Jovenel, Macron: passe me prendre, je passerai te chercher

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La trinité dorée de l'argent: Brigitte Trogneux, “épouse-maman” de Macron (à gauche), David de Rothschild (au milieu), Macron (à droite), en février 2016.

J‘ai souventes fois eu l’émerveillement de l’enfant à rendre littéralement, en français, des expressions, des proverbes créoles, tout juste pour savourer la malicieuse mais combien délicieuse étrangeté de la traduction, le vatevyen mentalement polisson, espiègle, gamin, taquin, câlin, moqueur, railleur, gouailleur, entre les deux langues. Une façon de me sentir roi dans un monde imaginaire où je prends plaisir à inviter Molière, Larousse et les autres à passer me prendre pour une nouvelle ballade par les chemins de mes fantaisies linguistiques; autrement dit j’ai toujours le temps de passer les chercher.

Le titre du présent texte fait référence au président mal élu et inculpé Jovenel Moïse, et au président français Emmanuel Macron qui n’est sous le coup d’aucune inculpation et qui semble avoir été bien élu grâce à un savant, envahissant, insinuatif, affirmatif, persuasif, décisif blitz médiatique visant à porter la malheureuse France à s’éloigner des fureurs fascistes-vichystes de la dame extrême-droitiste Marine Le Pen, du très peu clean François Fillon et du “dangereux bolchevique” insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Bien entendu, les lecteurs et lectrices ont assurément, mentalement, correctement, rapidement traduit le titre de cet article et lu: Jovenel, Macron, pase pran m, m a pase chèche w. Les deux personnages, assez hauts en couleur d’ailleurs, présentent quelques similarités – quelques différences aussi – d’où l’intérêt qu’ils suscitent à mes yeux.

Déjà, le fait qu’ils se soient portés candidats à la présidence respective de leur pays, Jovenel en particulier, me paraît révéler une sorte d’anomalie de leur personne et de leur personnalité, car au départ, alapapòt, le poste convoité réclame du postulant qu’il maîtrise solidement la bacoulouterie, la ticoulouterie, la sournoiserie, la tromperie, l’escobarderie, la matoiserie, les singeries, et par dessus tout les faux-semblants, le mensonge éhonté et une prodigieuse dextérité à bluffer. Les candidat-e-s dépourvu-e-s de ces grandes “vertus” électorales sont de rarissimes exceptions.

Profil des compères Macron et Jovenel

Avant d’avoir été oints par les détenteurs secrets de pouvoir, Macron et Jovenel l’inculpé étaient peu ou pas vraiment connus des couloirs politichiens de grande influence.

Quid de l’actuel président de la France? On sait qu’il est diplômé de Sciences Po Paris, diplômé de l’École Nationale d’Administration (ENA) en 2004. Il a été simple inspecteur des Finances en 2007. En 2008, il prend du grade, du galon, de l’étoffe, de la couleur, de l’importance: il est embauché par la banque Rotshchild, à l’âge de 30 ans. Il va en devenir associé-gérant en 2010. En août 2014, il est ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique dans le deuxième gouvernement d’Emmanuel Valls. Il en démissionne exactement deux ans plus tard. Assuré d’avoir du bois derrière sa banane, du bois de banquier, il annonce sa candidature aux présidentielles de 2017.

Sur le terrain électoral, en plus de Macron s’agitent huit vieux loups et deux vieilles “louves”: la trotskyste Nathalie Arnaud et la fasciste Marine Le Pen. Les dix concurrents de Macron appartiennent ou ont appartenu à un ou des partis connus ou assez bien connus. La plupart d’entre eux ont déjà pris part à la madigrature électorale. Ils ont un passé politique, connaissent bien les ressorts de la bacoulouterie. Macron, quant à lui, semble plutôt faire figure de novice dans ce monde politico-lupique. Toutefois, avec son surnom de “Banquier-de-chez-Rotschild” qui lui colle à la peau, il peut compter sur les forces d’argent qui détiennent et manipulent la presse influençante, suggestionnante, attisante, aiguillonnante, modelante des esprits, et qui va du reste chauffer pour Macron.

En moins de trois ans, Macron se crée un parti, enfin, on lui crée un parti. Il est En marche vers l’Élysée. Son concurrent le plus sérieux, François Fillon, quoique donné favori, est, inattendument, pris en grappe et en grippe par une certaine presse qui ne le lâche pas d’une maille, et surtout sa femme Penelope; celle-ci est soupçonnée de peneloperies, je veux dire “d’emplois fictifs” grassement rénumérés. Vite il est question de “détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, recel de ces délits”. Et Voilà Fillon le filou qui passe à la trappe ainsi que sa filoute épouse.

Bénéficiaire de cette fillonnade, de cette déboulonnade, de cette penelopade, déjà sacré “centriste” par la presse, les puissances d’argent et le gotha de la nébuleuse politichienne, guidé de près par son épouse-enseignante-et-seconde-maman “Grann Brigitte”, le “Banquier-de-chez-Rotschild” progresse dans les sondages et sur le terrain électoral à bonds d’antilope. L’homme est une “force lavalas” que rien ne peut arrêter. Finalement, évoquant les mânes du brillant et vrillant Leslie Manigat, il perce. Il fait une percée rotschildienne au second tour des élections. Il triomphe de la “louve” Marine Le Pen avec 66.06 % des voix, dans un contexte d’abstention record affichant 25.44% des inscrits.

Maintenant, quid de Jovenel? Originaire d’une famille modeste, il fait ses études primaires à l’École Nationale Don Durélin, dans son patelin, puis ses études secondaires au Lycée Toussaint Louverture, d’abord, et ensuite au Centre Culturel du Collège Canado Haïtien. Plus tard, il fréquente la Faculté des Sciences de l’éducation de l’Université Quisqueya. De 1996 à 2004, Jovenel avance dans la sphère de l’entreprenariat: tour à tour, il crée “Jomar Auto Parts” encore opérationnel, ensuite une usine d’eau potable devant desservir les régions du nord-Est et du Nord-Ouest. Succès insolites qui portent à se poser de légitimes questions. Jusque-là, rien de politique,

En 2004, Jovenel commence à devenir un grand monsieur, un gros zafè, une grosse ficelle, un gros paletot. En effet, il devient, en 2004, membre de la Chambre de Commerce et de l’Industrie du Nord-Ouest (CCINO) dont il est élu président en très peu de temps. Intéressant, pas vrai? Un type qui sait grimper. Il forme en 2008, avec plusieurs associés, la Compagnie Haïtienne d’Énergie S.A. (COMPHENER S.A.): Jovenel vise à apporter l’énergie solaire et éolienne aux 10 communes du département du Nord-Ouest. Que d’ambitions! Louables, certes, mais d’où vient l’argent?

Qu’importe, Jovenel intelligent kou lajan est repéré, vers 2012, par Antonio Sola, un mec affilié à l’extrême droite raciste espagnole, un “spécialiste” des questions de stratégie électorale, et par le tordu Michel Martelly. Les deux voient en ce “fils de paysan” devenu “gros paletot-grosse ficelle” un continuateur du sweetmickysme. Plopplop, ils font de lui un “outsider”. Voyez-vous: “outsider” chez nous, “centriste”dans l’Hexagone. Même tactique, même stratégie de vendre une marchandise avec l’étiquette qui collera le mieux. Mêmement, pareillement. Pase pran m, m a pase chèche w. Je vous l’avais bien dit au départ.

Antonio Sola: Petit minable espagnol d’extrême-droite, expert en manipulations électorales, cerveau du tordu Martelly en 2010 et de Jovenel l’inculpé en 2015 (montage montrant Sola le barbu en compagnie de ses deux protégés).

Le tordu Martelly de connivence avec le crochu ministre des Finances de l’époque, Wilson Laleau, décaissent allègrement six millions de dollars du trésor public pour financer les débuts d’un certain projet dénommé “Agritrans” qu’ils savaient bien être une aventure bidonne. En réalité, il s’agissait de vendre l’image d’un entrepreneur qui a réussi à monter un projet viable, l’idée de Sola en fait, et du même coup rallier des gens sous la bannière du parti PHTK. Voilà Jovenel devenu le PDG d’Agritrans inaugurée en octobre 2014 par Martelly, une méga entreprise de production et d’exportation de bananes biologiques, sur 987 hectares, à destination surtout de l’Allemagne. Jovenel est maintenant un gros zafè, une grosse légume, il fréquente les gros paletots de la bourgeoisie, de grosses pointures d’ambassade, bref, c’est un gros nègre, un grand nèg bannann.

Mais qu’est devenu Agritrans? La première cargaison de bananes a été expédiée le 8 septembre 2015, du Cap-Haïtien à destination de Hambourg, la seconde en avril 2016. Depuis, “c’est le silence complet sur la plantation et l’initiative”, selon la Commission Justice et Paix. Deux mois auparavant, Le Nouvelliste avait rapporté: “Du projet, officiellement lancé en grande pompe en octobre 2014 dans le département du Nord-Est, il n’en reste qu’un véritable champ de ruines surveillé de près par des gardiens sur le qui-vive empêchant les journalistes, qui s’étaient rendus sur place, de visiter, de filmer ou de photographier la plantation. Projet agricole-phare de la présidence Martelly, la plantation de bananes […] est complètement dévastée. Le spectacle de ce vendredi 17 mars dernier est sinistre...”

N’empêche, les politichiens traditionnels, Martelly et une bonne partie de la bourgeoisie haïtienne patripoche déboursent de fortes sommes d’argent dans une vaste campagne-électorale-banm janm-pran kann (en réalité banm-vòt-nou-vale-pwomès-manti), pour vendre au public l’image d’un Jovenel “messie-sauvez-nos-jours-infortunés-venez-source-de-vie”, et qui parle de l’Eau, du Soleil, de la Terre et du Peuple, avec des accents à la Evo Morales. Peu importe que Agritrans soit “un projet vitrine très opaque qui rappelle l’opacité de la carrière de Moïse … que [Jovenel] posséderait 14 comptes bancaires et ferait l’objet de soupçons de blanchiment d’argent”. Selon le journal Libération, “Il [Jovenel] est très probablement l’homme de paille derrière lequel se cache l’élite économique locale et Michel Martelly”. Peu importe, Jovenel sera le pantin, le restavèk, la doublure idéale aux mains des grosses boulpik économiques, des décideurs nationaux et washingtoniens. Il sera leur candidat à la présidence.

Et que disent les sondages d’opinon?

En octobre 2015, Maryse Narcisse venait en tête du sondage réalisé par la firme Sigma stat consulting group (35% des personnes interrogées), avec Jude Célestin en deuxième position (27.4%) et Jovenel en troisième position. Un autre sondage, par BRIDES cette fois, du 5 au 11 octobre 2015, montrait, étrangement, Jovenel en tête de liste (31.6%), Célestin en deuxième position (25.2%), Maryse Narcise en quatrième position (6.5%). Entre-temps, l’opposition et les mouvements de rue flairant des magouilles faisaient dérailler la candidature de Jovenel quasiment officiellement oint par Martelly.

Ne se donnant pas pour battus, forts de la force de mobilisation des esprits et des corps grâce à la magie séductrice d’une efficace et puissante machine audio-visuelle (télévision, Internet, Whatsapp, radio, réseaux sociaux) au ventre fécondé par les conseils de Sola et par l’argent des gros bourgeois, eux-mêmes politiciens efficaces de coulisse, Jovenel et le PHTK sont revenus à la charge en 2016, sans doute comptant aussi sur de potentielles manigances de cuisine du mythique et suspect “Centre de tabulation” du CEP.

Résultats des élections? Dès le premier tour, de façon incroyable, Jovenel l’inculpé récoltait 55,67% des voix, Jude Célestin: 19,52% des suffrages (un invraisemblable décalage!). Moïse-Jean Charles engrangeait 11,04% des votes et Maryse Narcisse, la protégée d’Aristide, un zuit de 8.99%. Pauvre Titid! À noter que ces pourcentages correspondent étrangement à ceux du Bureau de Recherche en Informatique et en Développement Économique et Social (BRIDES), alors que en octobre 2015 BRIDES n’avait pas autant bridé le compte des voix retenues pour Célestin, lors à 31.6%. Que s’était-il donc passé?

Cette question me ramène de suite à Macron, essentiellement un banquier qui en moins de trois ans avait éclipsé des rivaux de taille, et à Jovenel l’inculpé qui, lui aussi, en moins de trois ans avait pu dominer la gaguère électorale et dékréker trois vyewe, trois ansyen de la politicaillerie haïtienne de ces dix dernières années. Avec la différence que les élections de 2015 en Haïti avaient été renvoyées à 2016, on peut voir comment une puissante et savante orchestration politico-audio-visuelle a contribué à amener deux individus relativement et apparemment étrangers à la politichiennerie à une victoire électorale, a pu les faire accéder à la présidence de leur pays, grâce au pouvoir de l’argent. Même résultat pour Jovenel et Macron. Mêmement, pareillement. Pase pran m, m a pase chèche w.

 Macron et Jovenel au pouvoir

Malgré l’opposition des travailleurs à la loi de réforme du travail et les manifestations qui s’annonçaient en France, Emmanuel Macron a signé ses ordonnances détruisant le Code du Travail. Selon Anthony Torres de World Socialist Web Site (WSWS): “ Les ordonnances permettent aux entreprises d’exercer un chantage à l’emploi permanent pour imposer aux travailleurs les licenciements, des baisses de salaires et la destruction des acquis. Si les travailleurs refusent ces exigences, les patrons pourront fermer les sites, licencier les travailleurs qui refuseraient ces accords, et les priver de leurs droits aux aides à la formation de Pôle emploi”.

Le mardi 12 septembre, les manifestations et les grèves contre la réforme du Code du travail ont touché plusieurs villes de France, à l’initiative de la Confédération générale du travail (CGT), Solidaires, et la Fédération syndicale unitaire (FSU): “plus de 400.000 manifestants” dans toute la France, selon la CGT. Mais Macron n’en a eu cure, car pour lui: «la démocratie, ce n’est pas la rue», les manifestants hostiles à la loi ne sont que de petits « fainéants », de minables «cyniques». Des propos qui ont dû faire la joie de Jovenel l’inculpé dont la PNH a récemment lacrymogèné des manifestants, ce preyidan dont le ton ferme et cassant se résume dans sa célèbre mais combien indigne formule autoritaire, lapidaire s’il en fut: “Le président a parlé. Point barre”. Jovenel et Macron: deux faces d’une même médaille d’exploitation au service de leur bourgeoisie. Passe me prendre, je passerai te chercher.

Tout ce qui touche au budget de l’État semble être la marotte de Macron et de Jovenel l’inculpé. En ce qui concerne celui-là, il a clairement annoncé que pour 2018, il dépouillerait les classes populaires pour mettre les caisses de l’État à disposition du grand capital: baisse des aides personnalisées au logement; baisse significative des aides au logement, vitales pour bien des familles ouvrières; suppression de 120 000 contrats aidés (ndlr. dispositifs mis en place pour inciter les employeurs à embaucher des personnes qui sont désavantagées par rapport au marché du travail ), ainsi que de 1 600 postes de fonctionnaires; modifications de l’impôt sur la fortune représentant un cadeau de 3,5 milliards d’euros aux plus riches, ce que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a cyniquement assumé: « Nous avons décidé de créer des richesses avant de les redistribuer (sic). Cela passe par un choix politique fort: alléger la fiscalité sur le capital (resic)». Bref, une avalanche de mesures antiouvrières, antipeuple, pour mettre les caisses de l’État à la disposition du grand capital.

En ce qui a trait à Jovenel, le simple fait d’avoir osé envoyé à l’attention du parlement la scélérate loi de finances 2017-2018 montre que “l’inculpé” n’a cure du “bien vivre” de la population: les taxes illégales et droits de douane nouvellement créés pour atteindre l’augmentation de 30 % prévus affecteront directement les plus pauvres; le secteur social est traité en parent pauvre ; le service de la dette est passé de dix milliards trois cent cinquante-deux millions à quatorze milliards cent soixante-dix- neuf millions, et ce ne seront sûrement pas les riches qui vont contribuer à payer cette dette; le Président de la république, à lui seul, dispose de près de cinq milliards de gourdes pour ses activités «personnelles» et obscures de caravane; sans oublier un impôt forfaitaire collé aux citoyens haïtiens de la diaspora dont la très grande majorité gagne juste assez pour vivre.

À l’égard des ouvriers-ères haïtiens-nnes, Jovenel l’inculpé affiche le même mépris que Macron envers la classe ouvrière française. Aux travailleurs-euses de l’industrie de la sous-traitance réclamant 800 gourdes comme salaire minimum en regard de l’augmentation du coût de la vie, particulièrement de celui du carburant et du transport public, le Conseil supérieur des salaires (CSS) qui n’avait pas pris le soin, conformément à la loi de 2009, d’analyser les indices macroéconomiques en 2017 afin de déterminer s’il y avait lieu d’augmenter le salaire minimum (SM), une fois réclamé comme arbitre, n’a offert que 15 gourdes en plus du tarif de 300 gourdes jusqu’alors en vigueur.

Le bon papa Jovenel, dans un élan de “magnanimité”, de faux altruisme, d’hypocrite générosité, de feinte bonté, a été assez indécent pour offrir aux ouvriers de la sous-traitance un “gros”, “gros”, “très gros cadeau” de… 15 gourdes en plus de l’offre du CSS, portant le nouveau salaire minimum à 350 gourdes. Même, pareil à Macron, il a eu le culot de traiter de «5e colonne», tous ceux qui voudraient semer le trouble (sic) afin d’orienter les investisseurs vers d’autres pays et faire perdre des emplois à Haïti (resic).

Quels emplois? Des emplois qui paient des salaires de misère. Quel CSS? Un truc déjà infiltré par un certain Pierre Joseph Polycarpe (qui serait, en fait, nommé par le gouvernement) et par le pion et espion Fritz Charles, membre du directoire du parti politique Respè, dirigé par Charles-Henry Baker, patron d’une usine textile. La belle augmentation de salaire! La belle impartialité du CSS! Jovenel et Macron: mêmes compères liés aux mêmes intérêts des mêmes classes possédantes, de ce même capital. Les deux faces du Janus impérialiste: passe me prendre, je passerai te chercher.

Pour conclure, je vous laisse en appétit avec ces phrases choc de Macron qui devraient faire les délices de Jovenel l’inculpé. Lisez et rendez grâce à tous ceux et toutes celles qui ont lutté pour les acquis sociaux gagnés par la classe ouvrière au 20e siècle, après les grèves déclenchées en Europe suite à la révolution russe de 1905 – quand le Code du Travail fut établi en France – et surtout après la révolution d’octobre 1917 :

« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires» (des ministres, députés et sénateurs haïtiens aussi).

«Je ne suis pas là pour défendre les jobs existants» (surtout les jobs des gueux et gueuses de la sous-traitance)

«35 heures pour un jeune, ce n’est pas assez» (certain! 40 heures, bon sang! Ça stimule les globules rouges).

«Le chômage de masse en France c’est parce que les travailleurs sont trop protégés» (Ah! Les flemmards, les cagnards, les musards, les cossards, bref, les fieffés fainéants).

«Les salariés français sont trop payés… Les salariés doivent pouvoir travailler plus, sans être payés plus…» ( Bigre! Il fallait y penser.)

«Les Britanniques ont la chance d’avoir eu Margaret Thatcher » (et les Haïtiens François Duvalier).

«Vu la situation économique, ne plus payer les heures supplémentaires c’est une nécessité» (même, il faudrait une loi pour forcer tous les travailleurs à faire des “heures supp” gratis ti cheri).

Allez en paix, mes enfants. La semaine prochaine, pase pran m, m a pase chèche n.

1er Octobre 2017

Références:

Caroline Pigozzi. Quand Emmanuel Macron était banquier chez Rothschild. Paris Match, 14/05/2017.

Aude Massiot. L’élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haït. Libération 29 novembre 2016.

JILAP. AGRITRANS and the banana production in Trou du Nord. Coordination Europe-Haïti, May 17, 2017.

Banane: Agritrans cherche un nouveau souffle. Le Nouvelliste, 20 avril 2017.

Simon Gourmellet. Réforme du Code du travail… France Info , 13 septembre 2017.

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