vers l’Amérique latine et le Bassin des Caraïbes a toujours été caractérisée par trois particularités: domination, incohérence et fragmentation. Elle abonde en exemples d’irrespect des règles du droit international par le gendarme de la drogue qui rêve d’un monde sûr pour leurs propres intérêts stratégiques, politiques, économiques, militaires et idéologiques.

L’événement qui vient de se dérouler à Pétionville la semaine dernière n’est que l’illustration des méthodes utilisées par l’impérialisme, l’auteur de nos malheurs. C’est tout simplement la pointe de l’iceberg et la question est suffisamment grave, qu’il nous exige d’observer et d’analyser les faits avec le maximum de lucidité  pour éviter le piège des attitudes démagogiques.

Ce qui nous étonne cette fois-ci, c’est le show ridicule consciemment et résolument mis en œuvre pour détourner l’attention nationale et internationale sur le monumental gâchis des dernières élections qu’ils ont concoctées, de sorte que le régime du PHTK véritable agence du trafic redoutable de la drogue continue sa suite au pouvoir puisque selon l’administration de Barack Obama, c’est le meilleur de tous les temps que le pays ait connu.

Le laboratoire ne fait que jeter le trouble dans les esprits, fomenter des événements pour nous déstabiliser davantage. Une preuve en plus de leur désir et de leur souci d’exaspérer le climat conflictuel dont il est l’architecte responsable afin d’anéantir toute chance de mobilisation populaire pour nous faire accepter l’inacceptable, accepter la continuité dans la négation ;  maintenir l’asservissement, l’humiliation, le pillage, tout en nous entrainant dans le vide culturel et les tables rases.

La politique décidée puis exécutée depuis l’occupation d’Haïti en 1915 est celle dérivant de la volonté de l’impérialisme la plus vile et non celle des aspirations du peuple haïtien. Il nous faut lutter pour un rejet rigoureux et sans ambigüité de ces actions criminelles qui ne visent qu’à défendre, dans notre pays,  leurs intérêts aux dépens de ceux des masses populaires. De tout temps, l’occupant n’a jamais manifesté aucune intention de réaliser quoi que ce soit qui fût dans l’intérêt du peuple haïtien. Au contraire,  tout ce qu’il entreprend, c’est pour nous enfoncer davantage de sorte que nous perdions totalement le sens de direction de notre avenir de peuple, ce qui lui permettra de régner en maitre et seigneur.

Ce diable corrupteur ne peut en aucun cas être le justicier de ses victimes. C’est à juste titre  qu’il utilise la drogue comme une arme politique : véritable machine de destruction, de déstabilisation des régimes progressistes et anti-impérialistes. Le dernier spectacle Hollywoodien qui s’est déroulé sur le tarmac de l’aéroport international Toussaint Louverture, le jeudi 5 janvier, ne peut être qu’une manœuvre déguisée tendant à nous faire foncer tête baissée dans l’illusion d’applaudir des corrupteurs patentés pour des libérateurs, des bourreaux pour des victimes.

Quels instruments les Etats-Unis avaient choisis d’utiliser pour déstabiliser le régime Lavalas en 1991 et en 2004, si ce n’était que des bandits, des trafiquants de drogue ? Certains ont même été décorés à l’Ambassade des Etats-Unis pour bons services rendus. Aujourd’hui, voici que ce sont ces mêmes instruments qu’ils utilisent sous un autre format pour encore faire diversion; mais toujours dans le seul objectif d’assurer leur domination criminelle. Combien de manifestations ont eu lieu contre les élections depuis lors ? Aucune ! Ce sont par contre les partisans de Guy Philipe qui ont manifesté pour exiger qu’il leur soit retourné. Où sont passées les revendications de Maryse Narcisse, de Moise Jean-Charles et de Jude Célestin ?

En fait, le coup a bien réussi et la complicité de Washington ne peut être plus grave, plus ignoble et leur hypocrisie ne peut être plus criminelle. Pour l’histoire et pour la vérité, voilà des comportements qui prouvent que l’impérialisme ne défend que ses intérêts.

Nous en avons pour preuve un extrait d’un article paru dans La Dépêche internationale des Drogues No. 26, à l’époque du coup d’État de 1991: «Les “révélations” sur l’implication des militaires haïtiens dans le trafic de drogue dans les Caraïbes ont été au centre des luttes intestines de l’administration Clinton […] Les “fuites” dans la presse ont débuté, le 27 octobre, par un rapport du Sénat américain affirmant que les trafiquants colombiens versaient environ 100 millions de dollars par an au lieutenant-colonel Michel François, chef de la police de Port-au-Prince et véritable homme fort du régime militaire, pour qu’il protège et facilite le transit de cocaïne dans le pays. Le document désigne Fernando Burgos Martinez comme le représentant du cartel de Cali en Haïti où séjourneraient “1 000 narcotrafiquants colombiens”. Le lendemain, 28 octobre, Thomas Cash, responsable de la DEA à Miami, répliquait que ces informations étaient “infondées” et avaient sans doute pour but de pousser le président Clinton à une intervention militaire. ”Nous n’avons aucune information sur l’implication d’un officier haïtien dans le trafic de drogue”, a répété à l’OGD le chef du bureau de la DEA à Port-au-Prince ».

Un autre cas, est celui du dirigeant militaire panaméen Manuel Noriega, un grand allié de la drogue des puissances internationales. Il avait travaillé à faire progresser les intérêts américains en Amérique centrale, en sabotant les forces du gouvernement Sandiniste au Nicaragua et les révolutionnaires du FMLN du Salvador en recevant plus de 100.000 de dollars américains par an pour ses services. N’a-t-il pas été un élément actif des services de renseignement américain, stipendié par la Central Intelligence Agency ? N’avait-il pas aussi travaillé avec la Drug Enforcement Administration des États-Unis afin de limiter les envois de drogues illicites vers les États-Unis ? N’a t-il pas été lâché par les Etats-Unis pour être par la suite accusé par eux-mêmes de trafiquant de drogues ? Voilà le complot machiavélique de Washington !

En vue d’arrêter net ces actes de banditisme, de coup d’état et de terrorisme que l’impérialisme occidental perpétue dans notre pays, le peuple haïtien se doit de rester mobilisé en redoublant de vigilance et d’effort afin de ne pas se laisser distraire par les machinations de tout genre de l’impérialisme international et de ses laquais locaux. Tôt ou tard,  nous devons coûte que coûte nous débarrasser de ces forces obscures qui nous occupent et de tous ses valets de sorte que nous bâtissions une Haïti qui soit réellement aux Haïtiens !

 

 

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