Le Mouvement Reconocido dénonce l’expulsion forcée de Brenda Luis et de ses enfants !

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Brenda et ses enfants ont été transférés au Centre de vacances Haina, où ils sont restés enfermés pendant six jours dans des conditions inhumaines avant d’être expulsés de force vers Haïti, le 12 juin dernier

Le Mouvement Reconocido dénonce l’expulsion forcée de Brenda Luis et de ses enfants : 19 jours d’exil en Haïti après une détention illégale et arbitraire !

Le Mouvement Reconocido dénonce publiquement la détention arbitraire et l’expulsion illégale de Brenda Luis, une jeune Dominicaine d’origine haïtienne, et de ses trois enfants mineurs, tous nés en République dominicaine. Le 6 juin, à 2 heures du matin, des agents de la Direction générale de l’immigration ont violemment perquisitionné leur domicile de Baraguana, Imbert, Puerto Plata, sans mandat, et les ont arrêtés.

Brenda et ses enfants ont été transférés au Centre de vacances Haina, où ils sont restés enfermés pendant six jours dans des conditions inhumaines, sans accès adéquat à l’eau, à la nourriture ni aux soins médicaux. Le 12 juin, ils ont été expulsés de force vers Haïti, un pays qu’ils ne connaissent pas, en violation grave du droit de Brenda à la nationalité et du principe de non-refoulement consacré par les traités internationaux.

Depuis lors, la famille est restée bloquée en Haïti, sans soutien, dans une situation d’extrême vulnérabilité. Les enfants souffrent de problèmes de santé – plaies, éruptions cutanées – et n’ont pas pu recevoir de soins médicaux faute de ressources et d’accès aux services de base.

Des enfants incarcérés

Le cas de Brenda n’est pas isolé. Il illustre les conséquences directes de la décision 168-13 et de la mise en œuvre incomplète de la loi 169-14, censée rétablir les droits des personnes concernées, mais qui est restée bloquée dans un vide administratif.

La mère de Brenda, Yelissa Luis Belize, bénéficiait de la loi 169-14, mais se heurte à des obstacles bureaucratiques pour renouveler sa carte d’identité, l’empêchant de déclarer sa fille et, par conséquent, ses petits-enfants. Cette chaîne de déni de droits maintient trois générations prisonnières de l’apatridie, de l’exclusion et de l’impuissance juridique.

À cela s’ajoute le démantèlement des mécanismes institutionnels qui apportaient auparavant un soutien partiel à cette population, laissant des centaines de familles sans aucune possibilité claire d’accéder à la nationalité, d’obtenir des papiers d’identité ou de bénéficier d’une protection contre les détentions et expulsions arbitraires.

Ce cas s’inscrit dans une stratégie systématique d’expulsions massives, de profilage racial et de discrimination à l’encontre des personnes noires, promue par la Direction générale des migrations avec l’aval de l’État dominicain. Cette politique ne fait aucune distinction entre les migrants et les Dominicains d’origine haïtienne et continue de violer les droits fondamentaux de ceux qui sont nés et ont vécu toute leur vie en République dominicaine.

Face à la gravité de la situation, le Mouvement Reconocido exige :

  1. Le retour immédiat de Brenda Luis et de ses trois enfants sur le territoire dominicain, avec des garanties de sécurité, de protection et d’accès aux droits.
  2. La reconnaissance pleine et immédiate du droit à la nationalité pour tous les Dominicains d’origine haïtienne concernés par la décision 168-13.
  3. Une enquête indépendante et des sanctions contre les agents et les autorités responsables de cette détention et de cette expulsion arbitraires.
  4. Une solution administrative immédiate pour que Yelissa Luis Belize puisse renouveler ses papiers et déclarer légalement sa fille et ses petits-enfants citoyens, sans entraves ni discrétion.
  5. La réouverture et le renforcement des bureaux et mécanismes destinés à garantir l’accès à la nationalité et aux papiers d’identité de manière digne et efficace.
  6. Des garanties institutionnelles pour prévenir de nouvelles expulsions illégales et garantir qu’aucun Dominicain ou Dominicaine d’origine haïtienne ne soit traité comme un étranger dans son propre pays.

Cette affaire confirme que les politiques de dénationalisation, le racisme structurel et les violations systématiques des droits humains continuent de détruire les familles dominicaines et de laisser de profondes cicatrices sociales. Il ne s’agit pas seulement d’une question de bureaucratie ou d’erreurs administratives : il s’agit d’une politique d’exclusion raciale qui nie la dignité et l’appartenance de milliers de citoyens.

Nous appelons de toute urgence à la solidarité nationale et internationale, aux organisations de défense des droits humains, aux institutions étatiques et aux citoyens engagés pour la justice : nous ne pouvons rester indifférents à cette barbarie institutionnelle.

Fini les expulsions arbitraires !

Fini le profilage racial !

Fini les violations du droit à la nationalité !

 

Movimiento Reconocido 

2 Juillet 2025

 

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