Les réseaux sociaux et certains médias traditionnels au service de la classe politique exonèrent souvent leurs commanditaires plutôt que de les dénoncer et les condamner. Lorsqu’ils soulèvent certains problèmes, ils n’en abordent pas la source. Ils restent superficiels, sans jamais toucher à la plaie. Ce phénomène est observé à maintes reprises, notamment en matière d’insécurité.
Nombreux sont ceux qui, lorsqu’ils parlent d’insécurité, affirment que des bandes de voyous sèment la terreur dans le pays. Mais ils ne soulignent jamais que c’est le résultat d’un événement cruel qu’ils décrivent. Si l’insécurité a atteint un tel niveau, de nombreux tunnels ont dû être délibérément creusés par une classe d’affairistes pour y parvenir.
Dans le même ordre d’idées, certains affirment que c’est le comportement des Haïtiens en République dominicaine qui les conduit à être déportés et torturés. Mais ils ne se demandent jamais pourquoi les travailleurs haïtiens sont contraints de quitter leur pays pour émigrer vers un pays voisin. Pourquoi ne peuvent-ils pas trouver du travail dans leur pays, pour pouvoir au moins avoir une vie décente comme tout le monde ?
En fait, les questions essentielles qui pourraient nous aider à mieux comprendre certains problèmes complexes n’ont jamais été abordées. Accuser une personne ou un groupe de tous les maux, y compris la haine, le lynchage, la persécution et le massacre, peut être bénéfique pour autrui si la source rationnelle est détournée vers une cible qui sert de bouc émissaire.
notre aide au peuple haïtien consiste à l’accompagner dans son combat pour expulser toutes les troupes étrangères d’occupation hors de la terre de Dessalines…
Une telle pratique véhicule souvent une image favorable du pouvoir au détriment de la population concernée. Le peuple n’a jamais été au pouvoir pour défendre l’État ; il ne peut être tenu responsable d’actes qu’il n’a jamais commis. Il n’est pas responsable des fonds publics et ne peut payer pour ceux qui les pillent. Si le peuple vit dans le chômage, la misère, la pauvreté, l’insécurité et une injustice sans fin, que la critique retombe sur les dirigeants politiques qui ont failli à leurs devoirs, leurs responsabilités et non sur les victimes elles-mêmes. Ce ne sont pas les masses opprimées qui se dirigent vers le chaos, en quelque sorte, en portant leur propre malheur en eux. Non, c’est le résultat des politiques capitalistes, réactionnaires et rétrogrades de la classe dirigeante, qui les préparent à un avenir d’ignorance et d’insécurité.
Les responsables sont la classe capitaliste, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) de facto et son gouvernement illégitime, qui servent uniquement les intérêts des oligarques exploiteurs. Ce piètre gouvernement, qui dépense des milliers de dollars pour rien, qu’un simple déplacement en province ou à l’étranger coûte une fortune, alors que les enseignants ne sont pas payés et que les fonctionnaires ne reçoivent que leurs maigres salaires par hasard. Non, c’est le résultat d’une politique liée au système capitaliste qui continue de produire injustices, crimes et horreurs ! La mobilisation populaire n’est pas morte, elle refera surface bientôt et certainement pas sur la tromperie.
Les capitalistes ont pressenti une telle menace qu’ils ont décidé de se défendre farouchement. C’est dans ce contexte que les dirigeants se sont dotés des moyens répressifs appropriés pour faire face à cette situation. Avec le bras armé du gouvernement, toujours prêt à gazer les manifestants, soi-disant pour maintenir l’ordre public, l’objectif de celui-ci est de faire taire toutes les revendications sociales, en portant atteinte à la liberté d’expression collective.
Les images de la commémoration de la Fête du Drapeau au Cap-Haïtien, montrant un enseignant violemment agressé et battu par des policiers, sont un parfait exemple d’un gouvernement terrorisant les citoyens revendiquant leur droit et sa population par toutes sortes de violences. Il s’agit également d’une stratégie délibérée pour dissuader les citoyens de manifester contre le gouvernement et les troubles sociaux qui règnent dans le pays.
Le peuple est éternellement victime de ses bourreaux qui, en toute conscience et âme, mettent en danger la vie d’une nation entière et ils ne sont jamais tenus pénalement responsables de leurs actes. Cependant, et c’est le moins que l’on puisse dire, les grands médias au lieu de promouvoir les intérêts de la classe dirigeante, doivent cesser de blâmer les victimes et de présenter les potentats de la classe dirigeante corrompue comme des hommes de cœur, afin que les véritables coupables ne soient jamais punis.
Le peuple ne peut être à la fois victime et responsable de ses propres souffrances. Ce n’est pas le cas : le gouvernement est seul et unique responsable, car il est au service des patrons capitalistes et des multinationales. C’est d’abord notre véritable ennemi. Son rôle est de réprimer les masses populaires, de fomenter sinon de précipiter une vaine guerre civile pour rassurer les puissances capitalistes impérialistes que les liens de subordination ne seront pas brisés.
Les solutions aux problèmes du pays ne viendront pas de ce CPT, qui protège le pillage des ressources du pays par les grandes multinationales occidentales. C’est le gouvernement qui a le plus manœuvré pour empêcher le renversement de l’insécurité. Défendre ce gouvernement reflète une position de classe. Et nous, au journal Haïti Liberté, n’avons rien en commun avec quelque groupe que ce soit dont l’activité se résume essentiellement à soutenir, dans tous les domaines, la direction définie par la bourgeoisie haïtienne pro-impérialiste et antinationale. Nous refusons d’être assimilés à ceux qui soutiennent cette classe politique pourrie et irresponsable.
Fidèle à notre vocation de lutte des classes, notre véritable aide au peuple haïtien consiste non seulement à le soutenir, mais aussi à l’accompagner dans son combat pour expulser toutes les troupes étrangères d’occupation hors de la terre de Dessalines, faire reculer la domination capitaliste et de lutter afin de prendre notre destin en main. Organisons-nous, et c’est le droit légitime du peuple haïtien de combattre ce pouvoir impérial et tous ses laquais pour établir un gouvernement progressiste et révolutionnaire de la classe ouvrière.