En marge d’une lettre de Réginald Boulos à Michel Martelly

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Le grand bourgeois, GNBiste patenté, Réginald Boulos et son graine-au-cul, Michel Joseph Martelly

 

C‘est avec un rictus au coin des lèvres, et aussi avec tristesse, que nous avons lu cette lettre pudibonde, affectée, prude, faussement indignée du grand commerçant, GNBiste patenté, Réginald Boulos, à son homologue graine-au-cul, Michel Joseph Martelly. Cette missive a pour objet la honteuse bordée de mufleries, saloperies, cochonneries, grivoiseries, obscénités, grossièretés, ordures verbales débitées rageusement, furieusement, frénétiquement et à satiété par l’ancien «président» d’Haïti à l’endroit des journalistes Jean Monard Métellus et Liliane Pierre-Paul, lors du carnaval 2007 célébré aux Cayes, en février dernier.

La lettre commence par une platitude, une formule passe-partout :« C’est après mûre réflexion et beaucoup d’hésitation que j’ai décidé de vous écrire cette lettre ouverte ». Après des insultes aussi grossières et putrides adressées aux deux journalistes, à tous les journalistes en fait, aux femmes, à la fonction présidentielle, à l’honneur national, pourquoi ces zhésitations, ces zézaiements de la pensée? Le sang impétueux dessalinien aurait dû lui courir dans les veines de Boulos ? Mais alors, que dis-je? Je m’égare. Apa m fin gaga. D’origine libanaise, quel sang dessalinien peut avoir le bonhomme dans  ses artères?

Comble de nonchalante lâcheté, Boulos a dû «mûrir» ses réflexions pour faire face aux propos grossiers, choquants, désobligeants, indécents, scabreux, raboteux, scandaleux, honteux, ignominieux, hideux de Martelly, seuls attributs de langage et de pensée dont l’animal est doté, alors que d’autres ont réagi bien avant notre docteur Bouboul. Gageons qu’à force de mûrissement ces réflexions sont devenues pourries. Plutôt que de mentionner l’agitation GNBiste, déstabilisatrice, jusqu’auboutiste à laquelle Martelly et lui avaient participé, Boulos a préféré la feuille de vigne d’«expériences communes», oubliant d’y associer le trafiquant de drogue Guy Philippe qui était lui aussi de la partie graine-au-culiste.

Pour «conjurer le spectre du chaos qui menaçait notre chère Haïti» en 2014, Boulos a fait appel à un vaurien, en l’occurrence un musicien rompu aux pratiques langagières les plus limoneuses. Chaos? Sans vouloir minimiser, dédouaner, voire absoudre les dérives du régime Lavalas à l’époque, n’est-ce pas un consortium malfaisant, diabolique associant le «laboratoire» et les décideurs de la bourgeoisie patripoche qui a organisé et mis en scène le processus chaotisant, comme l’a fait la CIA en Iran pour renverser Mohamad Mossadegh, au Guatemala pour  renverser Jacobo Arbenz, au Nicaragua pour torpiller les acquis de la révolution sandiniste, au Chili pour mettre fin à l’expérience progressiste de Salvador Allende, au Venezuela actuellement pour mettre un terme au nouvel ordre d’inspiration socialiste instauré par Hugo Chávez? Voyons Boulos, pran men w, monchè.

Boulos ne veut « jeter le blâme sur l’un ou l’autre dans cette déchirure morale et sociale qui tourmente actuellement notre pays ». Parlons-en, Bouboul. Cette déchirure a commencé depuis belle lurette. Ainsi, on peut faire référence à ce rare spécimen de votre faune sociale et politique qu’est Oswald J. Brandt, menm kabrit Tomazo que vous, appartenant à ces quelques richissimes familles d’Haïti, des étrangers de souche, faiseurs de présidents, qui ont toujours su tirer, habilement, sournoisement, à la dérobée, leurs marrons du feu. Rappelons quelques faits.

Trois compères tellement «pétris d’abnégation et de civilités» que leur violence physique, verbale, a été indirectement liée au décès du juge Serge Joseph.
Trois compères tellement «pétris d’abnégation et de civilités» que leur violence physique, verbale, a été indirectement liée au décès du juge Serge Joseph.

Grand bénéficiaire anbachal de la nationalisation des biens des citoyens allemands établis au pays, au lendemain de la fracassante et comique déclaration de guerre de Lescot à l’Allemagne, O. J. B est repéré et épinglé par le journal La Ruche qui écrit crument: « En effet, ce mystérieux personnage d’Oswald John Brandt, après avoir, sans aucun doute, “corrompu” son associé Élie Lescot, Grand Fonctionnaire Public dans l’exercice de ses hautes fonctions – délit prescrit par la Loi haïtienne – l’escroc Oswald John Brandt se fit passer les usines de Saint-Marc valant au minimum deux cent mille dollars pour la scandaleuse somme de trente cinq mille dollars, se rendant de ce fait coupable au titre de receleur que la loi Haïtienne punit beaucoup plus sévèrement que l’auteur ».

Pendant la dictature féroce de Papa Doc, O. J. B  a été au vanmpanm avec le régime sauf lorsqu’il avait été accusé, avec son fils Clifford, d’avoir financé l’invasion avortée de la Coalition Haïtienne en mai 1968 au Cap-Haïtien. Là encore, les deux avaient bénéficié d’un traitement de faveur avec droit de visite. Les Brandt n’étaient pas les seuls dans couloirs ténébreux du pouvoir corrupteur et corrompu des Duvalier. Il y avait aussi une autre famille, appartenant à votre même classe sociale et politique, M. Boulos, celle des Acra. Voici ce qu’en dit Michèle Bennett Duvalier dans une «piqûre de rappel» à Marc Antoine Acra, sous forme de ”Lettre ouverte”:

«Tes grands parents et ton père, tes oncles, ont tous profité des largesses des Duvalier Père et fils!! Bien avant que je ne sois Première Dame de ce pays! Que je sache, la famille Acra n’a jamais eu à souffrir sous le régime des deux Duvalier! Bien au contraire! Vous étiez considérés comme des privilégiés, des grands Duvaliéristes! Vous aviez le monopole (entre autre chose) des uniformes des FADH et des Volontaires de la Sécurité Nationale (les Macoutes !!!) . Combien de fois ai-je croisé ton père Tony, un rude travailleur, dans les couloirs du Palais National quand il se rendait chaque jour dans les bureaux de son grand ami et associé le Général Gracia Jacques? » Sa a, se yon piki kinin.

La «déchirure morale et sociale» à laquelle Bouboul fait référence est plutôt le fait de cette élite moralement répugnante (morally repugnant elite [MRE])  qu’a rapportée le N.Y Times et qui caractérise la bourgeoisie tilolitarde, malpropre, dégénérée, au point de devenir faussaires. Suivez ma plume, Doc Boulos. En 2007, l’homme d’affaires Fritz Brandt et son fils David ont été déférés au cabinet d’instruction dans le cadre de l’enquête judiciaire ouverte sur leur implication présumée dans une affaire de fausses factures d’importation.

Les deux hommes d’affaires avaient été arrêtés suite à un interrogatoire marathon au parquet de Port-au-Prince autour de leur responsabilité présumée dans la tentative de dédouanement d’un camion avec des bordereaux de paiement contrefaits. D’une valeur de 100.000 dollars américains, le véhicule avait été importé par la Compagnie haïtienne de moteurs au nom de l’homme d’affaires Jean-Marc Larco. Cette transaction irrégulière, qui aurait été réalisée avec la complicité d’un broker récemment décédé, avait empêché l’Etat haïtien de prélever des taxes de l’ordre d’un million de gourdes. Vous avez dit «déchirure morale et sociale», Bouboul. Enben, men li, wi. Pire, la progéniture de Clifford Brandt, un de vos pareils, a sombré dans le kidnapping.

N’est-ce pas Clifford Brandt Junior qui a finalement échoué dans cette décadence, cette abomination sociale où « la mentalité de l’argent facile s’est développée avec le narcotrafic et son corollaire, le kidnapping contre rançon ». (Leslie Péan).  Selon le journal Haïti Observateur: « Des sources américaines désirant garder l’anonymat, car n’étant pas autorisées à divulguer de telles informations, ont identifié un autre homme d’affaires comme étant le numéro 1 du gang [Galil] de Brandt. Il s’agit de Stanley Handal. Ces sources ont révélé, par ailleurs, que M. Handal avait été arrêté en 2005 sous l’accusation d’avoir concocté le kidnapping de sa propre mère ». Quelle belle famille!

« Dans ses révélations, Clifford Brandt a non seulement infirmé les accusations officielles faisant de lui le chef du gang dont il ferait partie, il a aussi affirmé que l’un des fils du président Martelly serait aussi membre du gang. Il prétend qu’il n’est que le numéro 5 du réseau et qu’il vient tout juste avant Olivier Martelly, qui en serait le numéro 6 ». Pire, Me Calixte Delatour, membre de la haute, avocat du kidnappeur Clifford a eu le culot de déclarer qu’« il ne s’agirait pas d’un kidnapping mais plutôt d’un problème personnel ». Brrrrrr! Notez que les Martelly désireux de s’infiltrer socialement parmi «les clairs» n’ont jamais crié  à la diffamation.

Mais il n’y a pas que Clifford et Olivier à être du gang kidnappeuriste. Haiti Observateur a également rapporté que: « Selon les renseignements fournis par des sources proches des enquêteurs américains, le beau-frère du président haïtien, Kiko Saint-Rémy serait le numéro 2 de cette ”confrérie”. Tandis que Dimitri Vorbes est identifié come le numéro 3 et Reynold Deeb vient directement après lui comme numéro 4 ». Vorbes et Deeb, comme on le sait, font partie, à  un degré ou à un autre de la MRE. Dans le registre de cette  «déchirure morale et sociale», Réginald Boulos devrait se rappeler que son frère Rudolph  avait été destitué par le grand corps en mars 2008 pour double nationalité. L’assemblée avait qualifié “d’imposture et d’usurpation” sa présence au sein du parlement, ainsi que celle d’un autre aventurier dasomann électoral, un certain Compère. Le docteur Réginald Boulos lui-même est ou fut le Représentant du Secteur des Affaires au sein de la Commission Interimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH), coprésidée par le très controversé ex-président des États-Unis Bill Clinton et l’ancien premier ministre haïtien, le très futé Jean-Max Bellerive.

Qu’a fait Boulos ou que n’a-t-il pas fait avec cette masse  d’aide étrangère? Bouboul disait envisager une «nouvelle Haïti» axée sur la création rapide d’emplois [sic] tout en purgeant sa classe dirigeante du copinage qui a contribué à rendre Haïti un des pays les plus pauvres du monde. ”Nouveau contrat social” de Apaid Junior. ”Nouvelle Haïti” de Boulos. Ou tande bèf… En ce qui a trait à cette fameuse CIRH-lamayòt, son co-président Clinton a très mauvaise presse. Boulos a-t-il jamais dénoncé les acrobaties clintoniennes qui, dit-on, ont contribué à remplir les caisses de la controversée Fondation Clinton.

L’institution clintonienne serait apparemment bien alimentée, entre autres, par la ”taxe Chirac” [de 2005] qui consiste à prélever une part du montant des billets d’avion en partance de France pour la Fondation. Le magot est canalisé à travers une fumeuse «centrale d’achat de médicaments» baptisée Unitaid dont la présidence est assurée par Philippe Douste-Blazy, ancien ministre des Affaires étrangères, ancien ministre de la Santé et ancien maire de Toulouse. (Le Point, 13 octobre 2016). Martelly et son PM Lamothe ont si bien appris la leçon qu’ils ont imposé au pays, illégalement, les deux taxes que l’on sait, arrachées à la diaspora, soit-disant pour financer «l’école gratuite». Oui, M. Boulos, ne vous plaignez pas de ”déchirure sociale”. Vous savez bien qui sont les déchireurs.

Devrais-je parler de ces quelque 200 enfants victimes, en 1996, de médicaments (Afébril et Valodon) empoisonnés par du diéthylène glycol, et produits par  les Laboratoires Pharval dont votre frère Rudolph était – apparemment – un des  responsables, à l’époque. Plutôt que de reconnaître la responsabilité – directe ou indirecte –  de Pharval dans l’affaire, l’institution a démagogiquement rué dans les brancards en faisant paraître une note à l’effet que «Nous restons convaincus que cette manipulation et exploitation, à des fins de politique partisane, des souffrances occasionnées par des étrangers, Allemands et Hollandais, à des familles haïtiennes, cesseront dans le respect du deuil que porte cette Nation ». C’est justement cette absence de rigueur morale des gros zouzoun qui est à l’origine de cette «déchirure morale et sociale» que, pudiquement, dénonce Bouboul.

« Vous risquez de sortir du chemin noble et honorable que le destin vous a réservé en faisant de vous le 56ème Président de la République d’Haïti », a écrit Boulos avec une choquante audacité et une incroyable désinvolture. Ala de salmannaza! aurait dit ma grand-mère paternelle. Voyons! Martelly pa t janm nan okenn chemen onorab, sinon celui de la vulgarité, de l’indignité, de l’incivilité, de la malhonnêteté, de la fripouillerie, de la friponerie, de la grouilladerie, de l’avilissement, du déshonneur. Le ”destin” n’a rien réservé de noble à Martelly. L’homme est né fêlé. Il est de nature malandrine, c’est un malandren, un sans-aveu. Comme l’a bien dit Elizabeth Sévère: « Il est né “avadra”, a vécu toute sa vie en “avadra” et va sans aucun doute mourir “avadra” […] jamais notre nation n’a accouché d’un vaurien aussi répugnant comme Joseph Michel Martelly ». Amen!

Boulos s’imaginait que  «raisonnablement, était révolu le temps des disparitions inexpliquées ». Que nous sachions, Boulos ne s’est jamais inquiété de la disparition de Daniel Evinx, le pourvoyeur de Martelly en poudre blanche, l’homme à l’hôtel de qui l’ancien ”président” passait d’agréables fins de semaine. Voilà justement où en est arrivée la «déchirure sociale», au point où personne ne s’en est jamais soucié, ni l’homme du ”nouveau contrat social”, ni le docteur annonciateur d’une ”nouvelle Haïti”.

Les « violences physiques et verbales qui agitent notre société depuis plus de trente années » inquiètent Bouboul. Ah! C’est nouveau. Car, par le passé, l’arrestation illégale suivie d’emprisonnement du député Arnel Bélizaire, la violente agression de Martelly assisté de Lamothe et du ministre de la Justice Jean Renel Sanon à l’endroit du juge Serge Joseph, agression suivie de mort, la fausse menace de mort contre le journaliste vedette Jean Monard Métellus trompettée par un ministre de la…Justice, les outrageuses et vulgaires agressions de parlementaires au Palais national par Martelly, toutes ces dérives de Martelly n’ont pourtant jamais inquiété Boulos. Bizarre.

Boulos en est venu à parler de « cette polémique qui vous oppose à deux membres de la presse haïtienne », sans même les nommer. Quelle pudeur! Sans doute pour ne pas faire remonter à la surface les éclaboussures, les salissures, les vomissures de Martelly. Quelle impudeur également! Honteuse du reste.Voyons, Boulos! Ou mechan. Il n’y a jamais eu de polémique entre Jean Monard Métellus, Liliane Pierre-Paul et Martelly. Ces deux journalistes ont été simplement, purement, et gratuitement, provoqués, attaqués avec la dernière violence verbale (et musicale), sans aucune forme de procès, par le crasseux petit vaurien Martelly.  Pran men w monchè!

Cette prétendue polémique serait, selon Boulos, « l’expression d’un drame social très profond marqué par une dilution des mœurs, une perte de sens et de valeurs ». Alors là, Boulos, la coupe est pleine. C’est faire table rase de l’insociabilité, de l’indécence, de la dépravation, de l’immoralité de Martelly. Votre «honorable» ancien «président» n’avait-il pas la perverse habitude de s’en prendre avec délectation, insolence et méchanceté au sexe des mères de journalistes? Boulos doit se rappeler comment en 2015, à Miragoane, le bestial avadra Martelly s’en était pris, bêtement, rageusement et abominablement à cette pauvre femme qui faisait valoir ses droits citoyens. Docteur Boulos, avez-vous jamais dénoncé cette cruauté, cette inhumanité, marquée au coin de la plus lamentable ”dilution des mœurs”, d’une atroce ”perte de sens et de valeurs”?

Certainement, Doc Boulos, « Nous devrions nous ressaisir et démontrer, en gens de bien et pétris d’abnégation et de civilités… » que nous avons une obligation civique, morale de nous comporter en êtres humains sociables. Mais, vous divaguez, Boulos. Martelly vit complètement en dehors de cette sociabilité. Gens de bien, abnégations, civilités ne font pas partie de son vocabulaire, de son univers, oups! J’allais dire univers intellectuel. De quel lapsus calami j’allais être coupable? C’est vous moquer des lecteurs, Bouboul, je veux dire, laisser penser que Martelly peut être amené à de telles générosités de l’être. C’est plutôt à vous de vous ”ressaisir” et comprendre que Martelly est insolent, indécent, incorrigible, irascible, irrécupérable, insupportable, irresponsable, irréformable, infréquentable, que son avadratude est le fait même de sa personnalité détraquée. Les Haïtiens disent bien: li fòkòp.

Voici le clou de la lettre: « Notre peuple vous a élevé, par son vote, à la Magistrature Suprême de l’État ». Non, Doc, pa fè m sa. Vos mœurs sont-elles ”diluées”, avez-vous perdu le sens des ”valeurs” au point de vous laisser aller au mensonge. Mensonge grossier et honteux, car vous savez pertinemment, docteur Boulos, homme d’affaires Boulos, maniganceur Boulos, GNBiste comploteur Boulos, que le musicien dévoyé nommé Martelly n’a pas été «élevé» (sic) à la magistrature suprême par «notre peuple» (resic). Vous savez bien que Martelly a été nommé président, Gayot Dorsainvil a fait le coup, Hillary Clinton l’a ordonné. Un truc racinien, voudrais-je dire. Peut-être même que vous, André Apaid Junior et autres décideurs de l’ombre étaient au courant. Non, rusé Boulos, manœuvrier Boulos, tortueux Boulos, ayez un peu de respect pour les lecteurs. Ce n’est quand même pas trop vous demander.

Pas une seule fois dans la lettre, Boulos n’a nommément mentionné, dénoncé l’ignoble, le dépravé, le scandaleux, l’abject, l’ignoble, le déshonorant, l’ignominieux, le méprisable, l’atrocement vulgaire des interventions musicales et propos orduriers de Martelly pendant le carnaval des Cayes, le comportement honteux de Sweet Micky l’avadra qui a révulsé le pays, écœuré les «gens de bien et pétris d’abnégation et de civilités». Boulos s’est seulement contenté de l’euphémisme aussi édulcorant que sibyllin: «évènements regrettables de ces dernières semaines».

Boulos finit sa lettre en écrivant, vertueusement: «Si d’autres, regrettablement, se croient en droit de dire ou faire n’importe quoi en tout temps et tout lieu, vous, par contre, devez, toujours et partout, vous interdire de dire ou faire n’importe quoi. Votre statut d’ancien Chef d’État vous commande plutôt d’agir en modèle et en leader», admettant de façon implicite la nature immonde, nauséabonde, nauséeuse, odieuse, repoussante, dégoûtante, choquante, bref, immorale de Martelly. N’empêche, il prie Monsieur le Président, «d’agréer, l’expression de mon profond respect». Non. Vous n’en croyez rien, Boulos. Vous êtes plutôt en train de ménager vos arrières et d’essayer d’aménager un espace de respect  pour  Martelly (et Jovenel Moïse). Il est tellement exigu qu’ils n’y pourront pas entrer. Quel respect peut-on avoir pour le sans-vergogne Martelly? Un peu de ”respect” pour vous-même et pour les vôtres, madanm ou, pitit ou.

Nous avons très bien compris la motivation de cette lettre ouverte. Ah oui, Bouboul! La bourgeoisie tilolitarde qui a casqué pour la propagande massive déployée pendant la période électorale, et qui a certainement manoeuvré dans les coulisses de la salle de tabulation des votes en vue d’assurer la victoire de Jovenel Moïse, la marionnette aux mains de Martelly, s’est trouvée horriblement embarrassée par le spectacle terriblement honteux et affreux offert par l’ancien «président», le nouveau président élu et son épouse. Votre lettre, Boulos, est une sorte d’intervention de pompier pour éteindre l’incendie Martelly et donner l’impression qu’elle désavoue les deux comparses, vos créatures, fût-ce même du bout des lèvres.

Ainsi, on pourra dire: au moins Boulos est ”honnête”. Il a publiquement désavoué son cochon. Jovenel, lui, n’est pas de cette porcherie. Faisons route avec Jojo. Vive le changement dans la continuité! Non, Boulos, votre  manigance, votre manœuvre de mètdam GNBiste est cousue de fil…rose. Pa ban n sa kenbe.

18 mars 2017

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