La mémoire au service des luttes Medgar Evers

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Il y a 58 ans, le 12 juin 1963, Medgar Wiley Evers était assassiné. Il est  l’une des plus importantes figures du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis.

Né le 2 juillet 1925 à Decatur (Mississipi), il est le troisième des cinq enfants de Jesse et James Evers. Il effectue des études dans une école secondaire réservée aux Noirs. Il devait marcher environ 20 km quotidiennement pour s’y rendre. À 17 ans, il quitte l’école et s’engage dans l’armée qui est à l’époque ségréguée.

En juin 1944, il participe à la bataille de Normandie juste après le débarquement. Il est affecté pendant la guerre en France et en Allemagne. En 1945, il quitte l’armée avec le grade de sergent.

En 1948, il s’inscrit au Alcorn College, une université traditionnellement afro-américaine, et se spécialise dans l’administration. Il s’implique également dans différentes activités parascolaires: débats, athlétisme, chorale, etc. Il est élu président junior de sa classe et obtient, en 1952, un baccalauréat universitaire ès lettres.

En décembre 1951, Evers épouse Myrlie Beasley avec qui il a trois enfants. 

Evers s’est engagé dans un activisme de plus en plus marqué par une lutte permanente contre le racisme américain et l’apartheid.

Les études universitaires terminées, Évers déménage, en compagnie de sa femme, dans la ville de Mound Bayou au Mississipi. Il y travaille dans la compagnie d’assurance de Théodore Roosevelt Mason Howard, une personnalité connue dans la lutte pour les droits civiques et qui est fondatrice notamment de l’organisme Regional Council of Negro leadership, dédié dans la lutte contre les discriminations. 

Evers participe à l’organisation du boycott des stations d’essence qui interdisent aux Noirs l’utilisation de leurs toilettes. 

En 1954, il postule à la faculté de droit de l’université du Mississipi, sa candidature est refusée parce qu’il est noir. 

En novembre de la même année, il devient membre de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) et est nommé secrétaire de terrain. Grâce ce poste, Evers se lance dans un militantisme de plus en plus marqué par un combat continu contre le racisme et l’apartheid étasuniens. Il  organise des boycotts, fonde de nouveaux chapitres locaux du NAACP, soutient la lutte pour inscrire James Meredith à l’université du Mississipi, combat la ségrégation dans les autobus de Jackson (capitale de l’État du Mississipi) et dans les jardins publics. Tout cela, il le fait tout en menant une campagne sans relâche d’inscriptions sur les listes électorales. 

Ses combats et l’ultime sacrifice de sa vie font de lui l’un des grands symboles de la lutte contre l’impunité raciste et pour l’égalité des droits.

De plus en plus surveillé par les groupes suprémacistes blancs, notamment par l’organisation terroriste le Citizens’ Councils, Medgar Evers vit et travaille avec une menace constante.

En 1955, Emmet Till, un jeune adolescent de 14 ans, est sauvagement assassiné pour avoir « sifflé » une femme blanche. Evers se lance dans l’enquête et joue un rôle central dans l’arrestation des deux meurtriers. Mais ces derniers sont acquittés par un jury composé de 12 hommes blancs, après 67 minutes de délibération.      

Le 12 juin 1963, quelques heures après le discours sur les droits civiques du président Kennedy, Medgar Evers est atteint au dos d’une balle assassine devant chez lui. Il n’avait que 37 ans. 

Son militantisme, son charisme et ses convictions antiracistes furent décisives pour la naissance du mouvement des droits civiques.

Plusieurs artistes lui rendent hommage, dont Bob Dylan et Nina Simone. Un collège porte également son nom.   Ses combats et l’ultime sacrifice de sa vie font de lui l’un des grands symboles de la lutte contre l’impunité raciste et pour l’égalité des droits. 

Repose en paix frère et camarade, ton combat continue. 

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